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La banalisation des extrémismes revient en force

Ce qui a causé la perte des démocraties européennes face au nazisme c’est la banalisation ou l’ignorance voulue des opinions, des faits et des gestes commis par les porteurs de cette idéologie mortelle. Elle a commencé par un populisme reposant sur de la propagande outrancière et sur le mépris affiché par les élites pour les peuples. La propagande reposant sur la révélation à chaque individu des principes nauséabonds qu’il avait en lui (la revanche, la responsabilité des échecs reportés sur les autres, la dangerosité de certaines options politiques, les thèses du complot permanent…) a ajouté au succès électoral des représentants d’un parti se situant au-dessus des autres jugés irresponsables et usés. Les récents propos du leader de l’extrême-droite allemande qualifiant le nazisme de « pipi de chat » par rapport à l’histoire millénaire de la Germanie se situe dans le droit fil des discours tenus par ses prédécesseurs parlant devant des foules levant le bras et vénérant la croix gammée. C’est parti pour un deuxième tour… Il va falloir se résigner à tout attendre et à tout entendre ! Une digue vient par exemple de céder au berceau du nazisme et en Italie les premières fissures se font jour comme en Slovénie, en Hongrie, en Pologne et ailleurs ! Ailleurs la pression nationaliste et xénophobe monte d’un cran à chaque scrutin. Cette Europe construite après le désastre de la guerre ne garantit plus du tout une paix sociale qui s’efface ! Les autruches mettent la tête dans le sable de leur indifférence ! Notre pays de manière plus insidieuse vogue tranquillement vers les eaux troubles qu’il a connues dans les années précédant 1939.
Les électrices et les électeurs se retrouvent en France face à une nouvelle donne politique simpliste reposant sur le rejet d’un passé supposé pénalisant pour le bonheur  : « donnez moi un nouveau chèque en blanc pour que je le remplisse à mon nom et que je soutire le peu de confiance qu’il vous reste sur votre constat citoyen !  Je m’engage par mes réformes à la hussarde à détruire le peu de ces biens caitaux que sont pour els plus démunis les services publics de proximité, à mieux vous soigner en étranglant les hôpitaux, à vous redonner confiance en l’Europe sociale en alignant vos statuts sur ceux des travailleurs des pays de l’Est, en réduisant les recettes de la sécurité sociale pour la rendre ingérable et pouvoir la détruire, en tapant sur les fonctionnaires afin de favoriser un système libéral déstructuré… » Il n’y a plus de mécontentement mais de la résignation et de la haire rentrée !
La base même de l’offensive menée en France depuis un an se résume par une phrase de Céline dans voyage au bout de la nuit en… 1932 : « Quand on a un bon culot, ça suffit, presque tout alors à vous est permis, absolument tout. On a la majorité pour soi et c’est la majorité qui décrète de ce qui est fou et de ce qui ne l’est pas ! » Il faut revenir 80 ans en arrière lors d’élections législatives où toute la droite, dite parfois abusivement républicaine, ressassait que les électeurs (les femmes et les moins de 21 ans ne pouvaient pas voter) qui suivaient le « national socialisme » rampant à la Française étaient inoffensifs et des brebis égarées de la démocratie. C’est tout juste s’il ne fallait pas les plaindre car ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient ! Quand ils se sont réveillés, c’était trop tard pour les suivistes, alors que les leaders récupérateurs surent vite où se ranger quelques mois plus tard. L’Histoire, même si elle ne se répète pas (c’est à voir) peut avoir des ressemblances.
Le « Rassemblement national » n’existait certes pas, mais il avait son équivalent : la « Fédération républicaine » ! L’aile droite de ce parti l’emporta dans les années 1930 sur son aile gauche, composée de notables proches de l’idéologie réputée modérée qu’incarnaient l’Alliance démocratique. C’est exactmeent de qu’il se passe depuis peu chez « Les Républicain »s. Quand on voit au conseil municipal de Bordeaux « la » maire par intérim de Bordeaux Virginie Calmels accorder un « temps de parole » au FN pour taper, après la venue mouvementée du Maire de Beziers à Saint André de Cubzac, sur ses propres collègues du conseil municipal modérés quittant la salle on sait quelle est la ligne de conduite du parti qu’elle dirige ! C’est un signe fort ! On va vers encore plus de porosité électiraliste. Le diable est dans les détails!
Dans les années d’avant-guerre mondiale la « Fédération républicaine » était devenue une plate forme de renouvellement idéologique et de rencontre entre droite parlementaire et droites nationalistes et anti-républicaines par les liens de nombreux de ses dirigeants avec la fameuse Action Française, les ligues nationalistes, incarnées par des hommes tels Philippe Henriot ou Xavier Vallat ,servant d’intermédiaires entre les cadres de la Fédération et les fascistes en cours d’apparition.. L’antisémitisme devint de plus en plus virulent, notamment avec les propos de ce dernier alors vice-président du groupe parlementaire de la Fédération, lors de l’arrivée au pouvoir de Léon Blum après les législatives de 1936, remportées par le Front Populaire. On ne dit rien. Le Peuple silencieux laisse faire…
La Fédération républicaine a alors une soixantaine de députés, soit environ 10 % de la Chambre, si on y inclut les fameux Indépendants républicains de Georges Mandel. Sa dérive nationaliste apparaît rétrospectivement décisive dans la constitution, en 1937, d’un « Front de la liberté » avec le « parti populaire » de Jacques Doriot… La suite, on la connaît. En fait, en répétant que le « malheur », la « souffrance », la « crise » excusent toutes les errances (de quoi vivent les sectes ou les religions extrémistes?) et que la démocratie peut se diluer dans des valeurs putréfiées, on fait encore plus de malheur et de haine. Mais au fait que se passe-t-il en Italie ? Est-on loin des années du Duce ?

