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La crainte du Sida est repartie à la baisse chez les jeunes

La surinformation n’est pas un gage de développement de la compréhension citoyenne des réalités. Bien au contraire puisqu’elle dilue les messages importants surtout parmi une génération désireuse d’aller elle-même vers ce qu’elle pense être des sources fiables mais qui ne sont que des rumeurs, des approximations ou des fausses informations. Ainsi sur le Sida les enquêtes ont de quoi inquiéter puisque les jeunes pensent désormais que, la médecine ayant progressé, les précautions pour éviter la contamination deviennent inutiles. Ainsi selon Sidaction « 26% considèrent qu’il existe des médicaments pour guérir du Sida (soit +13 points par rapport à 2009) ». En réalité, pour Sida-info-service, si les traitements antirétroviraux permettent à beaucoup de malades de simplement maîtriser l’infection sous réserve d’une prise quotidienne ininterrompue, leur efficacité n’est pas absolue : une mauvaise observance ou le développement d’une résistance au traitement peuvent être des raisons d’échec. Par ailleurs les traitements sont souvent moins efficaces lorsqu’ils sont pris à un stade avancé de la maladie. Or, presque un sur trois des cas de Sida sont diagnostiqués tardivement, et 25.000 personnes sont contaminées sans jamais le savoir. Chaque année en France, environ 6.000 personnes découvrent leur séropositivité au VIH, dont plus d’un quart (27%) à un stade avancé de l’infection, selon les chiffres officiels. Les campagnes de prévention doivent donc reprendre sur un rythme soutenu pour faire baisser le nombre de contaminations, « en hausse de 24% chez les jeunes de 15 à 24 ans depuis 2007″. Bien entendu il va fallloir retrouver des budgets antérieures et même supérieur et une volonté politique quelque peu émoussée d’aborder ce sujet dans une France de plus en plus « bloquée » ! Le temps presse mais la mobilisation que l’on a connue n’existe plus vraiment et par exemple le système médiatique est beaucoup moins actif !
Le phénomène de la perte des repères pour les jeunes devrait fortement préoccuper les pouvoirs publics. Les idées erronées sur le Sida ont en effet progressé ces dernières années chez les jeunes, puisque « 21% pensent que le virus peut se transmettre en embrassant un séropositif, et 18 % en entrant en contact avec la transpiration ». Chaque année en France, environ 6.000 personnes découvrent leur séropositivité au VIH, dont plus d’un quart (27%) à un stade avancé de l’infection, selon les chiffres officiels. Autres idées angoissantes : « 18% des sondés pensent que le virus peut se transmettre au contact de la transpiration d’une personne séropositive (soit une augmentation de 8 points depuis 2015) et 19% que la pilule contraceptive d’urgence est susceptible d’éviter la transmission du virus (+9 points par rapport à 2015). Des éléments qui démontrent une forte progression de l’ignorance sur une maladie évitable avec des précautions simples mais peu abordées dans le contexte sociétal actuel puisque « 15% des jeunes sondés n’ont jamais bénéficié d’un enseignement au cours de leur scolarité et 67% estiment que l’Éducation nationale » n’en fait pas suffisamment en matière d’information sur le VIH/Sida. Il est vrai que tout ce qui touche à la sexualité au sens large n’est plus tellement prioritaire dans les collèges et les lycées ! Comme 14% des jeunes interrogés admettent avoir été exposés au moins une fois à un risque d’être contaminé par le VIH/sida, mais que seulement 39% d’entre eux se sont faits dépister on a tout à craindre pour l’avenir.
En fin de semaine, après la soirée destinée aux Restos du Coeur, les artistes qui comptent vont tenter de mobiliser l’opinion publique sur un sujet beaucoup moins « attractif » que celui de la misère familiale ou individuelle. Ces appels à la générosité dans une période où les conflits sociaux potentiels existent et la morosité s’installe commencent à susciter l’indifférence. Il est vrai que désormais les sollicitations téléphoniques émanant des nombreuses associations sont de plus en plus nombreuses et les appels aux dons deviennent quotidiens ou presque. L’Observatoire de la Philanthropie de la Fondation de France a établi un chiffrage du montant de toutes les formes de dons, incluant ceux émis par les particuliers et les entreprises, mais aussi une estimation des legs et des donations provenant des canaux de collecte émergents, à savoir les collectes populaires, le financement participatif, les dons en nature ou encore le micro-don : « 7,5 milliards d’euros ont au total été versés par les Français en 2015, dont 60 % seulement font l’objet d’une déduction fiscale ». En ce qui concerne le Sidaction l’an passé la collecte avait légèrement dépassé les 4 millions d’€ en 2017 contre 4,21 millions en 2016. Si cette érosion se renouvelle elle démontrera une perte de conscience collective des dangers d’une maladie qui n’effraie plus autant que par le passé par manque d’information.

Cette publication a un commentaire

  1. JJ Lalanne

    La multiplicité des appels à dons n’ aide pas, et effectivement, la surinformation pardessus…Le prosélytisme pour certaines pratiques devrait être réprimé strictement en tant que mise en danger de la vie d’ autrui. Je pense en particulier à ceux qui préconisent le barebacking ou ceux (ou celles, j’ en ai connu) qui séduisent pour contaminer un maximum de partenaires. Combien de personnes croient encore que les hétérosexuels courent moins de risques, ou traduisent-ils que le fait que ce ne soit pas le virus le plus virulent pour qu’après tout,un seul rapport, bof… Justement, c’ est bien des idées de beaufs avec toute leur dangerosité. Le flou dans les informations n’ arrangent rien à l’ exemple du baiser qui un jour n’ est pas contaminant mais un autre jour l’ est pour cause de saignement. Dans cette incertitude,c’ est vrai que je reconnais qu’ il vaut mieux se rappeler qu’ il y a baiser et baiser. Si certains pensent le contraire, ce que je peux comprendre, que celui qui n’ a jamais eu de saignement, angine ou aphtes me jette la première brosse à dents! Personnellement je n’ ai aucune appréhension, pour partager des repas avec des amis très contaminés (une en est décédée récemment), ou prendre le café chez eux, voire les embrasser (chastement) mais j’ ai pu constater la frayeur de personnes qui m’ accompagnaient jusqu’à ne plus avoir envie de café(!) ou voir carrément des larmes de peur couler. Alors c’ est vrai qu’ il y a beaucoup à faire dans le domaine d’ une info réfléchie et de l’ éducation. Pour l’ enseignement, il y a déjà bien à faire auprès des collègues de l’ Éducation Nationale, milieu où la revendication des « médecines naturelles » et la critique de la vaccination circule malheureusement plus vite que l’ info sur la lutte contre les MST. Des séances annuelles d’ infos au sein des établissements par des membres du milieu médical et au mieux par des médecins pour leur notoriété ferait avancer les choses, mais chaque année au minimum, pas tous les trois ou quatre ans.

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