You are currently viewing A quand un travail solide sur la fracture sociale ?

A quand un travail solide sur la fracture sociale ?

Il existe une structure très menacée dans le système républicain que l’on nomme la troisième « assemblée» dont le rôle devrait être revu et renforcé : le conseil économique, social et environnemental. Il manque singulièrement de reconnaissance même si on a décidé de de démultiplier sa présence dans les régions. Le CESE est donc une assemblée constitutionnelle française composée de représentants sociaux (patronat, syndicats, associations) qui a une fonction consultative, optionnelle ou obligatoire dans le cadre du processus législatif. Il faut le revitaliser avec un collège citoyen…

Cette assemblée permet en effet la représentation au niveau national des organisations professionnelles et la communication entre les différents acteurs de l’économie et parfois il lui arrive de travailler sur des sujets transversaux relatifs à la vie nationale.

Il peut également être consulté, par le Premier ministre, le président de l’Assemblée nationale ou le président du Sénat, sur tout problème de caractère économique, social ou environnemental. Il peut être saisi de demandes d’avis ou d’études par le Premier ministre, par le président de l’Assemblée nationale ou par le président du Sénat.

Le Conseil économique, social et environnemental peut être également saisi par voie de pétition signée par…500 000 personnes  de toute question à caractère économique, social ou environnemental. Autant dire qu’il n’est pas débordé alors qu’il pourrait jouer un rôle essentiel en rendant des avis publics sur le fond quand la Cour des Comptes (normalement) ne s’intéresse qu’à la forme !

Il pourrait par exemple se saisir du thème de la pauvreté en France puisque si les études ne manquent pas elles sont d’origine diverses sans reposer sur les mêmes critères. Or c’est indéniable la fameuse « fracture sociale » ne cesse de s’agrandir dans un pays obnubilé par des considérations strictement financières. Les associations caritatives publient des statistiques « humanisées » mais qui ne choquent personne.

Si on prend le secours catholique il constate que le niveau de vie des ménages accueillis a été de 535€ en médiane en 2018, soit 15€ de moins en euros constants par rapport à 2017. Une baisse s’explique en partie par l’accroissement de la part de ménages ne percevant aucunes ressources et, parmi eux, des ménages sans droit au travail et par une baisse généralisée des ressources entre 2017 et 2018 dans toutes les strates de niveau de vie. Quid de ces gens là avec l’impact de la mise en oeuvre de la réforme de l’assurance chômage ? A-t-on fait une étude indépendante ?

La part des 50-59 ans parmi les chômeurs indemnisés est passée de 19% à 24% entre 2010 et 2018. La part de mères isolées est très importante : 28,6% des ménages dont la personne de référence est au chômage indemnisé. La durée dans cette situation augmente au cours du temps, passant de 1,4 année en moyenne en 2010 à 1,8 année en 2018.

Pour le secours Catholique il est certain que la mise en œuvre de la récente réforme de l’assurance chômage, selon laquelle il faudra avoir travaillé 6 mois sur les 24 derniers, au lieu de 4 mois sur les 28 derniers, va entraîner rapidement une perte d’allocations chômage. Pourquoi le CESE ne pourrait pas se saisir de ce sujet ? Qui en a analysé les consquences sociales et sociétales ? 

Il n’existe pas de vrais chiffres sur les sans-abri à travers la France. L’hiver et son froid s’installent dans Paris , tandis que les sans-abri y sont pourtant toujours aussi nombreux. C’est en tout cas ce que déplore le Secours populaire de Paris, qui réclame la mise en place d’un plan d’urgence à destination de ceux qui dorment dans la rue. Se basant sur les chiffres de la dernière Nuit de la Solidarité, près de 3.500 personnes seraient actuellement à la rue dans Paris, dont pas loin de 700 enfants. On serait arrivé à près de 200 000 personnes de tous les âges dont de plus en plus de femmes enceintes ou avec leurs gamins qui sont sans abri.

En 2018, « plus de 36 000 personnes » ont été expulsées de leur logement selon la Fondation Abbé Pierre, soit une hausse de 2,9 % par rapport à 2017. La Fondation rappelle qu’entre « deux et trois fois plus » de locataires sont réellement expulsés, car beaucoup partent avant l’arrivée des policiers ou des gendarmes.

Si on ajoute que nous sommes dans une puissance mondiale qui compte entre 5 et 8,8 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec moins de 1 026 € par mois. Les jeunes, les femmes et les agriculteurs sont les plus touchés, en raison d’une activité précaire. Les travailleurs dans certains secteurs économiques aussi.

Quand sortira-t-on de l’approximation dans ces domaines ? Quand se décidera-t-on à mettre en place un véritable plan pour le logement d’urgence ? Pourquoi de pas demander au CESE une synthèse indiscutable sur ce thème ? N’est-il pas essentiel dans la période actuelle, dans le contexte social, de connaître la réalité pour éviter que nous ayons un jour les uns ou les autres des réveils difficiles  ? Au moins que le CESE servent à quelque chose !

