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Des agresseurs qui seront sur le fichier S ! Ou alors…

Si l’on se réfère à la définition juridique une agression est un acte violent à l’égard d’une ou plusieurs personnes, destiné à blesser la personne, ou ce qu’elle représente. Les agressions sont de trois types : verbales (à l’oral comme à l’écrit), physiques, sexuelles. Il s’agit donc d’ actions condamnables quels qu’en soient les auteurs et dont l’intensité permet de même de moduler les peines encourues. Désormais dans l’opinion publique il existe une véritable défiance à l’égard de certaines catégories d’agresseurs et peu à peu disparaît la notion même de responsabilité de l’agresseur. La hiérarchisation donnée médiatiquement à certains actes surtout sur les chaînes de télévisions perroquets prêtent vraiment à discussion.
Les exemples sont nombreux dans le quotidien avec par exemple le « racisme » ordinaire de foule (cris de singe dans les stades à l’égard des joueurs noirs, antisémitisme flagrant dans certaines manifestations, vocabulaire politique extrémiste suggestif) qui n’est que rarement sanctionné car admis comme « peu caractérisé »… Les écrits dans les réseaux sociaux constituent également des violations complètes de la loi sans que pour autant ils déclenchent des enquêtes judiciaires… car ils sont anonymes ou vite effacés. Les agressions entrent dans la paysage et ils leur faut une violence exceptionnelle pour qu’elles choquent ou heurtent des consciences assoupies. Mieux, dans ce domaine, elles se banalisent de jour en jour davantage !
Dans cette dernière période des faits angoissants liés au terrorisme ont ainsi été éclipsés par l’acte terroriste d’un nouveau malade de l’intégrisme qui n’a plus guère de référence religieuse. Ce sont de graves agressions organisées et planifiées effectuées par des « bandes » porteuses d’idéologie d’une autre époque. Des hommes cagoulés et armés ont par exemple violemment tabassé une cinquantaine d’étudiant(e)s occupant un amphithéâtre dans la faculté de… Droit de Montpellier. Des actes perpétrés dans l’enceinte universitaire dont l’enquête en cours tente de déterminer les commanditaires faute de pouvoir en identifier les auteurs. Un professeur, fonctionnaire de l’État républicain garant des libertés et le Doyen de cette université dont il est aisé d’imaginer les orientations politiques ont été placés en garde à vue. Certaines de leurs déclarations tentent de justifier une agression probablement planifiée sur la base de l’ordre à remettre, de la nécessité de se défendre et sur la volonté de faire évacuer les lieux. Etrange et inquiétant retour sur des moements de l’Histoire que l’on pensait révolus.
Une nouvelle attaque a eu lieu à Lille 2. Plusieurs centaines d’étudiants participaient alors à une assemblée générale dans un amphi. Peu après 20 h, la tension commence à monter à l’extérieur. «  On a constaté la présence de militants d’extrême-droite qui tournaient à bord de deux voitures  », explique Sullyman Bouderba, président de l’UNEF-Lille. S’en sont suivies des coups sur des étudiants. Un riverain raconte à la Voix du Nord «  Avec ma femme, on a entendu des cris vers 20 h 45. J’ai vu un étudiant se faire frapper par deux ou trois personnes, au niveau de la station V’lille. Quand les jeunes du quartier ont vu ce qui se passait, ils ont couru pour le secourir. Et c’est parti en bagarre. Les agresseurs se sont enfuis par la rue de Trévise.  »
Le lycée autogéré de Paris a lui été attaqué par une dizaine d’individus se réclamant du GUD (Groupe Union Défense). Ces individus, dont certains étaient armés de barres de fer, sont  entrés dans le jardin de l’établissement ; ils ont alors effectué des saluts nazis, proféré des insultes (homophobes et autres) à l’encontre des élèves et des professeurs, jeté des projectiles cassant une fenêtre et agressé deux élèves qui seront légèrement blessées. On attend dans ces trois cas les résultats des enquêtes et l’inscription au fameux fichier S des éventuels coupables souvent repérables sur des vidéos ou des photos ! Il m’est impossible d’imaginer que ces « agresseurs » soient vraiment inconnus des services de renseignements comme étant dangereux pour l’Etat républicain.
Je n’ai pas entendu beaucoup de « je-sais-tout » invités durant des heures à étaler leurs analyses sous les sunlights des plateaux télévisés s’inquiéter de cette montée violente de la peste brune. Qui a lancé une marche de protestation contre ces faits qui dénote une autre nécessité essentielle pour la démocratie : intégrer le danger que représente des organisations fascisantes sur le territoire national. Les agressions de ce type ont appartenu il y a 80 ans à la montée de la peste brune en augmentation constante depuis des années en Europe…

Cet article a 3 commentaires

  1. J.J.

    On approche, et même on commence à commémorer le cinquantenaire de MAI 68.

    Les « responsables de l’ordre public commencent peut être, vu le contexte social, à se faire du « mouron »; alors tous les coups sont permis, quitte à encourager des boucs émissaires, autres dindons de la farce.
    Mauvais pour l’image de marque que la macronie tente de nous imposer : « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil »(à part quelques vilains contestataires).

  2. JJ Lalanne

    L’ usage de la violence à des fins partisanes semblait avoir disparu en dehors des manipulations d’ opinion. Sans remonter à 80ans, il y a 50ans c’ était courant. Combien d’ attentats ou incendies simplement ont été perpétrés en faisant accuser l’ autre bord et quand c’ était vraiment lui, l’ ascenseur était vite renvoyé. Les sièges de Manpower, la bibliothèque de la fac de droit, le matériel d’ impression de la CGT, des séances de cinéclub, un concert de Léo Ferré, etc… en ont fait les frais. Mieux valait ne pas aller n’ importe où n’ importe quand. Choses inconcevables maintenant…

  3. bernadette

    Merci pour ce billet,
    Ne connaissant pas les fondements de ces blocages de facultés, je ne pourrais qu’émettre quelques ressentis. Je rejette les AG parce que ça ne sert pas l’élément à développer. Il me semble démocratique d’interroger chaque étudiant par écrit en partenariat avec une association locale de la Fac et pourquoi pas le Doyen ?.

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