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Henri Emmanuelli a retrouvé les forces de l’esprit

Le ciel pleure à froides larmes sur les Landes. Ce samedi, jour habituel de fête autour des pelouses à l’herbe rase de ces airials géométriques où l’on joue au rugby, a pris une triste tournure. Le département a perdu depuis le début de la semaine son « président-entraîneur-joueur » et son cœur ne bat plus avec le même entrain. Henri Emmanuelli a perdu l’un de ses combats les plus obscurs et le plus exigeants. Incapable physiquement d’un passage en force qu’il affectionnait, il ne peut même plus utiliser son art du cadrage débordement sur la gauche, sans passer en touche. il a été inexorablement propulsé hors du terrain de la vie par le seul adversaire pouvant voir raison de sa pugnacité : le coup de sifflet final de la mort ! Le silence lentement imposé par sa maladie, a envahi les vastes pinèdes ou les longues plages de sable blanc, les arènes ou les espaces de cette vie landaise tellement marquée par sa redoutable mais chaleureuse présence. Même l’océan a mugi en apprenant la nouvelle depuis plusieurs jours. Le torrent redoutable de sa voix charriant des intonations rugueuses des galets d’Ossau a cessé. Il a affronté sa maladie le plus longtemps possible debout, puis inévitablement assis, avant de s’allonger. Jamais il n’aurait accepté d’être couché puisque ça aurait été renoncer.

En ce samedi, ils sont venus ils sont presque tous là pour rendre hommage à celui dont le nom devra être gravé sur le mémorial des résistants valeureux ou des socialistes robustes dont il été le symbole. Il y a François le Président « maudit », Benoît le fils « prodige » et bien des compagnons des chemins sablonneux où s’enlisent souvent les convictions politiques ! Ils ont partagé avec lui les espoirs d’un socialisme forgé dans la réalité d’un parcours exceptionnel d’enfant d’une République du mérite. Ils ont combattu à ses cotés pour que la liberté, l’égalité, la fraternité se transforment en réalités pour faire progresser l’Homme. Ils ont aussi, pour pas mal d’entre eux, vigoureusement secoué ou affronté ses certitudes pour tenter de les briser ou de les affaiblir. Ils l’ont oublié ou ils ont voulu l’oublier. Mais lui là dans son cercueil recouvert d’un drapeau tricolore, définitivement allongé est là au pied de l’estrade.

Son superbe portrait de Jean-Louis Duzert éclaire la salle de son sourire subtil et place tout le monde présent, du plus humble au plus puissant, sous son regard perçant, étincelant sous ses sourcils broussailleux. On s’attend à le voir surgir, à le voir débouler fier et droit, une splendide rose rouge sang avec épines à la main, pour agripper le pupitre de maître à penser, d’empêcheur de tourner en rond des idées toutes faites, de propulseurs d’énergie, de tailleur de croupières ou de bretteur des causes perdues. « On m’a enlevé quand j’étais enfant un petit doigt. Dans le fond c’était mieux car ça m’a toujours évité de l’avoir sur la couture du pantalon ! » expliquerait-il une fois encore à cette foule rassemblée. Impossible de l’arracher à ses racines pyrénéennes rudes et accrochées au flanc des montagnes!

Il est finalement entré par une issue de secours inversée, porté au ras du sol landais par quatre fidèles, dans l’espace François Mitterrand sous une mitraille d’applaudissements nourris. Symbole parmi les symboles il retrouve celui  dont ce lieu portant et qu’il a servi avec dévouement et ferveur. Les voici réunis par le silence épais d’un bon quart d’heure d’attente des officiants de l’hommage républicain et de ses proches droits et dignes comme il aurait tant aimé qu’ils soient ! Son sourire d’accueil se fait un peu plus goguenard pour les uns et surtout plus tendre pour les autres ! La banda XXL habituée à enflammer les travées d ‘arènes ensoleillées offre des larmes de musique du cœur à celles et ceux qui aiment ces moments de partage festif. Ils les appréciaient car il avait, ancrée en lui la valeur du qualificatif de « camarade » avec lequel on partage au « cercle » ou sous les espaces d’ombre et de lumière, le canard gras ou le cochon des fermes du bien vivre. « Henri » pour les uns, « Emmanuelli » pour les autres se retrouvent une dernière fois au milieu des siens, des amis, comme des autres. La solitude il l’a connue quand il s’est agi d’assumer les errements des autres. On s’est éloigné de lui mais il a cru dans la fidélité de son territoire pour revenir la faute payée! Impossible de ne pas penser à quelques mètres de celui qui veut « faire battre le cœur de la France » aux turpitudes actuelles, à la lâcheté dévastatrice, à la gangrène qui ronge les esprits depuis quelques semaine set mis sous le boisseau de l’hommage républicain. Benoît Hamon ne retient pas ses larmes. il sait qui il vient de perdre mais surtout qu’il n’a plus grand chose à gagner.

