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Les collectivités territoriales dans la ligne de mire sur la droite

La loi NOTRe relative à la nouvelle organisation territoriale a laissé le pays dans une situation d’une complexité juridique et financière extrêmement préoccupante. Les intercommunalités nouvelles pataugent dans les équilibres budgétaires et plus encore dans l’harmonisation des compétences quand ce n’est pas tout simplement dans les conséquences de la dissolution des anciens territoires. Les régions ont du mal à digérer, chacune à la carte, le nouveau menu qu’elles ont choisi (transports, économie diversifiée, environnement…) et les départements sont contraints de continuer à être aux fourneaux. Les participations à l’effort de redressement des comptes d’un État déficitaire alors qu’elles ne peuvent pas l’être ont eu de fortes répercutions sur le niveau de l’investissement public qui ne tient actuellement que grâce aux taux d’intérêt très bas ! Les communes sont diluées dans la machinerie des communautés qui étouffent peu à peu les plus fragiles alors qu’elles ne devraient être que des « outils » de mutualisation. Bref le moindre choc en 2018 fera encore plonger la situation de cette France périphérique chère au géographe Guilliy… qui se sent totalement oubliée par la nouvelle donne territoriale.

La fuite constante de la proximité, clé de voûte de la République, causée par la perte des services publics, seul patrimoine que possèdent les plus faibles dans notre société des privilégies des privatisations cause des ravages électoraux. Il est donc intéressant d’analyser les grandes propositions des principaux candidats aux Présidentielles qui bien évidemment se veulent les défenseurs de la veuve républicaine et de l’orphelin démocratique ! On sait que de nombreux Français dans le paradoxe permanent veulent la mort de la fonction publique en soutenant Fillon ou Macron. Tous deux annoncent un holocauste de fonctionnaires (surtout encore une fois ceux de la proximité dans les collectivités territoriales) sans aucune autre justification que celle de se conformer aux diktats de Bruxelles. Il faut absolument répéter que la disparition de postes signifie un accroissement considérable des inégalités. La lutte des classes passe encore et toujours par cette appréciation du rôle de la république sur les territoires !

Macron ajoute deux mesures qui vont accentuer le désarroi des élus locaux car il va replonger les collectivités territoriales dans l’incertitude… sur leur avenir. Bien évidemment comme personne ne s’en préoccupe elles paraissent alléchantes. Quand Benoît Hamon s’époumone à expliquer que les retombées d’un revenu d’existence universel peuvent être supérieures aux dépenses générées, « ni gauche… ni gauche ! » vend le principe que demain on rasera gratis avec la suppression de la taxe d’habitation. Une bagatelle de pus de 10 milliards que l’État compensera pas des économies… sur les emplois de ces mêmes communes, intercommunalités, départements ou régions qui doivent sans cesse boucher les « trous » d’une République toujours plus absente! On remplacera en fait par des taxes différentes une contribution à la vie collective locale qui peut encore être contrôlé par le suffrage universel ! C’est de la politique sarkozyste de bazar comme lors de la disparition de la taxe professionnelle.

Il complète cette proposition avec une disparition d’une vingtaine des départements (dont la Gironde) au bénéfice des métropoles… ce qui signe la mise à mort comme dans le Rhône la solidarité humaine et territoriale portée par les conseils départementaux. Et le pire c’est que des socialistes girondins qui ont construit leur notoriété sur le combat pour sauver les départements prônent maintenant un vote utile en faveur de Macron… et donnent raison à posteriori à leurs opposants d’alors ! A moins qu’ils n’aient pas eu le temps de lire le programme. Bien d’autres y vont de leur nouvelle réforme. Le Pen supprime les régions et répartissent les lycées sur les départements ou y vont dans une foire aux compétences quand on sait que celle qui est en cours n’est toujours pas terminée. On taille avec plus ou moins de vigueur dans leurs dotations ou leur liberté de gestion.