Cet article a 4 commentaires

  1. Philippe LABANSAT

    On ne peut pas casser les solidarités, casser les protections sociales et les services publics, reculer indéfiniment la retraite, bloquer les salaires et les pensions, précariser, fragiliser et dévaloriser le travail, augmenter impôts locaux, CSG, on ne peut pas faire tout cela et réussir à faire croire à la population en un avenir meilleur.
    En Europe, on ne peut pas dire aux peuples, votez ce que voulez, au bout, il n’y qu’une seule politique possible et « les marchés vous inqueront comment bien voter « .
    On ne peut pas bafouer les votes (2005), annuler un vote (Grèce), voir nombre de dirigeant convaincus de corruption et faire croire aux valeurs de la démocratie.
    Nos grands politiques nationaux et européens construisent patiemment la montée de l’extrême droite, des nationalismes, des replis identitaires.
    Les vieux militants des droits de l’homme et de la véritable démocratie que l’on peut être, ne sont non seulement plus écoutés, mais moqués, ostracisés. Aucun argument ne porte plus. A quoi pouvons-nous nous raccrocher pour défendre un système à la dérive dans tous les domaines ?

  2. LAVIGNE Maria

    Avec une presse aux ordres, il est difficile d’alerter, de rappeler, d’expliquer pour que l’histoire ne se répète, mais, hélas, l’extrême droite avance et est aux portes du pays. L’Europe, qui était une belle idée pour éviter la guerre, va porter une lourde responsabilité dans le naufrage qui s’annonce. A aucun moment la démocratie n’a été respectée, les hommes n’ont été entendus, seul le dieu fric a fait l’objet de toutes les attentions, pour qu’il circule librement, qu’il ne participe aux nécessaires solidarités, laissant sur le bord des chemins des êtres humains en détresse. Les changements climatiques, la corruption dans les pays Africains, obligent les populations à migrer pour survivre. Nos dirigeants actuels ont oublié que leurs ascendants ont donné leur vie pour libérer notre pays. Quand le ventre est vide, personne n’arrêtera leur progression vers un monde qu’ils idéalisent. Il serait temps de les aider sur place mais surtout pas en permettant que les aides aillent grossier les comptes en banque de dirigeants corrompus.

  3. Bernadette

    L’administration préfigure les conditions de vie de milliers de gens. Ex : plans locaux d’urbanisation, padd, développement durable.
    Le classement en zone constructible qui se declasse parce que l’autorité communale en a décidé ainsi.
    C’est grave d’agir ainsi…..

  4. Bernadette

    Puisque il y a un certains nombre de SDF, expliquez la loi Duflot puis la loi Alur devrait faire partie intégrante d’un projet de démocratie française.

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