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La violence devient omniprésente

Le monde dégouline de violence. Elle coule dans l’actualité à flots. On en est arrivé à ce que les actes les plus odieux étalés sur la place médiatique ne choquent plus. Les larmes, le sang, la mort éclaboussent les écrans au point que même l’horreur absolue ne rebute pas les spectateur.trice.s avides d’émotions fortes. Que dire des hurlements, des invectives, des injures, des coups, des gifles entrent dans le processus commun des rapports sociaux. De l’aveu même des personnes en contact avec le grand public, il n’y plus aucune retenue. La digue même la plus solide du savoir-vivre en commun a cédé.

La haine à laquelle s’ajoute l’inconscience totale de la gravité des actes, l’emporte sur les règles élémentaires du dialogue. L’âge et le niveau social n’ont plus aucune importance : la violence s’insinue partout. Les commissariats de Police et les brigades de Gendarmerie reçoivent de plus en plus de plaintes.

Les gens derrière le moindre guichet d’un service essuie crachats ou menaces s’ils ne répondent pas aux demandes des clients. Les cours des récréations en maternelle deviennent des espaces dangereux où les conflits se règlent avec des morsures, des coups, des cheveux tirés et surtout des « mots » pouvant aller jusqu’aux menaces de mort. Et que dire de celles des collèges ? Les travailleuses sociales n’en peuvent plus ! Les sapeurs-pompiers sont les cibles de jets de pierre, de tirs directs ou indirects ou d’agressions incontrôlées. Les journaux ne relatent même plus ce qui relève du quotidien de certains quartiers ou des villages. Voitures brûlées ou saccagées ne font plus du tout les titres des faits divers. Femmes violées, battues, assassinés qui se comptabilisent comme autant de martyrs de la brutalité incommensurable d’hommes décérébrés.

Les porteur.euse.s d’uniformes n’inspirent plus aucune crainte. Leurs interventions n’arrivent pas à maîtriser des conflits familiaux, de voisinage ou de bandes plus ou moins organisées. Ils baissent souvent pavillon devant des faits pouvant aggraver le climat de conflit. Défiés, menacés ou combattus ils laissent parfois la place libre à des jeunes totalement submergés par une agressivité sans limite. Ces situations se répètent la nuit mais aussi en pleine journée sans aucune retenue.

J’ai vécu dans ce climat avec une nuit d’incendies dans la paisible ville bastide de Créon. Un cauchemar. Je courais d’un lieu à l’autre ? Le gymnase anéanti en juillet 2008 par des incendiaires ivres. Des cabanes de jardin brûlées au centre ville. Des heures d’angoisse, d’incompréhension, de désarroi… pour un instituteur ne comprenant pas ces actes dépassant l’entendement. Agressé en mars 2014 devant chez moi. Roué de coups pour avoir osé interrompre le saccage d’un espace public. J’ai respiré cette violence du quotidien incontrôlable. Mais ce n’est rien à coté de l’air vicié de cette période ! Les mots dépassent la raison. Les conflits se succèdent pour des motifs d’une désarmante futilité. Tout, partout, tout le temps est prétexte à l’affrontement ! Le dialogue mesuré n’existe plus. La prochaine campagne électorale le démontrera j’en suis certain avec son cortège de revanches, d’accusations, de menaces.

En 2018 les statistiques des plaintes enregistrées le démontrent : le nombre de victimes de coups et blessures volontaires sur personne de quinze ans ou plus enregistrées en crimes et délits a poursuivi, de façon plus marquée, la hausse observée au cours des dernières années . En 2018, le nombre de coups et blessures volontaires dépasse les 240 000 victimes, un niveau sensiblement plus élevé que celui enregistré les années précédentes. Dans les données enregistrées par les forces de sécurité, le nombre de victimes de violences sexuelles a poursuivi en 2018, de façon encore plus accentuée, la hausse antérieure sera pire en 2019 surtout que les manifestations ont provoqué des actes violents « institutionnels » ou « insurrectionnels ».

