You are currently viewing Les tas de raisons d’Etats pour assassiner de loin

Les tas de raisons d’Etats pour assassiner de loin

Il ne se passe probablement pas un jour sur la planète que, pour des raisons réputée « d’Etat » on exécute des personnes posant des problèmes à un pouvoir en place. Bien évidemment les raisons divergent mais elles sont réputées relever de la légitimité de la guerre secrète préservant les populations. Il arrive que les auteurs de ces « crimes légaux » car commandités par des chefs de tous ordres installés au pouvoir se passent pincer ce qui provoque de rapides éruptions de bonnes consciences hypocrites. C’est ainsi que l’Arabie saoudite dans l’affaire de la mort de, Jamal Khashoggi vient de se rendre compte qu’il est plus grave de nier que d’admettre que des sous-fifres en service commandé avait « tranché dans le vif » d’un journaliste « agaçant »
Le royaume d admet après avoir pris toutes les mesures nécessaires que le meurtre de ce critique du pouvoir absolu avait bien été « prémédité » par ses auteurs, des agents venus directement d’Arabie saoudite. On va limoger, avec pension confortable, quelques sous-princes ; on va vite sortir le carnet de chèques pour acheter le silence des chefs d’État en effectuant des commandes mirifiques et le scandale se perdra dans le désert de l’indifférence. Le procureur général de cette monarchie sait bien que la Turquie possède toutes les preuves de l’abominable assassinat que certains dénoncent du bout eds lèvres de peur de ne plus être convier au thé à la menthe royal de Ryad. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, a été formel car en possession « d’autres éléments » de preuve liés à cette élimination digne des époques barbares.
La vie humaine n’a pas le même prix selon l’angle avec lequel on la prend en considération. Rappelez vous que François Hollande avait été vivement critiqué en 2016 pour avoir évoqué les opérations « Homo » [pour homicide] dans le livre de Gérard Davet et Fabrice Lhomme « Un président ne devrait pas dire ça ».  L’ancien chef de l’Etat raconte un assassinat ciblé – par les forces françaises à l’étranger – dans son propre livre Les leçons du pouvoir. Il ne livre pas le nom du chef djihadiste qui était visé par la France ni celui de son organisation terroriste mais il indique qu’après avoir hésité de peur de dégâts collatéraux il a donné le feu vert. Dans le chapitre « Décider », François Hollande raconte que les militaires sont venus le rencontrer dans son « bureau » pour lui confirmer avoir repéré un « chef terroriste » dans « un village au milieu des sables ». « Dans son repaire décrépi, il dirige la guerre sans nom qu’il mène depuis des années contre nous et nos alliés. Autant qu’il a pu, il a tué ou il a fait tuer des Français », écrit François Hollande, sans révéler, non plus, le pays dont il parle. Il a été grâce aux technologies modernes pulvérisé ! Ce serait en réalité une quarantaine de jihadistes considérés comme des menaces pour la France, qui auraient été ciblés et exécutés selon ce procédé, entre 2013 et 2016, soit une opération par mois environ.
La CIA, l’ex-KGB, le Mossad, le SIS anglais ou le MSS chinois ne se sont jamais privés d’exécuter des personnes dangereuses ou contraires à leurs intérêts. Il existe des accidents de la route suspects, des suicides résultant d’une balle croisée malencontreusement, des empoisonnements discrets ou des exécutions militarisées absolument contraires aux grands principes affichées à la tribune des Nations Unies. Selon cette dernière un assassinat ciblé est “l’utilisation intentionnelle, préméditée et délibérée de la force létale, par un sujet de droit international, c’est-à-dire par les États ou leurs agents agissant sous couvert de la loi, ou par un groupe armé organisé dans un conflit armé, et dirigée à l’encontre d’une personne individuellement sélectionnée n’étant pas sous la garde physique de l’agresseur ». Les morts de Trotsky, Kennedy, Allende, Indira et Rajiv Ganhdi… purs fruits du hasard ?
Les États ont-ils donc le droit de tuer, sans procès, des ressortissants étrangers ou non, sur un territoire étranger au nom de la lutte contre le terrorisme ? S’ils ne l’ont pas ils le prennent de plus en plus. Depuis des salles lointaines ils peuvent en effet déclencher des attaques via des drones sans absolument aucune intervention humaine et surtout sans être identifiables. Des centaines d’actes de ce type sont perpétrés sans que l’on le sache vraiment ! Le vrai défaut de l’Arabie saoudite c’est d’avoir pensé qu’elle était au-dessus des considérations de ce type puisque son système de pouvoir autocratique permet tous les excès en toute impunité. Mais attention comme l’a déclaré le Président des Droits de l’homme et du citoyen « La France a peu de complexes à vendre des armes à l’Arabie saoudite ». Pendant les massacres les affaires continuent et on regarde à la manière des trois singes !

