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La dépendance du fric pour vieillir est indéniable

Eux ne peuvent pas revêtir un gilet jaune et aller bloquer un carrefour donnant sur une espace de consommation ! Eux ne votent même plus pour leur très grande majorité ! Eux ne parviennent vraiment plus à faire face à leurs fins de mois lorsque arrive le coût réel de leur hébergement ! Le reste à charge d’un séjour en maison de retraite (il faut dire Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes -EHPAD-) s’élève en moyenne en France à 1850 euros par mois (c’est à quelques dizaine d’euros près le coût de celui pour un mois à l’EHPAD public du Hameau de La Peloue-1- à Créon) selon une étude du ministère de la santé, pour la moitié des pensionnaires. Seulement 19% d’entre eux bénéficient des revenus suffisants, les autres puisant dans leur épargne ou mobilisant l’entourage pour payer la facture. C’est la triste réalité des fins de vie dans un pays qui prétendait être celui de l’égalité et de la solidarité.
L’inégalité d’un territoire à l’autre, d’un établissement à l’autre, d’une situation à une autre est devenue dramatique puisque la sélection s’effectue de plus en plus sur le fric. Encore une fois le seul organisme qui tente de réguler grâce à l’aide sociale ce constat dramatique reste ce conseil départemental que l’on veut écraser en limitant ses dépenses de fonctionnement de manière totalement absurde ! Bien évidemment cette prise en charge de situations financières disproportionnées entre les revenus réels et le coût de l’établissement passe totalement inaperçu par le pouvoir centralisateur qui prétend tout régler ! Le système public muselé par les contraintes budgétaires de l’ARS ne créée plus de places et donc la pénurie permet au privé de proposer des tarifs prohibitifs extrêmement rentables. Si vous n’avez pas de ressources suffisantes vous passerez votre tour puisque il faudra pour l’EHPAD attendre la mise en œuvre du dossier d’aide sociale et donc perdre de la trésorerie ! Ils préfèrent celles et ceux qui peuvent payer cash !
La durée de vie en moyenne en maison de retraite est en France de trois ans et quatre mois en moyenne. Il pèse lourd dans le budget des pensionnaires… et de leurs proches. L’addition varie fortement selon le type de structure :  il irait en moyenne de 2420 euros dans le privé à 1730 euros dans les établissements publics non hospitaliers, selon une étude de l’organisme statistique du ministère des Solidarités et de la Santé. Une fois les allocations diverses (APA, APL) retirées et les contributions apportées par les proches, le reste à charge s’élève en moyenne à 1850 euros par mois. Ce sont surtout les frais d’hébergement qui pèsent dans cette addition, les soins de santé étant bien remboursés par l’Assurance maladie.
Pour faire face aux dépenses d’un placement en maison de retraite, différentes solutions sont mises en place. 27% des seniors puisent dans leur épargne, selon l’étude de la Drees. Ils sont en effet nombreux à détenir des livrets d’épargne (livret A, bleu, de développement durable, d’épargne populaire) ou d’épargne logement (livret, plan ou compte épargne logement) et la plupart détiennent également des produits d’assurance-vie ou d’épargne retraite. Ils sont nombreux (1sur 20) à anticiper en vendant leur maison d’habitation pour pouvoir avoir la certitude de ne pas mettre leurs enfants ou leurs petits-enfants à contribution.
Souvent ces problèmes financiers conditionnent le maintien au domicile alors que la situation exige un transfert vers un établissement sécurisé. Les sapeurs-pompiers interviennent de plus en plus pour des « relevages de personnes » la nuit ou pour des chutes plus ou moins graves. Il paraît impossible à certaines personnes âgées de mettre leurs enfants à contribution surtout quand ceux-là connaissent des difficultés financières. Ils retardent au maximum le départ vers l’EHPAD alors que leur dépendance est déjà très forte. C’est souvent d’autres excuses qui sont avancées mais le frein reste financier. Le maintien au domicile, pris en charge par… le conseil départemental ne constitue pourtant pas dans certains cas la véritable solution pour la fin de vie surtout dans le cas de maladies dégén2ratives.
Les investisseurs privés l’ont compris et ils écument les communes pour placer des « résidences privées pour personnes âgées » avec des services à la carte. Les projets s’accumulent sans aucune garantie sur les tarifs et sur les vraies prestations proposées. Le gouvernement a lancé début octobre une concertation sur le financement de la dépendance, avec l’objectif de proposer une loi sur cette question avant fin 2019. Le sujet est d’importance: les plus de 85 ans sont 1,5 million aujourd’hui, ils seront cinq millions d’ici à 2050…. ce qui donne une idée réelle du problème ! Or personne ne semble en avoir conscience : sans le département la vieillesse serait vraiment un naufrage mais qui s’en soucie tant qu’il est jeune ?

