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Mondial 78 (11 et der) : pendant un Mondial les affaires continuent

Comme désormais l’argent dirige le monde il est inévitable qu’autour d’un Mondial de football, sport dans lequel les pétrodollars et autres sources de financement, coulent à flots, se nouent désormias des transactions financières colosales. La compétition est devenue une « bourse » aux valeurs des joueurs dont la cote baisse ou monte selon les performances réalisées. Pour l’instant si l’on en croit les spécialistes de la cotation internationale le « produit » qui monte serait Ngolo Kanté pour lequel Chelsea aurait fait grimper l’achat à 100 millions d’euros ! Sur les premiers matchs il y aurait beaucoup de cotes en baisse… car les grande vedettes (hormis Ronaldo) n’ont pas véritablement justifié leur standing. Ces millions cumulés en milliards occupent pourtant bien des rencontres, des conciliabules, des discussions officieuses car le début de la saison sera très proche de la fin du Mondial russe et donc il faut dès que la compétition sera bouclée signer quelques contrats ! La foutaise du « fair-play » financier n’a aucune influence sur les luttes des carnets de chèques ! C’est maintenant le cas mais ce ne fut pas toujours le cas. Suivez-moi dans un après Mondial particulier !
Ainsi en 1978 la onzième édition de la Coupe du monde fut suivie en Argentine par un seul envoyé spécial de Sud-Ouest. Il fut au centre de ce qui était les prémices de ce fameux milieu des transferts alors privé des agents de joueurs. Bordelais de cœur il chercha à profiter de sa présence sur place pour justement rendre service aux Girondins de Bordeaux. C’est ainsi qu’il établit avec les Argentins des contacts privilégiés pour améliorer le sort d’un club alors pour le moins à la peine. L’arrivée la saison suivante d’un certain Claude Bez aux manettes allait tout changer car il avait éta son « envoyé spécial » autant que celui du journal.
Christian Montés entraîneur (sérieux mais peu spectaculaire car forme sous le férute Artigas) avec lequel j’avais débuté le cursus des diplômes en… 1970 ne convenait plus au standing que voulait vite trouver le nouveau Président. L’envoyé spécial de Sud-Ouest était donc durant son expédition au Mondial devenu le recruteur officieux des Girondins de Bordeaux. Il proposa l’homme idéal pour redorer le blason bordelais : Luis Carniglia ! Passé par Nice, le grand Real Madrid de Puskas, Genton, Kopa, Di Stephano …, de multiples clubs italiens ou espagnls dont la Juventus il était tombé dans l’anonymat. Le moment était venu de le sortir de sa retraite au pays natal pour le faire revenir en Europe et aux Girondins. Son arrivée en fin de saison 78-79 fut considéré comme un événement exceptionnel. « Don Luis » avait des méthodes étonnantes : refusant la préparation physique (les joueurs allaient en cachette faire des footings) il comptait sur les qualités techniques de ses troupes pour réussir. Ainsi lors de son premier entraînement sur la pelouse du stade de Galin à Bordeaux Bastide il fit asseoir tout son effectif autour du rond central et débarqua en tenue torse nu pour entreprendre, sous les yeux ébahis des supporters présents et des joueurs, un tour du terrain en jonglant sans faire tomber la balle ! Il réussit un parcours parfait et se contenta de dire qu’il attendait que tous soient capables d’en faire autant ! Ses entraînements auxquels il participaient activement à plus de 60 ans se déroulaient à son rythme. Le début de saison fut simplement catastrophique puisque les Girondins étaient relégables après treize journées. Si Luis Carniglia avait du charisme en raison de son passé prestigieux, ses conceptions du football étaient obsolètes. L’affaure avait été fort mauvaise !
Sur le marché argentin du Monndial un joueur pouvait représenter une opportunité selon l’envoyé spécial recruteur. Il répondait au nom de Cabrera ! Joueur du Club Atletico Talleres, ce milieu de terrain avait figuré dans la présélection argentine pour la Coupe du monde de football. Il n’avait pourtant pas été retenu ! Il est vrai qu’il trainait son « instant de gloire » lui ayant valu bien des quolibets. Il avait été la première victime d’un jeune prodige inconnu réponnat au nom de Diego Maradona qui lui avait ingfligé un humiliant petit pont pour son entrée dans le championnat argentin. Ce Cabrera dont le reporter recruteur avait chaudement recommandé la venue fut appelé par Luis Carniglia en 79 un an après une Coupe du Monde à laquelle il n’avait finalement pas participé. Il débarqua avec un passeport portant le prénom de « Juan » et on vanta abondamment dans les colonnes de Sud-Ouest ses qualités…potentielles ! Il y eut vite cependant un doute. Le seul qui l’avait rencontré et vu avait en effet été l’envoyé spécial en Argentine de Sud-Ouest et tout s’était réglé par téléphone et fax !
Très vite on s’aperçut que Juan Cabrera ne tiendrait pas les promesses qu’avaient fait naître des articles dithyrambiques. Il se révéla un joueur de piètre niveau et comme gêné de ce que l’on avait annoncé sur son apport au club. Bien évidemment luis Carniglia le fit jouer mais personne n’était dupe de ces titularisations de complaisance. Un doute s’installa. Les supporters prirent en grippe le « pauvre » Juan Cabrera qui devint l’objet de plaisanteries croissantes. Bref une rumeur enfla très vite : « Et si ce n’était pas le bon Cabrera ? ». Celui-ci avait le prénom de « Juan » quand l’international argentin avait ceux de « Juan Domingo » et donc, sans que ce ne soit jamais démenti naquit la quasi-certitude que Claude Bez s’était fait rouler dans la farine argentine : le joueur présent en France était un cousin et homonyme, évoluant dans un club amateur et sans aucun talent particulier ! La cote n’était pas la même et les prestations aussi. Juan Cabrera ne resta qu’une saison et repartit avec son mystère. Quelques mois après le Mondial l’envoyé spécial de Sud-Ouest quitta définitivement la rédaction sportive…

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