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Les journalistes, ni responsables ni surtout coupables

Donald Trump a une influence forte sur la campagne présidentielle française et si Benoît Hamon avoue avoir eu quelques inspirations puisées dans des entretiens avec Bernie Senders ou lors des rencontres avec l’équipe du rival de Hilary Clinton, il va falloir s’habituer à ce que les sources des autres ne soient pas de la même veine. Le principe est simple : haro sur les médias qui osent s’en prendre aux images d’Epinal que veulent diffuser des candidat(e)s et leurs cabinets conseils en communication. Le Pen, Fillon s’accrochent à la technique Trump  !

Que ce soit la représentante du Bleu Marine ou celui de la droite dite traditionnelle noyautée par les extrémistes réactionnaires réunis pour un combat sociétal régressif ils basent leurs arguments, leurs méthodes, leur programme sur les mêmes principes que ceux de Trump. Ils excluent, ils dénigrent, ils condamnent, ils agressent avec l’espoir de devenir les nouveaux héros du populisme : les « martyrs médiatiques » ! La technique se révèle productive puisque l’on arrive par la dénégation outrancière, l’approximation scandaleuse, la caricature minable, l’insulte facile à endoctriner des fans aveuglés par leur entêtement confinant à l’envoûtement. Sur-exposés médiatiquement les « politiques » pris les mains dans la confiture finissent par dérailler au point de remettre en cause les évidences.

L’attitude de Trump envers les médias «est extrêmement inquiétante, évidemment aux États-Unis, pour la liberté de la presse dans ce pays» mais aussi dans le monde entier, a dénoncé le directeur général de RSF, Christophe Deloire, à l’issue d’une conférence de presse à Mexico où la situation n’est pourtant guère plus brillante ! «Il ne cesse par ses mots, sur Twitter, d’être violent à l’égard des journalistes et il y a déjà une forme de radicalisation contre les journalistes qui est inquiétante, (…) c’est un très mauvais exemple qu’il donne», a-t-il ajouté. Selon le directeur général de RSF, de nombreux despotes ou certains présidents de démocraties aux méthodes autoritaires «s’en serviront, diront : “Regardez, même le président des États-Unis dit que les journalistes sont les personnes les plus malhonnêtes de la Terre».

Aussitôt en France le FN adopte cette attitude avec en plus un tri idéologique : il a une nouvelle fois fermé ses portes à deux médias. Mediapart et l’émission « Quotidien » ont été privés d’accréditation au meeting lyonnais de Marine. Les journalistes de « Quotidien » se sont quand même rendus devant le centre des Congrès, mais n’ont pas pu franchir les grilles. Quant à Mediapart (lien abonné), ils ont embauché un pigiste pour contourner l’interdiction. « Ils se comportent davantage comme des militants, des adversaires politiques, donc on les traite comme tel » justifie un cadre du FN. « Ce sont des militants avec une carte de presse. » Mais cette affaire révèle que le parti des Le Pen a encore du mal à normaliser ses relations avec les journalistes. Plusieurs d’entre eux, qui suivent le FN au quotidien, racontent en coulisses les fortes pressions exercées par les dirigeants frontistes à l’occasion d’un tweet ou d’un papier qui n’était pas du goût de « la patronne ». Erdogan a des adeptes  !

François Fillon, candidat LR à la présidentielle plus que fragilisé par les soupçons d’emploi fictif qui pèsent sur sa femme Pénélope, a dénoncé à plusieurs reprises ces derniers jours des « attaques mijotées dans les arrière-cuisine des officines » sans autres précisions. Une attaque classique destinée à accréditer la thèse du complot. »Officines »est en effet un mot souvent employé par les hommes et femmes politiques à l’heure du scandale qui les frappe.  Ce terme de pharmacie qui a pris un sens de cabinet « noir » renvoie au monde du secret ou des manipulations médiatiques. Une seule question pourrait être simplement posée : pourquoi quand à quelques mois des présidentielles DSK est plongée dans l’eau bouillante de ses frasques (un piège organisé?) François Fillon n’a pas évoqué la possibilité d’une « officine » ? Cela fait pourtant partie des mots couramment employés quand un homme politique se retrouve empêtré dans des affaires. Jamais DSK ou Cahuzac n’ont évoqué cette méthode ! Par contre Nicolas Sarkozy l’avait notamment utilisé dans l’affaire Clearstream.  On en avait parlé aussi au moment de l’affaire Ben Barka en 1965.

