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La femme et les enfants après le sauve-qui-peut politique

Personne n’évoque les retombées désastreuses que peut avoir l’engagement politique de tous niveaux, sur une famille. Croire que les risques de la vie publique ne concernent que la personne qui y participe relève du mensonge pur et simple. La société médiatique et les réflexes qu’elle a induits reposant sur l’image, le marketing, la pipolisation et surtout les amalgames, devient impitoyable. On n’échappe plus à la terrible pression qui peut surgir d’une situation particulière. Tant qu’elle est favorable tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possible. Enfin presque car il faut un sacré équilibre pour que le couple résiste en politique à un véritable engagement durable tant les tensions sont nombreuses et traumatisantes. Et quand ça dérape la solidarité prend tout son sens car elle se réréfie. Il n’existe en fait aucune frontière entre vie privée et vie publique malgré toutes les bonnes résolutions prises ou les précautions annoncées. Un nom se partage et donc recouvre des générations différentes.

A cet égard, quelle que soit sa responsabilité, j’éprouve une vraie compassion à l’égard de Pénélope Fillon. Je trouve l’attitude de son « mari » parfaitement dégueulasse à son égard car il n’assume pas sa responsabilité indiscutable dans le bourbier dans lequel il a plongé sa famille. Son ambition personnelle souvent liée à un ego démesuré lui a fait oublier la moindre considération à l’égard des siens. Se pensant au-dessus des lois applicables au commun des citoyens, il les a entraînés dans une spirale dévastatrice. Le camp de l’« employeur » de Pénélope ne se préoccupe que de la défense de son pré carré et de son avenir. Le milieu (au sens mafieux du terme) est impitoyable. Il ne soutient que les éléments qui servent ses intérêts ou qui peuvent être utilisés dans des batailles peu glorieuses. Les victimes collatérales ne les passionnent guère.

La détresse intérieure, l’incompréhension totale, l’angoisse difficilement contenue traverse le regard de celle qui est directement ou indirectement raillée ou vilipendée. Responsable ? Coupable ? Impossible de savoir et on ne saura jamais ! Elle illustre pleinement le fait que tout engagement politique dépasse la propre personne de celui (celle) qui le prend ! Il en a toujours été ainsi ! En effet même si on partage les mêmes options, les absences plus ou moins longues, les multiples soucis, les combats impitoyables, les inévitables blessures que nécessite l’action publique ne favorisent pas nécessairement une vie commune équilibrée. Les décisions ou les actes de l’un(e) engage qu’il le veuille ou non l’autre souvent à l’insu de son plein gré !

En 50 ans de militantisme et 50 ans de vie commune j’ai conscience d’avoir vraiment amputé mon parcours de mari et de père de moments privilégiés. Le pire c’est que je ne me rend compte que maintenant car je me suis laissé aspirer par une vraie addiction au pouvoir aussi modeste soit-il. Bien évidemment tout dépend de la manière dont celui (celle) qui est sur le devant de la scène s’investit. J’admire les collègues qui parviennent à ne pas se sentir coupables de tout donner à leur mandat. Tôt ou tard pourtant l’heure du choix sonne !

Il y a certes autant de parcours que de caractères… mais le danger le plus grand concerne les femmes d’élus. Le grand public est impitoyable avec elles. Si elles se retirent de la scène publique elles sont considérées comme indifférentes ou méprisantes. Elles peuvent devenir des « plantes vertes » quand elles n’affirment pas un caractère indépendant. On les prétend intrigantes ou possessives lorsqu’elles s’ingèrent dans la gouvernance. Autant d’appréciations qui ne touchent jamais les hommes ! J’en ai entendu des tonnes sur les épouse ou les compagnes d’élus et rarement sur leur homologues masculins.

Les « fils de… » ou les « filles de… » sont aussi trop souvent des cibles exposées au pires avanies. Eux-aussi doivent avaler des reproches, des sous-entendus, des saloperies de toutes sortes au seul prétexte qu’ils portent dans la vie sociale un nom ! On les traque. On les accable au seul prétexte qu’ils auraient bénéficié d’une onction maternelle ou paternelle expliquant leur réussite. Impossible d’éviter les amalgames douteux, les accusations de prébendes ou de favoritisme, les jalousies manifestes. Toutes et tous vous le diront : il n’y a aucune indulgence à leur égard. Souvent même on se sert de leurs erreurs, de leurs incartades, de leurs manquements même bénins pour accabler leur géniteur(trice). En revanche leur réussite paraît nécessairement suspecte !

