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Encore une loi aux effets pires que le mal à soigner

Les réseaux appelés sociaux, grâce à l’anonymat devenu un paravent facile, colportent à une rapidité phénoménale des « fausses informations » sciemment fabriquées pour capter l’attention des gens ravis de trouver des arguments convenant à leurs opinions plus ou moins stables. La propagande est historiquement toujours passée par la diffusion de ce que désormais les médias eux-mêmes appellent les « fake news » ! Comme le chiendent sur le sol elles s’accrochent dans les esprits et malgré tous les efforts il est bien souvent impossible de l’éradiquer. Elles durent plusieurs mois voire plusieurs années malgré les mises en garde et si par malheur on émet un doute ou un signalement sur leur validité il arrive fréquemment que le diffuseur se retourne contre l’auteur de la mise en garde. Il est faux de prétendre que ce n’est qu’en période électorale que ces pratiques sont utilisées alors que des spécialistes sévissent en permanence dès qu’un sujet peut influencer l’opinion. L’imprgénation des esprits sur des thèmes comme les migrants, les impôts, les élus, la sécurité, la justice est contante! La répétition simpliste ou totalement fausse rend crédible ce qui ne l’a jamais été!
Les député(e)s très préoccupé(e)s par les rapports entre les médias et les citoyen(ne)s se sont mis en tête de lutter, après l’interdiction du téléphone mobile dans les écoles et les collèges, contre cette propension à discréditer le travail journalistique en détournant l’information. Il est vrai que la situation est préoccupante quand on observe la tendance actuelle au « complotisme ». Un docte sénateur portant un nom célèbre (Ladislas Poniatowski) vient par exemple de mettre en doute la version officielle du sauvetage de Mamoudou Gassama reprenant à son compte des montages photos façonnés contre la bravoure de l’escaladeur malien. La loi en cours d’élaboration (elle aurait du plomb dans l’aile) prétend donc prémunir l’opinion publique contre ce type de prises de position destinée à discréditer un homme ayant agi avec son cœur. En fait elle risque d’être pire que le mal.
Le texte est en effet dangereux à cause de la rapidité des actions en justice qu’elle prévoit : en procédure d’urgence, le juge des référés aurait 48 heures pour statuer, et donc tout bonnement interdire une publication. Sur quelles bases ? Après quelle enquête ? Devra-t-on dévoiler ses sources ? Dans quelles périodes ? Il semble que tous ces points ne soient guère susceptibles d’être précisés sans risques pour les vrais journalistes d’investigation. Là encore on invente ce qui existe déjà dans les lois françaises. Il s’agit au mieux d’un nouveau coup de communication et au pire une tentative de museler les contestation gênantes au prétexte que certains pouvant être condamnés porteraient atteinte à la démocratie.
L’article 27 de la loi de 1881 sur la liberté de la presse,, permet des poursuites pour diffusion de fausses nouvelles a été souvent modifié, amendé et pas toujours dansle bon sens notamment récemment sur la protection du secret des affaires. Il répond donc à toutes les hypothèses. Seule différence : le texte de 1881 exige un « trouble à la paix publique » pour faire interdire une publication et on peut considérer que ce n’est pas le cas lorsque via un réseau social ont s’adersse pas nécessairement à tous les publics mais à des gens devant connaître les « informateurs ». Elle n’est déjà pas appliqué même quand les grands médias télévisés diffusent en continu des conneries sans nom !
La nouvelle loi vise à punir quand bien même il n’y aurait pas de retentissement public et c’est dangereux pour ne pas dire liberticide puisque la seule « déformation » (et pas désinformation) permettrait de traduire quelqu’un en justice servirait à déférer quelqu’un en justice. Plus personne si l’on pousse n’aurait le droit d’exagérer, de se tromper, de caricaturer. La proposition de loi donne cette définition d’une fausse nouvelle : « Allégation d’un fait dépourvu d’éléments vérifiables de nature à la rendre vraisemblable ». Un amendement de la rapporteuse de la loi, Naïma Moutchou, définit une fausse nouvelle comme « toute allégation ou imputation d’un fait inexacte, ou trompeuse ». Les députés semblent indécis quant à cette définition, créant un flou toujours plus grand.   On n’a plus le droit à l’erreur. « Inexact » ne dégage pas l’idée de mensonge, ni de tromperie ou de manipulation. Se tromper peut arriver à tout le monde, même aux politiques qui rédigent cette loi. Sous prétexte de réguler des excès détestables et sciemment organisés exploitant l’incrédulité humaine passive il semble que nous allions vers une restriction au droit d’expression et d’appréciation que tout individu éduqué devrait avoir. On dit que les députés se donneraient encore un temps de réflexion… C’est une fausse nouvelle ?

Cet article a 4 commentaires

  1. Bernadette

    Je comprends tout à fait ce déni d’information. Est ce que la presse écrite comme Sud Ouest utilise des fake news ?

  2. Bernadette

    Les locataires du Palais Bourbon s’en mettent plein les poches, ce sont des privilégiés!. Encore faut il savoir si le journal « le parisien » n’utilisent pas des fake news. A l’assemblée nationale il y a des hauts fonctionnaires parait il.
    L’abollition des privilèges c’etait en 1789.

  3. Philippe LABANSAT

    Une déclaration comme « Mon ennemi, c’est la finance » conduirait tout droit en prison…

    1. Bernadette

      Bonjour Philippe,
      En ce dimanche un peu couvert, il me semble que les mesures fiscales votées au Parlement ne sont pas applicables à leur juste valeur pour les ayants droits au Patrimoine financier.
      Le Patrimoine ce n’est pas les vestiges du passé c’est bien autre chose dont le citoyen Lamda ne sait pas.
      Très bonne journée
      @ +

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