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Quand on s’engage dans le vie publique… la vie privée trinque !

Il est un sujet qu’il ne faut pas aborder dans la période actuelle : celui des rapports entre la vie publique dans laquelle on s’engage volontairement et la vie privée appartenant à ce que l’on appelle parfois le destin ! En effet quoi qu’ils fassent, quoi qu’ils disent, quoi qu’ils pensent les reçus du suffrage universel ou les acteur(trice)s de la vie sociale sont forcément des gens dont les arguments, les appréciations, les comportements, les faiblesses ne comptent pas. Le (la) responsable associatif, l’élu (e) est un être à part qui ne mérite que ce qu’il a ! Et encore s’il n’est pas coupable il doit être au minimum suspecté de profiter de ce son statut éphémère et donc être bénéficiaire de son engagement « sinon il ne le ferait pas ! » Et pourtant les dégâts provoqués par un investissement associatif, syndical ou politique même s’ils ne sont pas apparents dans l’exercice d’un mandat sont bien réels et s’amplifient depuis quelques années. On le constate avec les milliers de démissions enregistrées en France dans les conseils municipaux ou par la raréfaction de jeunes générations de bénévoles dans tous les secteurs de la vie collective destinée aux autres. Une mission a été confiée à des sénateurs qui, conscients des enjeux pour la survie de la démocratie représentative ou participative rendront un rapport sur ce sujet fin juin.
Récemment des articles de presse se sont faits l’écho des difficultés constatées par les député(e)s de la majorité présidentielle qui, faute de recul, s’aperçoivent qu’un mandat national bien conduit provoque des changements profonds de vie. François-Michel Lambert l’un des leurs parle vrai quand il affirme : « Je regrette cette illusion de la société civile qui arrive en masse pour expliquer le métier à ceux qui sont déjà en place, en se moquant d’eux sans avoir de réelles capacités d’engagement. Ils ont cru que c’était un job sympa de commercial alors qu’il s’agit d’un engagement de tous les instants. Ils croyaient que ce serait facile comme à la télévision ? Sauf qu’il y en a 50 comme à la télé, et 500 dont le quotidien n’est pas simple. Certains collègues élus depuis six mois me disent déjà qu’ils ne participent plus aux questions d’actualité pour préserver leur vie de famille. On a oublié de les prévenir sur le métier par cette idée de renouvellement ». Exact ! Sauf que à partir d’un certain niveau tous les mandats génère les mêmes problèmes. Engagé dans la vie publique (syndicale, mutualiste, associative, élective…) depuis 50 ans j’ai bien conscience de ne pas avoir apporté ce qu’un père de famille doit apporter aux siens et à sa famille. J’en arrivais à une certaine époque à ne pas manger une seule fois dans la semaine assis au milieu des miens durant une semaine voir douze jours ! Mais dans le fond tout le monde s’en moque ! Un(e) président(e) de club sportif a peu de week-end libre… Mais peu importe l’essentiel c’est que les licenciés de tous les âges soient pris en charge !
En fait ce constat est aggravé (je l’ai fait aussi bien que possible durant 35 ans) quand il faut concilier son engagement avec un travail. Le cumul des deux rend souvent la situation invivable pour tout le monde. Souvent il faut finir par faire un choix… sans régler pour autant les difficultés induites par le boulot du conjoint ou de la conjointe ! En fait si l’on part sincèrement dans le service des autres il est indispensable que ce soit par consentement mutuel. « J’espère que ce sera un peu plus calme l’année prochaine. Je n’ai pas le temps de lire, d’écrire, de réfléchir… Mon fils de 6 ans a demandé pour Noël un chronomètre pour mesurer le temps que je passe avec lui » expliquait un Député surpris par les obligations de son mandat qu’il avait sollicité et obtenu ! Il ignore qu’en grandissant son fils (ou sa fille) sera toujours « le fils du député » et que dans la société actuelle c’est dur à porter ! « A l’insu de son plein gré » les proches entendent bien des propos peu amènes sur l’élu ou le dirigeant qu’ils connaissent. Pour peu que la presse s’en mêle ils seront vite au cœur de la tourmente. Quoi qu’ils fassent ils seront suspectés d’avoir profité de la situation de leur mère ou leur père… et ils seront souvent au centre de querelles politiciennes faciles qui leur échappent. Parfois l’épouse ou le mari ou les enfants sont pris à parti sur des sujets auxquels ils sont totalement étrangers et dont ils ignorent tout ! Plus facile que de s’adresser à l’intéressé(e)!
Il n’y a plus réellement de vie privée selon le niveau du mandat ou du poste que l’on occupe et même si l’on souhaite pas la mettre en danger c’est mission impossible. Si l’on décide de prendre le temps de continuer à la faire vivre on récolte vite l’accusation de ne pas remplir son mandat correctement. Mise en danger de son emploi ou sa carrière (même de fonctionnaire!), risques majeurs sur sa vie familiale ; sentiment permanent d’être suspecté de mensonge, d’enrichissement, de profit : autant le savoir en décidant de partir car il y a loin entre l’image que l’on colporte parfois quand on n’est pas encore élu(e) et celle que l’on découvre quand on l’est ! Il n’y a aucun espoir d’amélioration… Bien au contraire avec les réseaux sociaux qu’il vaut mieux alimenter que les laisser aux autres !