Cet article a 5 commentaires

  1. faconjf

    Bonjour,
    le garrot se resserre sur le cou des retraités. Ainsi la disparition de la 1/2 part des veuves et veufs décision prise en 2008 et mise en application en 2014. Une décision qui a précipité beaucoup de retraités isolés dans le camp des imposables, décision renforcée par la fiscalisation de la majoration de 10% pour 3 enfants et plus. La paupérisation se poursuit avec la CSG et l’horizon se charge encore avec la réforme des retraites et surtout, dans l’immédiat, le pactole de 36 milliards d’€ des pensions de réversion. Ce sont 4,4 millions de bénéficiaires, à 89 % féminins. Avec la réversion, l’écart de pensions hommes/femmes est ramené à 25 %, ce serait 39 % si elles n’existaient pas. L’exemple donné par le haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye est une caricature  » qui arrange bien » l’objectif du gouvernement. Avec la même méthode de calcul et un exemple vécu par de nombreux couples de retraités on voit mieux l’objectif dissimulé par l’exemple en question. Pour mémoire sa déclaration «Si Monsieur gagne 2000 euros et Madame 4000 euros, cela fait 6000 euros pour le couple. On peut décider, en cas de décès, de maintenir le niveau de vie à 50 %, soit 3000 euros. Dans ce cas, si Monsieur meurt, Madame n’a rien, car elle touche déjà plus de 3000 euros. Si Madame meurt, Monsieur touche 1000 euros pour l’amener au seuil des 3000 euros. C’est la question qui se pose». Donc si on prend 2 retraites à 1250€ le veu(ve)f survivant aurait zéro de réversion et pour 1500( M.) et 1000 (Mme) le survivant aurait zéro et la survivante 250 de réversion.
    L’escroquerie cachée derrière l’exemple judicieusement choisi apparait bravo pour le prestidigitateur !
    Encore un moyen de pousser dans l’entonnoir les Français vers les assurances privées par capitalisation (captation serait plus approprié)… des milliards à gagner.
    Et dans tout cela la finalité d’une fin de vie heureuse s’envole laissant place à l’incertitude angoissante de la réapparition des hospices mouroirs d’antan.
    Salutations républicaines
    On aurait pu aussi parler du mécanisme des institutions privées pour personnes âgées véritable pompes à fric entre les mains des banksters toujours à l’affut des personnes vulnérables .

  2. Jouvet Fabienne

    La dépendance du fric pour…
    Se soigner correctement,
    Vivre le handicap, le quotidien mais aussi garder des lien sociaux,
    Se former, se cultiver, dans la recherche d’emploi…
    Et oui, vieillir ..aussi l’espérance de vie entre « ceux qui ont » et « ceux qui n’ont pas » n’est pas la même….
    La toute puissance de l’argent, comme si la valeur d’un homme se mesurait à la grosseur de son portefeuille.

  3. Bernadette

    Il est urgent de créer des emplois stables et durables qui puissent permettre à nos personnes âgées de vivre en toute quiétude, c’est cela que nous n’avons pas actuellement. Et bien évidement les riches sont toujours comblés de plein de bonnes choses, les pauvres ne pourront pas s’offrir un Ephad public ou privé. Il y a les familles d’accueil c’est moins cher qu’en Ephad public ou privé mais il faut payer tout de même en espérant que les pauvres auront toujours la gratuité des auxiliaires de vie. Va t’on taxer les enfants et les petits enfants pour couvrir cette gratuité ?

  4. Alain.e

    Un grand bravo aux sénateurs qui malgré la contestation des gilets jaunes , n’ont pas hésité un seul instant à voter une augmentation de 125% de la déduction fiscale des élus qui revient â les exonérer d’impôt jusqu’à 1500 euros par mois …..ouf
    C’est là qu’on voit la grandeur de la France et l’unité et la bonne entente de tout les partis politiques ……

    1. crr

      oui,bien d’accord

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