Cet article a 3 commentaires

  1. J.J.

    Le CESE, qui jusque à présent semble représenter un archétype de « comité Théodule » par sa fracassante efficacité, n’était il pas présidé par cet étourdi personnage qui n’a pas oublié mentionner son poste de président d’une « association des orchestres nationaux, appelée la Chartreuse de Neuville », mais, curieusement, a « oublié » de faire état de son siège d’administrateur au sein de l’Ifsass(institut de formation des assureurs) qu’il occupe depuis 2016 ?
    Lequel IFsass n’est pas un comité Théodule, mais est fortement impliqué dans le monde de l’assurance privée, laquelle lorgne avec concupiscence et gourmandise sur les avantages qu’elle pourrait tirer d’une réforme des retraites taillée sur mesure.
    Bizarre autant qu’étrange !
    A propos du traité de Velsen (FGE, gendarmerie européenne) , j’ai trouvé un site peu susceptible d’être accusé de répandre des « bobards » : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000026348380&categorieLien=id
    Un texte officiel signé par messieurs Hollande, Ayrault et Fabius…

  2. faconjf

    Bonjour,
    Les merdias ne le disent pas, mais en fait Delevoye déshabille la solidarité nationale pour habiller les régimes de retraite.
     » Le coût de la prise en charge des seniors touchés par les mesures de report d’âge de liquidation des droits à la retraite et qui se trouvent exclus du marché du travail, s’élevait, au début 2018, à plus de 700 M€ au titre de la solidarité nationale et près de 800 M€ pour le régime d’assurance-chômage, soit environ 1,5 Md€ par an ». (page 5) Cour des comptes – Référé du 23 juillet 2019-
    Repousser l’âge de la retraite c’est tout bénéf pour les caisses de retraite mais c’est une catastrophe pour les + de 60 ans et pour les aides sociales. c’est le constat de la cour des comptes dans son référé ,intitulé « les fins de carrières », adressé à E. Philippe.La cour des comptes prédit en filigrane la ruine de l’aide au retour à l’emploi (ARE) et de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) et aussi l’impact sur le revenu de solidarité active – RSA et l’allocation adulte handicapé – AAH). La cour des comptes décrit ainsi la situation « …si l’on examine l’évolution des principales prestations sociales non contributives (revenu de solidarité active – RSA, allocation adulte handicapé – AAH) au cours des années 2010. Le poids des allocataires âgés de 60 à 64 ans dans leur classe d’âge a ainsi augmenté de 111 % en dix ans depuis 2009 pour le RSA socle, et de 192 % depuis 2010 pour l’AAH. Quant aux montants totaux versés à des personnes de cette tranche d’âge, leur hausse a été de 157 % pour le RSA socle contre 47 % sur l’ensemble
    des bénéficiaires de France métropolitaine, et de 288 % pour l’AAH contre 27 % pour l’ensemble des allocataires. » ( page 4)
    source https://www.ccomptes.fr/…/20191010-refere-S2019-1878-fins-d…
    Pour le haut commissaire pas de soucis de ce genre Delevoye cumule plusieurs sources de rémunération. Son salaire de ministre délégué s’élève à 10 135 € brut. Il perçoit des pensions de retraite liées à des activités passées ( montant non indiqué dans l’article entre 2 et 3 000 selon d’autres source) . Président d’un think tank depuis 2017, il touche 5 368,38 € net par mois. Par le passé (2016-2017), il a été conseiller du directeur général du groupe de formation IGS * et perçu 25 000€ nets en 2016 et 40 000 € en 2017 (et 64 218€ en 2018) . https://www.midilibre.fr/2019/12/09/loubli-de-jean-paul-delevoye-haut-commissaire-aux-retraites-dans-sa-declaration-dinterets,8591768.php
    A bientôt 73 ans le pôôôvre homme à des oublis, pas de quoi parler de conflit d’intérêts, tout va bien dormez braves gens, le guet veille!!
    Salutations républicaines
    * en fait il s’agirait de IFPASS : LEADER DE LA FORMATION EN ASSURANCE fonction bénévole à ce qui est dit et dont il vient de démissionner… Attendons la suite!

    1. J.J.

      * en fait il s’agirait de IFPASS : LEADER DE LA FORMATION EN ASSURANCE fonction bénévole à ce qui est dit et dont il vient de démissionner… Attendons la suite!

      Ce n’est pas de l’IFPASS qu’il eut été élégant qu’il démissionnât, mais du gouvernement (suivi de pas mal d’autres de ses petits camarades à l’honnêteté et aux intentions quelque peu douteuses).
      Ça serait faire œuvre de Salut Public (comme le comité).
      18 frimaire 227
      Salut et Fraternité

Laisser un commentaire