Seuls Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon prônent lucidement une pause dans le « détricotage » du paysage institutionnel et un arrêt de la mise en coupe réglé des finances locales. Au contraire ils tablent tous deux sur leur rôle dans la relance économique par l’investissement et surtout la solidarité active essentielle dans un pays en crise sociale. Or pour le moment si l’on se fie aux horoscopes sondagiers ils ne se retrouveront pas à l4elysée ni même au gouvernement pour tenir leurs positions. Il n’y a plus aucun doute sur l’avenir des collectivités territoriales, véritable réseau de maintien de la démocratie : elles vont encore et toujours servir de variables d’ajustement à un Etat sans scrupules !

Cet article a 8 commentaires

  1. J.J.

    En continuant un peu comme ça , on va se retrouver comme en 1789.
    Et il y en a certains à qui ça va faire très drôle, qui se retrouveront avoir perdu la tête, n’ayant pas compris qu’il est dangereux de mépriser le peuple et d’attiser la colère !
    Ensuite « l’histoire » condamnera les violences et autres débordements en oubliant que la colère est mauvaise conseillère et que récolter ce que l’on a semé n’est qu’un brutal mais prévisible retour des choses.

    Certain candidat devrait s’estimer heureux d’avoir été simplement enfariné ; il pourrait tomber sur plus dangereux que sur de simples joueurs de casseroles, surtout s’il s’amuse à proférer par personnes interposées de lourdes menaces.
    L’affaire devient grave et rappelle le bon temps et les méthodes de l’OAS ou du grand banditisme, ce qui revient à peu près au même.

  2. Bernadette

    Oui, la situation actuelle repose sur des faits guerriers virtuels et c’est grave. Mais attention l’arme de l’image doit être supprimée tant physique que moral.
    Nous sommes en campagne et ce n’est pas la guerre.

    Bonne journée

  3. J.J.

    Souvenirs, souvenirs.
    A consulter par tous ceux qui ont l’intention de voter F Haine (et par les autres aussi …..( à l’ouverture, ne pas se laisser impressionner par les indications « la description de ce résultat n’est pas disponible », continuer.)

    Ahttp://fr.calameo.com/read/001324283921cd1ded37e

  4. Christian T

    Macron (et Fillon mais lui on le savait) monte son vrai visage : un libéral pur et dur. Car à qui va profiter le crime ? Bien évidemment au privé qui va s’accaparer les services que les Collectivités ne pourront plus rendre faute de moyens. Avec un seul but, bien entendu, le profit. Macron et Fillon, en étranglant les Collectivités, ne fait qu’appliquer les très libérales orientations de l’OMC, reprises par l’UE : privatisation à outrance, y compris les Services Publics.

  5. chollon

    Cher Jean Marie,
    désolé de ne pas partager ton pessimisme. Contrairement à ta prédiction et en se fiant aux même « horoscopes sondagiers », je pense que Jean Luc Mélenchon est en capacité de se retrouver à l’élysée. Il fait jeu égal avec Fillon et je suis convaincu que le vote Macron est sur estimé. Et cette probabilité deviendrait certitude si tu décidais, comme d’autres, pour faire gagner la gauche, de voter Mélenchon dés le premier tour. La victoire est toute proche pour une gauche vraiment de gauche. Ce n’est pas ton candidat qui la portera. C’est la volonté des citoyens qu’il faut respecter. Donc pour une 6ème république, la fin du nucléaire, la retraite à 60 ans, des services publics renforcés et de nouveaux moyens pour les communes,(tout ce que tu demandes depuis des années), apporte ta pierre et assure la victoire de Mélenchon. Tu as , comme tes amis socialistes, une responsabilité immense face au peuple de gauche. Vas-tu le laisser dans les mains de Macron, Le Pen ou Fillon? Je n’ose l’imaginer. A bientôt pour fêter ensemble la révolution citoyenne qui se prépare.
    Amicalement
    Lionel

  6. Bernadette

    Il n’y a plus rien de viable dans ce pays. C’est à chacun pour soi et à chacun sa commune, son département avec ses élus choisis sur un choix multiple.
    Ce que je vois est une absence de démocratie parce que tous ces élus pratiquent le management qu’ils ont appris dans leur métier et qu’ils essaient de remettre à l’ordre du jour.