En fait la seule manière de protéger les siens c’est d’assumer, lorsque l’on a un rôle dans la vie collective, sa pleine et entière responsabilité personnelle. C’est assez rare car les « ami(e)s qui vous veulent du bien vous assurent de votre bon droit. Dans l’affaire Fillon, le grand défenseur de la famille a abandonné les siens en refusant l’évidence. C’est ainsi ! Chacun peut juger de cette triste réalité… car ils auront du mal à se remettre d’un tel séisme causé par la force colossale d’une ambition.

Cet article a 11 commentaires

  1. mlg

    un texte qui te ressemble! merci

  2. bernadette

    Vivement un statut de l’elu.

  3. J.J.

    Je me demande – et je ne suis pas le seul – : madame Fillon savait-elle qu’elle était l’attachée parlementaire de son mari ?

  4. faconjf

    Bonjour,
    aujourd’hui 4 février anniversaire de cet assassinat politique perpétré le 4 février 2008. Ce jour là 560 députés et sénateurs ont ratifié le traité de Lisbonne volant ainsi définitivement le résultat du référendum du 5 mai 2005. 166 lâches ont fuit le combat en s’abstenant.
    M. Darmian tout comme vous, je regrette les dommages collatéraux infligés aux familles. Je garde néanmoins à l’esprit les avantages que confèrent, en dehors des tempêtes merdiatiques, la situation de parent d’élus et je ne les énumérerait pas ici.
    Je suis convaincu que nous ne vivons pas sous une VÉRITABLE démocratie surtout en ce jour anniversaire! Notre pouvoir de citoyen se résume en fait à choisir les représentants de nos VÉRITABLES maîtres. Mais si vous le savez, ceux qui paient en sous-main les merdias, ceux qui financent les campagnes électorales officieuses et officielles, ceux qui rémunèrent les officines obscures pour déstabiliser les récalcitrants… Complotisme, populisme, paranoïa, sans doute, sans doute, qui pourrait accuser le patelin milliardaire de La charrière ou le bretonnant têtu Bolloré de tremper leurs mains manucurées dans le marécage politique ? Personne, hormis ceux qui murmurent  » nous devons reprendre NOTRE destin en mains » et contrôler mieux nos élus.
    La stratégie FILLON pour se sortir « le cul des ronces » c’est de gagner du temps en misant sur la saturation merdiatique et en allumant des contre-feux. Peu importe les dégâts collatéraux dans sa famille biologique, il faut traverser les flammes pour rejoindre l’abri de l’immunité présidentielle.
    Veuillez m’excuser mais je suis en colère, très en colère à l’idée que demain toutes ces trahisons seront oubliées.
    Salutations républicaines

  5. J.J.

    « Veuillez m’excuser mais je suis en colère, très en colère à l’idée que demain toutes ces trahisons seront oubliées.
    Salutations républicaines. »
    Entièrement d’accord avec faconjf, sans oublier les scandales brun marine (entre autres) à Strasbourg et à Luxembourg, avec les chattemites qui jouent les vierges effarouchées, tout en assurant la promotion des paradis fiscaux.

  6. bernadette

    Penelope est a plaindre. Le relationnel du couple semblait etre absent puisqu’elle
    ne savait pas qu’Elle etait un bouche trou.

  7. André L

    Monsieur Fillon (en 2003) a volé une partie des retraites de bien des femmes. Les femmes ont été les premières victimes de cette réforme. La sienne sera-t-elle malgré cet emploi probablement fictif, bénéficiaire d’une retraite à un niveau que beaucoup de victimes de M Fillon n’auront pas ?

  8. LAVIGNE Maria

    A André L. Je partage avec vous cette interrogation car même s’il s’agit d’un emploi fictif, il y a eu bulletins de salaires donc cotisations, donc retraite.
    Moi aussi, je ressens un malaise devant le comportement de cet époux goujat qui n’a pas hésité à jeter en pâture son épouse. Sans doute pensait il échapper à ce feuilleton en récitant chaque jour deux Pater et trois Ave, lui le si bon chrétien qui proclame aimer sa femme. Ce type ne mérite certainement pas d’ incarner la fonction suprême.

  9. PC

    On a le sentiment que Pénélope est la dinde de la farce…
    Si c’est le cas ça ferait un beau divorce pour Parismatch.

  10. bernadette

    Comme Penelope, le peuple est a plaindre car il ne savait pas ce qu’etait un traite de ratification. Grave de ne pas savoir.
    Il en devient au Maire d’en informer sa population, mais lui ou Elle ont ils (elles) recu la bonne information?

  11. J.J.

    P C @
    « On a le sentiment que Pénélope est la dinde de la farce…
    Si c’est le cas ça ferait un beau divorce pour Parismatch. »

    On ne divorce pas, Monsieur, chez ces gens là…
    (ça ferait de la peine au petit Jésus….)

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