Cet article a 10 commentaires

  1. BLE David

    Jean Marie, je partage totalement cette chronique du jour alors qu’il y a quelque temps je ne percevais pas les choses sous cet angle. Peut être les années qui passent et les enfants qui grandissent… font réfléchir…

  2. Martine puyo

    Bonjour Jean Marie
    Ce que vous décrivez dans ce texte est en partie vrai. S’engager dans la vie associative, bénévolement et sans contrepartie, est parfois effectivement dur à assumer, pour le bénévole et pour sa famille. Le temps passé pour aider et faire des actions dont on n’attend pas de remerciement, qui de plus ne viendront pas.
    Pour la vie politique l’engagement commence souvent au plus bas, certains s’en tiennent la et participe parce que ça montre qu’ils s’intéressent à la vie publique, d’autres aspirent à grimper les échelons. Certains le font de façon désintéressée, mais pas tous et vous le savez bien. Cela concerne pas mal d’élus qui multiplient les responsabilités sur des décennies. Je ne cité pas de noms la Gironde en possède un certain nombre. D’autres départements aussi. Combien de proches sont redevables à ces élus d’un emploi, d’un avantage quelconque qu’ils n’auraient pu obtenir autrement. Dans les petites communes le maire est tout puissant prend les décisions qui l’arangent sans concertation avec son conseil ou avec un ou deux conseillers. Par contre eux s’arrangent très bien des indemnités, et. Pour certains c’est le pourquoi de leur engagement.
    Il ne font donc pas s’étonner d’un rejet de la classe politique à n’importe quel niveau.
    Je pense qu’il serait important et nécessaire de clarifier la fonction de politique. Pour se faire il faut moins d’élus, de députés,de sénateurs, moins de maires et de conseils par un regroupement des communes (chez moi environ 115 hts) 11conseillers ! Que l’on refonde le mille feuilles administratif, actuellement on est perdu entre le canton depuis le redécoupage et la communauté de communes qui ne couvrent pas le même territoire. Au lieu de simplifier on compliqué.
    En ce qui concerne la vie associative il faut se rendre à l’évidence à par les vieux ? Les jeunes nada.
    J’ai été un peu longue. Désolée.

    1. bernadette

      Bonjour Martine,

      Le nombre d’élus est en fonction du nombre d’habitants (enquête de recensement).
      Ce qu’il faudrait dans les petites communes comme les autres. C’est « le portage de l’information »que chaque habitant est censé recevoir par le journal municipal. Internet est un outil qui n’est pas obligatoire et je vois mal une personne âgée de 90 ans tapoter sur un clavier pour obtenir l’information.
      En espérant que la télé médecine ne soit utilisée dans notre pays (médecine à distance).