Certes les études le démontrent nous sommes dans un monde globalement pacifié or on a le sentiment qu’il est à feu et à sang. Pourquoi ? Une première raison d’abord c’est que les médias en parlent beaucoup plus qu’antérieurepent parce qu’ils sont fait pour ça et les télés perroquets ressassent des événements qui prennent ainsi une ampleur inédite. Les médias se régalent des avions qui tombent, adorent les tremblements de terre, adorent les inondations et puis les crimes parce que peut-être aussi le public adore ça.

Le nombre de romans policiers, de séries policières, de jeux vidéos qui parlent de la violence, nous immergent dans un « imaginaire » de la violence, qui curieusement est en paradoxe complet avec notre situation de personnes ordinaires qui pour la plupart sommes des pacifiques. C’est vrai mais le ressenti est bien différent… et la réalité nous rattrape.

Cet article a 9 commentaires

  1. Gilbert SOULET

    Bonjour et bravo Jean-Marie
    Les médias et la TV ont leur importance; Ils en usent et en abusent en rivalisant. Nos jeunes hélas s’en inspirent ! Il faut revoir notre système scolaire, voire sanctionner l’utilisation des smart phone dans le milieu scolaire, le service universel devrait être effectué pour six mois, filles et garçons. Un autre constant : celui des familles éclatées et les conséquences sur la discipline de leurs enfants. Le Monde évolue très vite et nous nous sentons impuissants. La guerre économique y est aussi pour beaucoup dans notre désarroi !
    Amicalement, Gilbert de Pertuis qui, dans quelques jours en aura 80; Ceci expliquant probablement cela…

    1. François

      Bonjour @ gilbert soulet !
      En m’inclinant par respect de votre âge (moins jeune (!) qui n’est pas une excuse pour votre juste réflexion !), je conforte votre commentaire sur les médias en constatant les dix minutes maxi d’infos sur les Goncourt-Renaudot alors que l’incendie d’un chapiteau culturel par « des imbéciles et irresponsables » a eu droit, toujours toutes chaînes confondues, à plus de trois heures d’infos, preuve par neuf de la promotion de la bêtise et de la délinquance par les médias, rappelant ainsi le « surtout ne pas élever le niveau de connaissances du peuple », chère devise de nos énarques !
      Quant aux jeunes, l’éducation « libre à tout va » (à l’américaine 1950-1970 !) devra être abandonnée avec un VRAI service militaire OBLIGATOIRE pour TOUS (d’accord 6 mois!) et non la bouffonnerie du service civique (les militaires, qui aiment leur pays, sont prêts à reprendre … du service!) .
      L’éducation et les familles : au lieu de légiférer sur la PMA et autres, on devrait étudier un permis de procréer car peu de parents sont dignes de ce nom et ce dans toutes les couches de la société.
      Notre impuissance (voulue et organisée) face au Monde et la guerre économique ? Nous savons tous qui détient la règle et tient les rênes : ce sont les mêmes qui n’ont rien compris aux gilets jaunes.
      Alors, malheureusement, demain sera ………. !
      Cordialement.

  2. Laure Garralaga Lataste

    Ayant travaillé sur les années 30, personnellement, j’en déduis que « la bête immonde » a pu s’installer en Europe dans un climat où lentement mais sûrement s’est installée la haine à laquelle s’ajoutera la violence, toutes deux faisant arguments de prise de pouvoir !
    À méditer…

