You are currently viewing Subir ou agir : j’ai choisi mon camp

Subir ou agir : j’ai choisi mon camp

Depuis un demi-siècle j’arpente avec la même motivation les sentiers de la vie publique avec une envie qui ne m’a jamais quitté de contribuer à l’action politique au sens premier de ce terme désormais interdit. Tant dans le domaine syndical (Syndicat national des instituteurs) que mutualiste (MGEN) les débats étaient constants puisque ces milieux avaient le privilège d’être « unitaires » car ils regroupaient des responsables et des adhérent(e)s de toutes tendances mais profondément attachés aux valeurs républicaines. J’y ai appris l’échange « viril mais toujours correct », la discussion organisée, la confrontation des idées et des choix stratégiques dans le respect des différences. Cet apprentissage (1966-1983) m’a incontestablement marqué car j’ai toujours été persuadé qu’il était possible de construire l’avenir si l’on savait dépasser les clivages artificiels créés pour simplement des considérations liées à l’accession au pouvoir. Rien n’est facile mais tout est possible quand on parvient à effacer les rivalités de personnes et de clans. Subir ou agir : mon choix est fait !

En rejoignant localement le Parti socialiste après la fusion avec le PSU et sur les idées défendues par Michel Rocard je franchissais une étape pour m’engager toujours sur les mêmes valeurs dans l’action partisane. Je me retrouvais parmi les Rocardiens avec cette envie de débattre et de ne jamais agir sans avoir accepté, parfois de manière outrancièrement longue, de remiser ses certitudes. Je n’ai jamais failli allant jusqu’au bout de ce que je pensais sincère, utile et indispensable à l’intérêt général. Quelles qu’aient pu être les conséquences de mes choix, jamais en conformité avec l’opinion dominante, j’ai toujours trouvé intéressant de pouvoir me battre sur des principes, des modalités d’action et des options innovantes. Écrire que ce fut facile durant ces vingt ans dans la minorité socialiste relèverait du manque de franchise.

Section de Créon dissoute en 1976, sommation à comparaître devant la commission des conflits en 1983, nouvelle accusation pour le contenu de ce blog que vous lisez en 1996… mais un refus constant de céder sur ce qui constituait ma liberté, celle que m’apportaient le sentiment d’être fidèle à mes principes appris dans l’unité, l’indépendance et la démocratie. Ce fut souvent compliqué. Ce fut souvent pénible. Ce fut toujours formateur et enrichissant. Pour ma part le débat sur les idées reste celui qui enrichit alors que celui qui tourne sur le pouvoir conduit à une impasse. J’ai beaucoup appris dans le club « Convaincre » (un beau nom) des Rocardiens pleins d’illusions et après avoir quitté cette « tendance » rongée à son tour par les ambitions j’ai multiplié les expériences pour retrouver localement un espace d’échanges. Ce fut Initiative Dialogue Entre Deux Mers (IDEM) entre 1989 et 1995 dont je conserve les coupures de presse relative aux rencontres qui regroupaient des citoyennes et des citoyens de tous les horizons.

Élu maire (il y a 24 ans aujourd’hui) je n’ai pas renoncé en organisant des rencontres citoyennes trimestrielles avec les habitants sur des thèmes précis… Jamais je n’ai renoncé à échanger. Et en 2008 j’ai créé « Gironde citoyenne » dans un nouveau contexte d’explosion de la Gauche, de l’échec de Jopsin en ayant conscience de l’absolue nécessité de retrouver un dialogue direct avec les habitants(es). Mais le contexte avait bien changé ! Lentement les concurrences, non libres et faussées par le culte des personnes, ont rendu difficile cette vision de la vie sociale et politique. J’ai quitté le PS après la scandaleuse proposition d’inscription dans la constitution de la déchéance de nationalité car elle était contraire… à mes valeurs. Je cherche désormais simplement à servir fidèlement celles et ceux en qui je crois, sans vanité et sans ambition personnelle. L’absence de débat sur le fond a gommé des divergences profondes soi-disant dépassées.

Je ne serai plus jamais candidat à une fonction élective. Je ne renoncerai pas pour autant à être fidèle à ce que en quoi je crois profondément : ce qui sépare les femmes et les humanistes soucieux de progrès, de justice sociale et environnementale est infiniment inférieur à ce qui peut les rassembler. Ils doivent en convaincre le plus grand nombre. ils doivent redonner un sens aux valeurs communes qui sont les leurs ; ils doivent en priorité reconstruire autrement ce qu’ils prônent sans le faire eux-même entre eux : le lien social !

Je ne me fais guère d’illusion sur les interprétations qui seront faites de cette initiative. Certain(e)s ne la rejoindront pas « pour ne pas se marquer avant les municipales » m’ont-ils dit ! D’autres ont peur qu’elle me conduise à revendiquer je ne sais quel avenir politicien qu’ils (elles) pensent se réserver. Il en existe qui imaginent je ne sais quel traquenard qu’eux-mêmes auraient monté en pareilles circonstances. Beaucoup cherchent à deviner quelles sont les arrières-pensées. Je n’ai que ma sincérité à 72 printemps à opposer à leurs doutes mais sera-ce suffisant ! J’en doute…

Cet article a 2 commentaires

  1. François

    Bonjour !
    À ce soir … en auditeur libre en quête d’informations.
    Amicalement.

  2. Yvon BUGARET

    Bravo Jean-Marie pour ta démarche qui nous permet de nous retrouver dans cette association dont la démarche mérite d’être soutenue.
    A ce soir
    Amitiés

Laisser un commentaire