Cet article a 4 commentaires

  1. J.J.

    C’est bien de critiquer les actions litigieuses de l’Arabie Saoudite, mais il ne faudrait pas oublier quelques cas embarrassants, qui se sont déroulés pas très loin, et leurs dégâts collatéraux : on n’a toujours pas retrouvé la trace de l’homme politique marocain Medhi Ben Barka, opposant à Hassan II, disparu à Paris.

    Et dans cette histoire, « qui n’a rien eu que vulgaire et de subalterne »(sic), le repris de justice-éditeur Figon a été suicidé, juste avant de faire des aveux, le ministre Oufkir peut être suicidé également à l’insu de son plein gré (pour une autre affaire, certes, mais….) sans compter tout ce que l’on ne sait pas.

    Pas très joli tout ça, mais la « disparition d’un chef terroriste dans un village au milieu des sables « a peut être évité un nouveau Bataclan.

    1. faconjf

      @JJ « Pas très joli tout ça, mais la « disparition d’un chef terroriste dans un village au milieu des sables « a peut être évité un nouveau Bataclan. »
      L’utilisation du conditionnel pour justifier une exécution sommaire plus les dommages collatéraux… J’ai un peu de mal à adhérer à l’utilisation de moyens qui relèvent plus de la vengeance que du droit international. Sans compter l’image désastreuse utilisée par les « victimes » de la justice du toubab pour justifier leurs combats.
      En 2012, une frappe de drone était lancée tous les six jours. Près de 500 personnes ont été tuées au Yémen. En Afghanistan, on a dénombré plus de 200 morts… pour 35 cibles. Les armées, se fient à des informations fournies par des pays tiers, dont les données de géolocalisation des cellulaires. Or, de nombreuses cibles potentielles possèdent plusieurs cartes SIM qu’elles échangent avec leurs proches. Ainsi, selon des rapports confidentiels, 9 victimes sur 10 ne sont pas des cibles.
      Le prix Nobel de la paix 2009 a été attribué au président américain ( Obwana) « pour ses efforts extraordinaires en faveur du renforcement de la diplomatie et de la coopération internationales entre les peuples ». On ne saurait mieux récompenser l’assassinat politique !!!
      O liberté, que de crimes on commet en ton nom ! Madame Roland aurait crié ces mots sur l’échafaud en se tournant vers la statue de la liberté qui ornait la place de la Révolution (rebaptisée place de la Concorde en 1795).
      O raison d’État que de crimes on commet en ton nom !
      Cordialement

      1. J.J.

        « L’utilisation du conditionnel pour justifier une exécution sommaire plus les dommages collatéraux…

        Je ne pensais absolument pas à une intervention « vengeresse », mais plutôt à une éventuelle mesure préventive, qui, elle, pourrait à la rigueur se justifier, évidemment dans la mesure où la cible est clairement identifiée et sans risque pour le voisinage….
        Oui, bon, je sais, malgré mon grand âge, je suis sans doute encore très naïf.
        Cordialement
        9 Brumaire an 227
        .

  2. Jean-Jacques Lalanne

    « La CIA, l’ ex-KGB, le Mossad, le SIS anglais ou le MSS chinois… ». Et nous c’est par pudeur qu’ il n’ y a pas de nom?

Laisser un commentaire