      1. Puyo Martine

        Mais quand dans la petite commune où je réside il n’y a pas de journal communal, ou 1 par an, que l’information ne circule pas ni par internet ni par un autre moyen, on fait quoi. je sais que le nombre d’élus est en fonction du nombre d’habitants, j’ai été moi même adjoint au maire, je me suis contenté d’un seul mandat. si la secrétaire de mairie était absente, c’était soit le maire ou un de ses adjoints qui suppléait à ce manque de secrétaire. maintenant quand la secrétaire est absente, plus personne ne fait de permanence. mairie fermée 95 % du temps. c’est normal ça ?

  3. Sandra Delcayre

    A partir du moment ou vous avez des responsabilités vous devenez une cible facile…Pas seulement en politique ou dans le milieu associatif… Ce n’est pas le professionnel qui est mis en cause mais l’individu…vous êtes au quotidien sous le regard…et lorsque vous êtes une femme c’est encore plus difficile il me semble… »vous n’êtes pas maquillée ce matin vous avez mauvaise mine »…des réflexions sur votre tenue vestimentaire…etc…il faut être sacrément solide pour faire face…comme vous le soulignez le fait d’être soutenue par son conjoint…ses proches est fondamental….

    1. Puyo Martine

      c’est bien pour ça qu’il faut moins d’élus, mieux formés et dans certains cas les rémunérer pour un emploi à mi-temps ou temps complet en fonction de la taille de l’institution, qu’ils soient en détachement pour remplir leur rôle. pour la vie associative c’est un peu différent sachant que les vrais bénévoles deux qui font ça pour rendre service il est exclu qu’ils soient dédommager du temps passé. c’est pourquoi il y a beaucoup de personnes à la retraite, compte tenu que les jeunes ne veulent pas s’investir.

  4. bernadette

    Quel que soit son engagement pour defendre une cause, il faut du calme et s’exprimer sans agresser celui qui écoute. Il faut s’expliquer clairement sans apporter de jugement de valeur sur qui que ce soit. Travaillant avec des précaires, je suis arrivée à les reclasser comme ils le souhaitaient ou presque. Bien sûr avec les syndicats.

  5. bernadette

    @martine,
    Au sujet du journal municipal ou communal, votre petite commune de résidence fait peut être partie intégrante à une CdC qui pourrait diffuser ce journal ?

  6. Alain. e

    Je suis d’ accord avec le constat fait par Jean Marie Darmian et je souscris aussi aux commentaires de Martine, je rajouterais à titre personnel qu’ en s’ engageant dans certains métiers ou certaines fonctions , on fait aussi un choix personnel et que si ce choix ne nous plait pas ou plus , on est libre d’ en changer .
    j’ ai exercé pendant de nombreuses années un métiers exigeant, avec de multiples contraintes sur ma vie privé , et j’ assume tout cela sans m’ en plaindre.
    j’ ai aussi vu des hommes politiques s’ attacher a leurs postes tels des patelles à leurs rochers pendant des années et ne surtout pas laisser la place à d’ autres.
    il est vrai que souvent les petits avantages de leur fonction sont plus intéressant que ceux de nombreux autres fonctions ou métiers ….

  7. JJ Lalanne

    Bien sûr qu’ il y a des élus sincères mais il y a aussi bien des pourris parmi eux et le drame c’ est qu’ à force de fermer les yeux et de complaisance tout le monde est mis dans le même panier. A qui la faute? A celui qui est douteux ou a celui qui permet cela à cause de… sa « famille », son appartenance au parti, liens amicaux, sa « notoriété », « lui ce n’est pas possible ». Moi aussi j’ ai
    subi la médisance, les ennuis divers, dans le cadre de la défense du personnel. Ça me coûte 400euros par mois sur ma retraite. C’ est autre chose que les quelques dizaines d’ euros de Macron. Faute sans doute à moi aussi de ne pas avoir dénoncé les agissements scandaleux de certains…Nous ne sommes pas innocents de la situation mais les pourris se régalent et nous on déguste!

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