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La Perception est désormais délocalisée au supermarché

Bien des Français n’aiment vraiment pas se rendre à la Perception (quand elle accueille encore le public) pour régler leur contribution à la vie collective que l’on appelle l’impôt ! Qu’elle soit sur le revenu ou sur les biens immobiliers cette participation représente toujours une amputation perceptible du pouvoir d’achat (surtout quand il s’agissait du tiers payant) avait un goût amer peu à peu adouci par les prélèvements bancaires mensuels. Il disparaîtra avec la mensualisation qui rendre le prélèvement moins visible, moins tangible car virtualisé. Désormais les citoyen(ne)s n’iront plus voir leur percepteur(trice) ce qui ne leur manquera pas puisque le travail de collecte de l’impôt s’effectue à la caisse du supermarché (TVA) ou à la pompe à essence (TICPE) ! Le total payé est rarement lu sur le ticket des achats effectués dans les rayons du commerce puisqu’il est intégré dans le total avec une ligne particulière en fin parfois d’une longue liste. Cette taxe sur la consommation particulièrement injuste car frappant aussi bien, sur le même produit le pauvre et le riche avec des conséquences bien différentes, rapporte plus de 200 milliards d’€ (la fraude est évaluée à 17 milliards par an). On entend peu de gens s’en plaindre alors qu’elle les frappe beaucoup plus que les autres taxes puisque c’est elle qui rapporte le plus. Il arrive même (eau, électricité et bien d’autre domaines) où on paye de la TVA sur les taxes déjà perçues par l’Etat.
Pas besoin de créer des postes au Ministère des finances puisque désormais l’autre guichet de perception se trouve aux pompes à essence quelles qu’elles soient. Impossible d’ignorer qu’elle fait très mal au moral des automobilistes souvent contraints de passer par une station-service qui devient un lieu de luxe compte-tenu des dépenses que l’on y effectue. C’est devenu une vraie source de profits étatiques qui est totalement incompréhensible pour le consommateur commun. En effet il y a d’abord la Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), qui est fixe. Elle n’évolue – ou pas – qu’une fois chaque année, en janvier, et ne permet donc pas d’expliquer la hausse du prix du carburant au cours d’une même année.
En 2018, elle est de 59,40 centimes d’€ par litre de gazole, de 68,29 centimes d’€ par litre d’essence E5 (sans plomb 95 et 98) et de 66,29 centimes d’€ pour l’essence E10 (sans plomb 95-E10). A cela, il faut ajouter la… TVA de 20 %, qui s’applique sur le montant de la TICPE et sur le carburant hors taxe autant dire que c’est proprement scandaleux depuis des décennies. On paye donc une taxe sur une taxe et une taxe sur le montant hors taxe ! Un système que pratiquement personne ne connaît ! Il faut savoir que si le cours du pétrole augmente, le prix du carburant aussi, entraînant avec lui une hausse de la TVA mais pas de la TICPE. Chaque mois de janvier, jusqu’en 2022, le gouvernement a prévu d’augmenter la TICPE plus fortement pour le gazole que pour l’essence, dans le but de faire converger la fiscalité de ces deux carburants mais aussi, il est malhonnête de le dissimuler de faire rentrer des taxes dans ses caisses. Si bien que dans un peu plus de quatre ans, elle s’élèvera la taxation globale s’élèvera à 78,23 centimes d’€ par litre pour le gazole contre 77,80 pour l’essence E5 et 75,80 pour l’essence E10.
Résumons quand on prend 10 litres de gazole (environ 15 €) aujourd’hui l’Etat récupère environ 9 € ! Pour une personne qui effectue environ 20 000 km par an avec une voiture consommant 5 litres au 100 km on arrive à ce que la ponction soit environ de 900 € ! Pour une personne allant de Créon sur le centre de Bordeaux 5 jours par semaine pour travailler (45 semaines) c’est environ 460 € hors déplacements domestiques uniquement pour les taxes auxquelles il faut rajouter… le prix du carburant ! En raison des fluctuations des cours du pétrole, il est difficile, voire impossible, de déterminer de manière précise et définitive la répartition exacte des coûts pour un litre de carburant. Si la part représentée par le coût du pétrole brut augmente, la part des autres éléments diminue, et vice-versa. On peut toutefois donner une idée simple de ce qu’il se passe actuellement : les taxes représentent la plus grande part de ce que vous réglez avec votre carte bleue en faisant le plein (plus de la moitié du prix à la pompe, voire 60 % selon les évolutions vues ci-dessus). On ne trouve qu’au second plan le coût du baril de pétrole, qui occuoe entre un quart et un tiers du prix. Ne parlons pas après du raffinage, du transport et de la distribution qui sont faibles (quelques centimes pour le vendeur). C’est la raison pour laquelle les « grands distributeurs » peuvent faire du prix coûtant car les encaissements effectués crédités sur leur compte bancaire peuvent travailler quelques heures ou quelques jours en banque et compenser leur « manque à gagner ». Une récompense sur les nouveaux percepteurs d’impôts qui ont atteint en 2017 (TVA + TICPE non rétrocédée) la bagatelle nette de 170 milliards d’€ !