    En 2017, je n’irai pas voter parce que ça ne sert à rien comme l’explique M. Guigue.
    La loi SRU doit être detricotee pour remettre autre chose. Que le vote en faveur de tel ou tel candidat est en cours, je refuse de voter pour une image

    À bientôt et bonne journée

  7. faconjf

    Bonjour,
    voter, pas voter et pour qui à deux semaines du scrutin il est temps de se poser les bonnes questions. Voter ou pas voter, on nous demande notre avis tous les 5 ans pour s’asseoir dessus tranquillement et c’est ce que l’on constate depuis le jeu des alternances gauche/droite. L’homme (ou la femme) providentiel qui nous sauvera tous n’existe pas les vrais changements sociaux ne se sont mis en place QUE sous la pression des mouvements populaires. Sans rapport de force le bulletin de vote n’est rien, tout comme les pétitions signées depuis internet. Alors ne pas voter au premier tour c’est l’assurance du détestable choix Macron ou Fillon face à MLP.
    Souvenons nous du 21 avril 2002 et de l’élection de Chirac avec plus de 25 millions de voix et ce dernier de conclure  » maintenant y a plus de raison de se gêner!! ». Macron ou Fillon c’est encore 5 ans de sacrifices pour les salariés, 5 ans de politique libérale europhile, 5 ans de tripatouillages politiques, 5 ans de souffrances pour les petits agriculteurs abandonnés par la FNSEA, 5 ans de suivisme OTANesques, 5 ans de cadeaux sans contreparties aux gentils donateurs anonymes…
    Quand à MLP, je cite B. Guigue:
    « Comme l’expérience l’a montré, le FN prétend défendre les travailleurs, mais il les abandonne en chemin lorsque l’oligarchie s’attaque à leurs droits. Lors des grèves contre la Loi-Travail, Mme Le Pen réclamait l’intervention de la police contre les grévistes. Si elle est élue, le discours à tonalité sociale de Florian Philippot ne résistera pas deux mois. Il est stupide de qualifier ce projet de fasciste. En fait, c’est un projet banalement réactionnaire.!  »
    Bon pour moi en voila 3 pour qui je ne voterai pas c’est sur! La désastreuse campagne de Hamon qui souffre du faible soutien de l’astre mort Solférinien et de son Eurolatrie- Otanesque me détourne de son bulletin… Reste les votes protestataires vers les candidats qui ont affiché leur convictions anti OTAN Cheminade et Asselineau qui n’ont aucune chance de dépasser les 5% donc pas d’issue !
    Reste la méluche qui garde une faible chance de troubler le jeu politique. Je sais par avance que JLM ira à Canossa sur l’Europe tout comme Hollande et Tsipras, j’espère seulement qu’il tiendra ses engagements sur la sortie de l’OTAN.
    Me voila contraint à un vote par défaut avec beaucoup de divergences sur le fond et l’absence d’ une vraie mobilisation populaire pour défendre l’essentiel.
    Salutations républicaines

    1. Bernadette

      @façon faconjf

      Les nouvelles technologies de communications (ntic) ont tout changé dans les rapports humains.
      Ça c’est un premier constat. D’autre part l’État Nation a changé aussi les rapports humains.
      La gestion communale a changé les rapports et a fait émerger les familles bourgeoises, de la petite à la plus grande avec toutes leurs déclinaisons de consommation.

      Nous sommes bien dans une société de grande consommation. Ce que nous subissons est le clientelisme politique dit citoyen.

      Bonne journée

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