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Le logement reste inacessible pour les plus précaires

Obtenir dans la période actuelle un logement décent à un prix décent devient une affaire extraordinairement complexe. C’est quasiment impossible de se loger dans le parc privé sauf si des moyens financiers largement supérieurs au montant du loyer avec des conditions d’emploi d’une sûreté absolue permettent d’afficher des garanties à nulle autre pareilles. S’ajoute ensuite la rareté des loueurs dans certaines villes dans lesquelles d’autres solutions plus lucratives et moins contraignantes existent. La tendance s’accentue et devenir locataire dans de bonnes conditions relève depuis quelques temps de l’exploit.
Des centaines et même probablement des dizaines de milliers de familles ou de personnes seules vivant en France dans un contexte indigne. Incapables de faire face aux exigences (parfois illégales) des agences elles acceptent des appartements ou des « morceaux de maisons » insalubres, sous-équipés, exigus faute d’autres opportunités.
Il y a dans toutes les villes françaises et même dans le milieu rural des logements vétustes et sans aucun confort ou dans un état lamentable. On trouve aussi des locaux qui ne sont pas destinés à l’habitation mais qui ont été transformés en lieu d’habitation souvent pour personnes en précarité absolue. On se loge par exemple dans des caves d’immeuble, des réserves de commerces, des boxes de garage, des cabanes de jardin, de vieilles caravanes. Aucune règle élémentaire de sécurité sont bien entendu respectées mais les autorités en tous genres ne veulent rien voir pour ne pas être contraintes de… reloger les occupants !
Certains élus locaux ont une lourde part de responsabilité dans ces situations car ils s’opposent de manière pesante, par pur calcul électoraliste, à des programmes de logements sociaux ! Ils préfèrent la misère cachée à la simple idée de devoir assumer vis à vis de… populations installées l’arrivée de locataires réputés être des « cas sociaux ! » potentiels. Il n’y a qu’une manière de résorber les difficultés actuelles : réguler les prix et les conditions de vie des locataires par une offre concurrentielle suffisante. Les marchands de sommeil profitent de la pénurie de logements, des 12 millions de mal-logés en France, ainsi que de la faiblesse de l’arsenal juridique français pour prospérer dans les villes ou à l’extérieur !
C’est cette pénurie de logements simplement convenables qui est responsable, comme ce fut le cas dans l’incendie d’Aubervilliers qui a moins ému l’opinion dominante que les « pas de danse » à Borme les Mimosas de l’occupante de l’Élysée, de ces situations de mal-logement débouchant sur des drames. Un immeuble délabré trouve toujours des locataires potentiel et souvent à des tarifs proches de l’escroquerie. Des catégories précarisées n’ont pas d’autre choix que d’aller dans ces « pièges » et ce sont souvent les femmes victimes de violences ou les personnes sans garanties financières suffisantes…. ils acceptent des conditions de vie impensables uniquement pour se mettre à l’abri ou éviter des cohabitations devenues inacceptables. En 2017 le parc de logements sociaux sur l’ensemble du territoire métropolitain était de 4 548 200 contre 4 690 100 l’année précédente et 4 616 400 en 2015. On amorce une baisse consécutive aux récentes lois en cours. Le pire c’est que dans le cadre du pacte imposée aux grandes collectivités territoriales (+ 1,2 % de progression des dépenses de fonctionnement entre 2017 et 2018) des sanctions sont prévues pour les départements dans lesquels le taux de HLM est insuffisant  alors que tout est fait pour qu’il en soit ainsi ! Le renchérissement constant du prix du foncier constructible, le refus des habitats collectifs même de taille réduite, le financement difficile à mobiliser pour les constructeurs afin de rester dans des loyers modérés et des plans locaux d’urbanisme ne prenant pas en compte les réalités sociales constituent des obstacles réels à la fin du mal logement.
L’accession à la propriété devient de plus en plus difficile et repose sur des niveaux d’endettement dangereux. D’autant que les mesures prévues sur la réforme des impôts locaux vont largement impacter les propriétaires, que l’étalement urbain renforce l’utilisation des automobiles avec un carburant qui ne cesse de peser sur le budget des ménages. Il y a fort à craindre dans un contexte de crise possible et des secousses terribles sur le marché de l’emploi que les emprunts souscrits à bas taux réputés avantageux mais sur des durées de 30 à 35 ans génèrent des problèmes du même type que ceux du des subprimes aux USA, dans une ou deux décennies en France car à tout moment a bulle immobilière peut s’effondrer. Mais dans le fond l’essentiel reste l’équilibre budgétaire imposé par Bruxelles. Peu importe les signaux d’alerte…sur la situation sociale réelle !

Cet article a 4 commentaires

  1. Philippe LABANSAT

    Hélas !

  2. bernadette

    il conviendrait de revoir l’indice de reference des loyers. Cet indice ne porte que sur les augmentations de loyers.

  3. faconjf

    Bonjour,
    je vous cite: « Mais dans le fond l’essentiel reste l’équilibre budgétaire imposé par Bruxelles. »
    L’orthodoxie financière prônée par le gouvernement allemand et la BCE et la politique de rigueur généralisée à l’UE qui en découle réduit les prérogatives budgétaires et fiscales des États-membres au-delà des dispositions du traité de Lisbonne… Mais qui s’en préoccupe ? Qui propose de revenir à minima dans les clous du traité de Lisbonne? Ce fameux traité résultat d’une totale forfaiture n’est même pas respecté !!
    Tout concoure au mal logement,
    le désengagement des bailleurs privés taxés par le méprisant de la ripoublique,
    le désengagement de l’état par sa politique budgétaire qui impacte les bailleurs sociaux (baisse des APL compensée par une baisse des loyers sociaux),
    et le vieillissement des bâtiments va s’accélérer faute de moyens.
    Ainsi la loi Elan (évolution du logement et aménagement numérique), prévoit des ventes massives de logements, des fusions d’HLM, un bail mobilité de un à dix mois. L’État se désengage des HLM qui vont être obligés de vendre des logements pour avoir des recettes.

    Mais qu’est ce qui pousse les gouvernements à cette politique de précarité et pas seulement dans le logement!!!

    Pour avoir un emploi,il faut disposer d’un logement d’un coût supportable et qui ne soit pas trop éloigné du lieu de travail… comme il faut un emploi,avec les ressources qu’il procure, pour avoir un logement. Quand l’un vient à manquer,
    les difficultés qui en résultent pour les individus peuvent les conduire à basculer
    dans la précarité et pire dans l’exclusion de la grande pauvreté.
    Dans le domaine économique et social, la précarité est l’absence des conditions et des sécurités permettant à une personne, à une famille, à un groupe, d’assumer pleinement leurs responsabilités et de bénéficier de leurs droits fondamentaux.
    Donc, j’en déduis (hâtivement sans doute), que l’oligarchie en place cherche à faire grossir les bataillons de l’armée de sous-citoyens vivants dans la précarité. Des sous-citoyens irresponsables et incapables de faire valoir leurs droits. Une population au bord du gouffre de la grande pauvreté prête à accepter sans rechigner les pires conditions de vie, de salaire ou de travail pour éviter le basculement.
    Émile (Zola) revient ! Il te reste des nouveaux « rougon-Macquart » à romancer pour décrire l’histoire naturelle et sociale d’une famille sous l’ Empire Micronien.
    Salutations républicaines

    1. bernadette

      Il y a des salaries pauvres qui sont SDF.
      Comment voulez vous que les hausses de loyer subit par ces salaries pauvres. Augmentation EDF, augmentation de l’eau, augmentation impots fonciers etc…
      Tout augmente meme le loyer.

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