  3. C. Coulais

    Je ne sais plus quel sociologue disait que la violence est le bras armé de l’inégalité.
    Oui en ces temps de « paix mondiale », les inégalités (sociales, économiques, environnementales) de plus en plus croissantes, flagrantes, font que seule la violence semble permettre d’arriver à « ses » fins.
    Et comme une vraie politique (sociale, économique, environnementale) demande des mois, des années à se construire, les peuples n’ont plus le temps d’attendre que des personnes de confiance daignent les mettre en œuvre.
    « Baisse le pouce, lève le pousse ! » L’immédiateté sans recul ni réflexion fait fi des bonnes mœurs, de la loi.
    Comme la trottinette, le e-neurone va d’un point A au point B sans se soucier des circonvolutions du cerveau évolué. Le cerveau primaire est de retour.
    De moins en moins de pain à se partager mais de plus en plus de jeux à regarder, à vivre en direct ou par procuration en mondialvision.
    Et avec la déferlante de l’intelligence artificiel dans les 5, 10, 20 prochaines années selon les métiers et la rareté de matières premières, les catastrophes écologiques, les peuples, 7 ou 8 milliards d’individus tout de même, feront quoi ?
    Sinon se foutrent sur la gueule sous l’égide de clans ethniques, de communautés religieuses, des seigneurs des GAFAM.
    Il en reste plus qu’une chance que Mars attaque afin de ressouder le Comité Mondial de la Résistance (ex-O.N.U.) et repartir à zéro avec les restes de nos civilisations.
    Et on écrira plus tard : « Notre Terre ! Notre Terre outragée ! Notre Terre brisée ! Notre Terre martyrisée ! mais notre Terre libérée ! libérée par elle-même, libérée par ses peuples avec le concours des armées du monde entier, avec l’appui et le concours de la Terre tout entière, de la Terre qui se bat, de la seule Terre, de la vraie Terre, de la Terre éternelle. »

    1. François

      Bonjour @c.coulais !
      Vous avez les pieds ….sur Terre ! !
      Merci.
      Cordialement

  4. J.J.

    C Coulais @ « De moins en moins de pain à se partager mais de plus en plus de jeux à regarder,….. »
    Justement, à propos de jeux vidéo (pour lesquels je n’ai aucun attrait), je constate, quand je regarde des reportages n’avoir vu que des scènes de violence : tirs avec toutes sortes d’armes : arcs, arbalètes, fusils etc…et le but c’est de « buter » l’adversaire.
    Jamais une image de calme occupation , une image de paix.
    Je ne prétend pas que ce genre d’activité est la seule coupable des explosions des violences, mais je pense qu’elle y contribue fort.
    Une autre chose qui « m’ébouille », comme on dit chez nous, c’est que ce genre d’activité puisse constituer une profession : joueur professionnel , un oxymore !

  5. Alain.e

    @ jj , tout faux dans votre commentaire , désolé , aucune étude scientifique sérieuse n’ a démontré un lien entre jeu vidéo et explosion de la violence , il existe de nombreux jeux vidéos ou il n’ est pas nécessaire de buter quelqu’un , et en dernier lieu et paradoxalement , le monde n’ a jamais été aussi peu violent statistiquement ,qu’ aujourd’hui , pour votre gouverne , les jeux vidéos n’existaient pas en 14 /18 ,pas plus qu’ en 39/45 et le jeu vidéo n’est pas responsable non plus de la grippe espagnole …..
    Le jeu vidéo est aujourd’hui le premier marché culturel en France , et génère de nombreux emplois
    Un jeu de mouvement et danse comme « just dance » est utilisé dans les maisons de retraite , pour faire mouvoir les personnes âgées, il existe des jeux pour le handicap , des jeux de foot , des jeux de voiture , d’ enquête , etc…..
    Les petits jeux vidéo sur téléphone portable font un carton aussi ,et cocorico , UBISOFT ,entreprise française se positionne très correctement au niveau mondial.
    http://www.leparisien.fr/high-tech/le-jeu-video-premier-marche-culturel-en-france-10-06-2018-7763421.php
    Cordialement .

    1. J.J.

      Alain E. @ Considérer que mon commentaire est tout faux, soit, c’est votre droit le plus absolu, mais je le maintiens mordicus, c’est aussi mon droit. Mon commentaire, je l’ai élaboré d’aprés ce que nous proposent les estranges lucarnes, alors si la télé nous induit en erreur, je m’en indigne !

      Quant à qualifier ce genre de phénomène d’ activité culturelle, je ne pensais pas que la culture fut tombée si bas !
      D’autre part, n’ayant pas l’esprit très affûté, je ne saisis pas bien ce que ma gouverne et la grippe espagnole viennent faire là.
      Maintenant, si cela permet de créer des emplois pour amuser les gogos, alors, tant mieux.
      Et puis, comme chantait Maurice Chevalier  » si vous n’aimez pas ça, n’en dégoûtez pas les autres !
      Serviteur.

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