Le général De Gaulle avait d’ailleurs prononcé l’expression de « boules puantes ». Il était alors question de la participation des services secrets à l’enlèvement du leader de l’opposition marocaine. En fait pour beaucoup de gens le journaliste aurait cette particularité de publier des affaires en les découvrant simplement dans une boule de cristal ! Pour ma part j’ai publié en 1982 quelques affaires dans Bordeaux-Actualités (1) ou dans Sud-Ouest (sous pseudonyme) sur l’A Urba, sur les finances des Girondins de Claude Bez, sur les alliances politiques contre-nature (élection de Chaban à la présidence de la région)… J’étais un charognard, un pourri, un traître mais jamais un simple journaliste !

(1) J’ai conservé toutes les preuves et les articles!

Cet article a 5 commentaires

  1. J.J.

    Tout le monde sait bien que les « officines « sont le moyen habituel d’expression de la « gauche », qui ne procède pas à des investigations, mais déballe des informations et des arguments forgés de toute pièce. L’intention de nuire est évidente et c’est l’unique but recherché.
    La droite, elle, tire ses renseignements de « sources autorisées ».

    D’ailleurs il est bien connu qu’une femme ou un homme politique de gauche manigance des projets à l’aide de ses officines, tandis qu’un politique de droite (un homme généralement, mais il y a quelques fâcheuses exceptions) agit auprès des électeurs grâce à ses honorables réseaux.

    En réalité, il est bien connu que les gens de droite (de droit divin) ne font pas de politique, ils gouvernent et laissent la politique (politicienne) à une gauche dévergondée, irresponsable et de mauvaise foi.

    1. bernadette

      Theorie du complot oblige.

  2. faconjf

    bonjour,
    je vais remettre mon costume de super-con-plotiste. Et oui, je le confesse je ne crois plus en les journalistes des supermerdias financés par les aides à la presse et sous collier étrangleur fermement tenu par la main des 1%… Rien que d’écrire cela, je suis disqualifié.
    Je refuse catégoriquement, horreur! de croire que la seule piste dans le massacre de la Ghouta (gazage des Syriens en 2013) serait Hassad. Je refuse l’image bien ripolinée des « révolutionnaires » Ukrainiens de Maïdan. J’y vois, malheur! des organisations d’extrême droite qui s’appellent Secteur Droit, Azov ou Svoboda. Ils ont créé de véritables armées parallèles, largement incontrôlées. A Odessa, en mai 2014, ils ont commis un massacre de masse sans être sanctionnés. 45 personnes brûlées vives. Un massacre passé sous le radar.
    Ces deux exemples sont suffisants, pour super-con-plotiste , a discréditer les perroquets des merdias. Ces journalopes qui écrivent leurs torchons à des milliers de Km de l’action en faisant des copier/coller de twitter ou de FB.
    Plus prés de nous, la situation est aussi grave, super-con-plotiste de son confortable fauteuil peut en 3 clics vérifier le battage merdiatique et c’est triste.
    Afin d’assurer :
    – le rétablissement de la démocratie la plus large en rendant la parole au peuple français par le rétablissement du suffrage universel ;
    – la pleine liberté de pensée, de conscience et d’expression ;
    – la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’État, des puissances de l’argent et des influences étrangères ;
    – la liberté d’association, de réunion et de manifestation ;
    – l’inviolabilité du domicile et le secret de la correspondance ;
    – le respect de la personne humaine ;
    – l’égalité absolue de tous les citoyens devant la loi.
    MESURES À APPLIQUER DÈS LA LIBÉRATION DU TERRITOIRE Programme du Conseil national de la Résistance 15 mars 1944.
    Que reste-t-il de tout cela dites le moi ? ( Ch Trenet)
    Salutations républicaines

  3. bernadette

    Tres compliquee la politique actuellement. Franchement je vais rester a la maison ou dans les champs.
    Puisque tous les elus et leurs medias favoris savent tout, pas besoin d’aller voter.

  4. J.J.

    @faconjf
    Mais où allez vous donc chercher tout ça ? Pas dans le Figaro, si, ou dans le Figaro, là ?
    Aujourd’hui, 6 février, 81° anniversaire de la tragique soirée qui avait vu les camelots du roi et autres excités tenter de déstabiliser par la violence le gouvernement qui ne leur plaisait pas.

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