Le public emmanuelliste est là… Il a tellement à lui dire en tête à tête, à lui proposer pour le sortir de son indifférence, de ses déchirures douloureuses, de ses rivalités mesquines. Il laissera pour une fois le soin à une jeune femme, socialiste de cœur, le soin de porter avec talent sa parole. C’est d’elle qu’il sera fier. « A la veille d’une élection présidentielle dont le meilleur comme le pire peut naître, nous aurions eu besoin de vous ! » avoue Marie Lafitte en ouverture des discours. Son propos sonne davantage comme un appel au secours que comme un hommage ! Le d’Artagnan socialiste va quitter « Mitterrand » sous d’autres applaudissements rythmés par les sonorités d’Agur, dont les phrases musicales traînent dans l’air comme les volutes d’une énième cigarette lâchées comme des défis à cette vie que les autres vous ont ravie par leurs exigences. « Avec tous il était exigeant » avait lâché officiellement François Hollande. Comme ces hussards noirs d’une République qui savaient forger des hommes de sa trempe il l’était d’abord avec lui ! Salut camarade. « Je crois aux forces de l’esprit… » Tiens bon Henri c’est Mitterrand qui l’a dit !

Cet article a 6 commentaires

  1. Bordes Jean

    Parfait, il n’y a rien à rajouter!….Je pense qu’il va beaucoup nous manquer, mais Benoît Hamon est son fils spirituel et reprend le flambeau!… Merci Henri!…

  2. bernadette

    La reincarnation du passe est souvent cite pour accompagner un ami, une connaissance a sa derniere demeure situee au cimetiere.
    Je ne connaissais pas ce monsieur mais presente toutes mes condoleances a sa famille.
    J’ai pour memoire, le proces intente contre lui dans l’affaire URBA puis dans une autre affaire de corruption dont j’ai oublie le nom.

    Vivement Que les politiques reflechissent a un statut de l’elu.

    Bon lundi ensoleille

  3. MOUNIC

    CLAUDE MOUNIC
    CERCLE TAURIN GOYA
    SALUT A MON AMI DE CORRIDAS
    LA CULTURE TAURINE NE DISPARÎTRA PAS
    NI A MONT DE MARSANT NI A SALLEBOEUF

    1. bernadette

      Il y a des corridas annoncees a Beziers au 15 aout 2017.
      Defendons les cultures traditionnelles et oust aux anti corridas.

  4. bernadette

    Pour Que vivent les manadiers, il faut arreter de les cribler d’amendes.
    Osons les protéger.
    Osons protéger leur manade
    Osons la gratuité de
    l’équarrissage
    Osons insérer sur leur
    manade une association qui
    réponde à leurs besoins
    Osons la gratuité temporaire
    des frais vétérinaires
    Osons leur apporter
    temporairement
    l’alimentation pour leurs
    animaux.
    Ils ont besoin de vivre de ce qu’ils produisent

    Bonne fin de journée

  5. LAVIGNE Maria

    Merci pour cet hommage rendu à « notre Henri » qui nous manque déjà. Grâce à lui, notre département était toujours à la pointe dans le domaine social et lorsque nous nous rencontrions, avec d’autres militants associatifs des départements voisins qui évoquaient des problèmes pour boucler les budgets, en s’adressant à nous, disaient :  » vous, vous avez de la chance, vous avez H. EMMANUELLI ». Ce qui était vrai. Les personnes souffrant de handicap, les jeunes en difficulté, les collégiens, les déshérités, ceux que la vie n’a pas gâtés et beaucoup d’autres encore, faisaient partie des préoccupations de notre Président. Sur le plan économique, il se battait pour amener sur notre territoire des entreprises. Jusqu’au bout, il a lutté mais la faucheuse guettait, l’enlevant à sa famille, à la famille socialiste, à cette terre Landaise à laquelle il s’identifiait et où il avait pris racine.
    Au revoir Henri ! Nous ne t’oublierons pas. Il est allé rejoindre François et l’autre Henri, Scognamiglio, qui fut un modèle aussi.

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