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Changement de cap ou coup de com ?

Porté par la filiale d’immobilier commercial du groupe Auchan, Ceetrus, et le conglomérat chinois Wanda, EuropaCity avait été conçu pour attirer 30 millions de visiteurs par an dans ses allées paysagées, en mixant un colossal cocktail de parcs de loisirs, d’équipements culturels, d’hôtels et de commerces, au prix d’un investissement de plus de 3 milliards d’euros et de l’artificialisation de 80 hectares de cultures céréalières. Un projet « travaillé » sur un concept vieux de dix ans alors que la « mode » des centres commerciaux battait son plein mais qui, et le Président de la République a raison, été totalement obsolète dans ses objectifs.

Ces projets gigantesques reposant sur toutes les formes de consommation venus d’outre-atlantique ne constituent vraiment plus des espaces attractifs. Tous les voyants concernant leur activité, même ceux qui sont de taille moyenne, enregistrent globalement des chutes de leurs chiffres d’affaires. En Gironde peut être moins qu’ailleurs en raison de l’augmentation constante de la population et de l’attractivité estivales le phénomène est sensible sur les centres de la métropole. Ils tentent de se redonner une dynamique en calquant leurs propositions sur le système d’Europa City. Toutes proportions gardées.

Depuis quelques temps déjà les surfaces commerciales cherchent non plus à attirer des consommateur.trice.s mais des « chalands » venant pour d’autres raisons que l’achat de base sur leurs installations. L’installation de cabinets médicaux ou paramédicaux, de parapharmacies ou même de pharmacies, d’espaces de jeux, de lieux dits culturels ou sportifs… et de plus en plus de galeries marchandes diversifiées mais peu stables constitue une nouvelle donne pour la redynamisation de la seule surface de vente grand public.

Le projet Europa City était d’un gigantisme absolu. Le site qui devait ouvrir en 2024 et proposait à terme : 150 000 m2 de surfaces de loisirs dont un parc à thèmes, un parc aquatique, ou un parc des neiges et un parc d’aventure  50 000 m² de surfaces culturelles dont une salle circulaire pouvant accueillir un cirque permanent, une salle de spectacles, une grande halle d’expositions, un espace culturel à destination du jeune public, un centre culturel consacré au cinéma ; 2 700 chambres d’hôtels ; 230 000 m² de surfaces commerciales ; 100 000 m² de parc urbain ; 100 000 m² d’espaces en plein air à usage public ; 70 000 m² de ferme urbaine ; 20 000 m²de restaurants  et 20 000 m² pour les congrès et séminaires. Il s’agissait donc aux portes de Paris, à quelques kilomètres de l’aéroport Charles de Gaulle d’une opération exceptionnelle par son impact sur l’économie générale du secteur.

Quant l’artificialisation de sols agricoles (ce sont des terres céréalières) semblait un sujet inutile dans un contexte de surproduction, la perte de plus d’une centaine d’ha ne constituait pas un facteur défavorable. Les temps ont changé. Quant la mobilité automobile ne paraissait pas avoir des effets néfastes sur la vie collective. Il était possible de différer les problème créés sur un axe routier (Charles de gaulle-aéroport) déjà surchargé et constamment au bord de l’asphyxie ! Quant les déplacements en avion ne généraient pas encore des contestations sur leurs effets environnementaux on pouvait s’autoriser à passer outre l’impact environnemental. Les paramètres de l’approbation de ces projets, quels qu’ils soient et quels que soit leur taille se modifient profondément. Le bonus supposé de la création d’emplois n’est plus un élément décisif car on commence à se poser les vraies question : dans quelles conditions ? Pour qui ? Quelles répercussions réelles sur celui qui existe déjà ?

Sauf qu’il ya tout de même une contradiction majeure dans la position de l’Elysée. Pour justifier sa décision, le palais présidentiel a confié au Monde que ce projet était fondé sur « une consommation de masse d’objets et de loisirs » et que ce modèle est celui « d’une autre époque ». Et qu’il souhaitait « éviter autant que possible ce genre d’équipements, qui concentrent l’activité à l’écart des villes, dévitalisent les centres historiques et créent d’importants besoins de transports. » Un bien belle déclaration qui coïncide avec l’annonce que le financement par les départements de la solidarité humaine (handicap, vieillissement, enfance en danger, personnes éloignées de l’emploi) serait désormais financé par une « fraction » de la TVA… impôts foncièrement injuste sur la… consommation ! C’est à dire la mis en œuvre d’un système reposant sur des structures du type de celle d’Europa City captatrice d’impôts indirects dévolus à la compensation de l’exonération puis à la suppression de la taxe d’habitation. Vrai choix de société ou coup de com ?

Cet article a 5 commentaires

  1. Bernadette

    La société de consommation a besoin d’être transportée pour acquérir tous les objets de consommation. Si des lignes régulières d’autobus existaient pour aller dans ces grands parcs commerciaux, il y aurait moins de goudron et béton engloutis autour de ces centres commerciaux.

  2. Bernadette

    Suite de mon commentaire précédent.
    Combien de superficie de terre ont été transformées en parkings dans la métropole et dans chaque région française ?

    1. Bernadette

      1 syndicat agricole évaluait qu’1 département français en terre disparaissait régulièrement dans la métropole. Ce n’est pas la construction pavillonnaire mais ces immenses centres commerciaux horizontaux avec leur parking qui detruisent le petit commerce locale

    2. Bernadette

      Ce n’est plus le « panier de la ménagère » mais le caddy de la ménagère qui atteint selon quelques lectures 136 euros/mois ou semaine tout dépend du nombre de personnes vivant au foyer de la ménagère.

      1. Bernadette

        Je ne parlerai pas des pesticides car je blesserai beaucoup d’individus.

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