Cet article a 5 commentaires

  1. faconjf

    Bonjour,
    merci pour ces précisions, cependant le mouvement contre les taxes sur le pétrole remonte à … 1933 ! ( Impôts_sur_l’essence,_Lille,_1933.jpg ‎) . Et l’ancêtre de la TICPE à mars 1928, elle était alors instaurée pour organiser le raffinage en France. L’ensemble des taxes en 1933 représentait plus de 50% du prix de l’essence.
    La différence avec les années 30 ( coucou Manu 😉 ) c’est que l’automobile est devenu l’image de la liberté de se déplacer, s’attaquer à cette pseudo-liberté c’est mettre le costume de liberticide.
    Les manœuvres alambiquées du méprisant pour désamorcer la grogne sont risibles autant que désespérées. Les tartufferies politiques du genre de celles de la région hauts de France sont tout aussi risibles, 20 € /mois sous certaines conditions alors que la région touche une partie de la TICPE… Alors que penser de la proposition de défiscaliser cette aide marginale qui ne concerne que quelques milliers de personnes.
    Le foutage de gueules coule à un débit aussi élevé que le pétrole, les Français sont outrés du déferlement d’impôts et de taxes qui « ruisselle » en permanence sur eux et les plus faibles constatent « en même temps » le tarissement des aides indispensables à leur survie.
    salutations républicaines

  2. Bernadette

    Il est vrai que les campagnards de 3eme zone n’ont jamais eu de transport collectif pour aller à là ville.
    Aucune évolution et nous sommes
    en 2018. Ces campagnards ont fait l’objet de critiques virulentes de la part de certaines associations écologiques, personne ne s’est intéressé au sort des campagnes.
    Évidemment le tout voiture a pris le relais et maintenant il faut payer le coût de l’augmentation des taxes et autres. Ah! La politique de la ville c’est magique !

  3. faconjf

    @Bernadette on nous prend pour des buses !!! le plus grand contributeur à la pollution ce n’est pas le rural qui est contraint de prendre sa vieille trapanelle pour survivre dans une campagne abandonnée, le pollueur c’est LA MONDIALISATION !! Et Je le prouve. En considérant la taille des moteurs et la qualité du carburant utilisé, les 15 plus gros navires-cargos du monde polluent autant que l’ensemble des 760 millions d’automobiles de la planète.
    Ces porte-conteneurs nous alimentent en produits que l’on fabriquait dans nos usines délocalisées, aujourd’hui. Ils brûlent chacun 10.000 tonnes de carburant pour un aller et retour entre l’Asie et l’Europe.
    Ces 15 gros navires ne sont qu’une petite partie du problème : au total il y a une flotte de 3.500 supertankers, auxquels il faut ajouter les 17.500 tankers, soit 20 % de l’ensemble des 100.000 navires marchands qui sillonnent les mers.
    On ne parlera pas des super-paquebots de croisière comme ceux de la famille du secrétaire général de l’Elysée, qui polluent chacun autant que des centaines de milliers de voitures, mais dont la quantité est relativement négligeable…
    Pour la flotte de plaisance française c’est pas loin de 500.000 unités, dont 5.000 yachts, qui brûlent chacun en moyenne environ 900 litres de fuel en seulement une heure. Cela n’inclue pas la flotte de pêche.
    Ajoutons les 4,7 millions de poids lourds en transit à travers la France, dont le nombre ne cesse d’augmenter au fur et à mesure de la réduction du frêt ferroviaire.
    Enfin il faut prendre en compte les milliers d’avions qui sillonnent le ciel et dont la consommation par passager et par km parcouru est 3 fois plus nocive pour le climat que l’automobile.
    Si on veut être tout à fait complet on ajoute l’agriculture qui consomme en moyenne 100 litres de fuel par hectare.
    Alors prenez une douche au lieu d’un bain, éteignez bien la lumière en sortant, pratiquez le co-voiturage… et vous aurez bonne conscience sans avoir aucun impact sur le climat puisque les vrais enjeux pour le climat sont ailleurs, dans le modèle de l’économie mondialisée, dans le pillage des ressources du tiers monde et dans la logique du profit privé qui prime sur l’intérêt général. Et que rien de tout cela n’est remis en cause par les gouvernement néo-libéraux, libéraux et sociaux-démocrates du monde entier (et en premier lieu l’UE et Macron en particulier).
    Le battage médiatique ne peut masquer cette évidence, la mondialisation est une aventure sans retour qui engendre pollution et dissémination de calamités ( insectes et maladies) ainsi que la dilapidation des ressources naturelles.
    Amicalement

    1. Bernadette

      Merci. Mais ce qui est oublié dans cette mondialisation d’égoïstes c’est le salarié pauvre, l’artisan pauvre, le commerçant pauvre, le fonctionnaire pauvre, l’agriculteur ou le viticulteur pauvres toute une déclinaison de pauvres qui sont les grands oublies de ce que vous appelez « mondialisation »

  4. Bernadette

    Bonjour,
    J’insiste fortement sur la création des créances publiques impactées par une organisation inadaptée des finances publiques. Ça fait vraiment désordre parce que la dette dont on nous harcèle n’est qu’un défaut d’organisation des finances publiques. Il devient utile de laisser agir les personnels pour un service de proximité. La delocalisation de la gestion ne doit pas être issue de la seule gestion automatisée.

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