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Budget départemental résilient face aux pressions de l’Etat

           

Mon de présentation du budget 2020 du département de la Gironde

« Pour la neuvième fois dans cet hémicycle j’ai le privilège de vous présenter, grâce à la confiance du Président, probablement de dernier des budgets départementaux et le dernier de ma vie publique. Il prend donc pour moi mais aussi pour vous toutes et vous tous, une valeur particulière puisque quoiqu’il advienne ce sera déjà le dernier pour une année pleine de notre mandature.

Il est donc la résultante de l’engagement de la majorité départementale au service des valeurs qui ont toujours été les siennes : solidarité, durabilité, proximité, équité et efficacité.

            Il reflète aussi, comme les précédents, une stratégie budgétaire reposant sur une volonté collective portée par le Président reposant sur un strict respect des critères de bonne gestion exigés par les services de l’État et reconnus par l’expertise de l’agence Standars and Poors. Nous n’avons jamais failli et nous ne faillirons pas !

            Ce budget sera donc le dernier correspondant à l’esprit de l’article 72 de la Constitution voulant que notre collectivité puisse être « librement gérée dans le cadre de la loi par les représentantes et représentants élus au suffrage universel direct » que nous sommes.

            C’est en effet le dernier qui nous permettrait grâce à un éventuel ajustement de la dernière recette dynamique modulable que nous possédons, la taxe sur le Foncier bâti, d’adosser nos besoins de financement à une recette non aléatoire.Cette ligne budgétaire beaucoup plus symbolique qu’on le pense constituait le lien de responsabilité entre les citoyennes et citoyens et les élus qu’ils avaient démocratiquement désignés pour les représenter et gérer l’intérêt collectif.

            Permettez-moi humblement de rappeler que lors de mon entrée dans cette assemblée nous avions la possibilité de fixer trois taxes partielles ou totales (taxe d’habitation, foncier bâti et taxe professionnelle) représentant 47 % voire 49 % de nos recettes de fonctionnement ce qui sécurisaient les prévisions budgétaires à court et moyen terme.

            En 2020 sur les bases des prévisions que nous pouvons faire, nous disposons encore d’une marge de manœuvre politique que nous n’aurons actionné qu’une seule fois en 6 exercices puisque la proposition budgétaire est de ne pas la modifier pour la quatrième année consécutive.

            Le foncier bâti qui représentera environ 19 % de nos recettes en 2020 disparaîtra pour un adossement de nos ressources essentiellement destinées à la solidarité humaine à un nouvel impôt économique basé sur la consommation !

            Lors du prochain mandat cette possibilité de libre gestion n’existera donc plus, plaçant cette assemblée sous perfusion d’un État en déséquilibre budgétaire aggravé et soucieux de diminuer la part d’initiative de toutes les collectivités territoriales mettant en évidence ses propres défaillances en matière de solidarité humaine et territoriale.

            Les départements deviennent de fait les victimes expiatoires du dégrèvement de la taxe d’habitation (et non pas la suppression) accordée au niveau communal.

            C’est la énième attaque depuis deux décennies que subit notre collectivité probablement jugée trop proche, trop efficace, trop imaginative, trop performante pour le quotidien des habitantes et des habitants dans une période où le pouvoir centralisateur cherche, par tous les moyens, à déshumaniser ses politiques pour les transformer en résultats comptables convenables pour le monde du profit.

            Pas un seul budget de ce mandat, quel que soit le gouvernement, qui n’ait pas eu à s’adapter pour survivre face à des attaques directes ou indirectes.

            En six ans nous aurons démontré amplement sur le plan budgétaire, notre capacité de résilience. Et ce budget qui sera décliné durant toute la session, avec votre accord unanime je n’en doute pas, en politiques publiques le prouvera indubitablement : la volonté de résilience

            Derrière les recettes et les dépenses de ce dernier budget porte les valeurs fortes qui sont les nôtres et peut-être aussi pour la très grande majorité d’entre vous quand on sort des jeux de rpoles convenus. Ce document budgétaire s’adapte certes à une donne financière mouvant mais vous le constaterez il cherche à toujours plus à améliorer son efficience dans les moindres lignes budgétaire.

            Il est le fruit d’un long travail, à la demande du Président, avec l’exécutif départemental que je remercie également pour sa franchise, sa compréhension et sa capacité d’écoute.

            Il aura nécessité bien des heures des discussions, des comparaisons, des évaluations, des ajustements mais les principes ayant guidé nos choix n’ont jamais varié :

  • maintien de toutes les politiques de solidarité humaine dans un département où la fracture sociale s’aggrave
  • maintien et même renforcement du lien fort entre le milieu associatif sportif, culturel et social dans une période où les services de l’État se désengagent
  • maintien du principe essentiel de la solidarité avec les communes, cellules essentielles pour la mise en œuvre de politiques de proximité
  • maintien de toutes les politiques départementales en faveur de la protection de l’environnement et des ressources naturelles
  • maintien d’un fort niveau d’investissements en faveur prioritairement de la jeunesse girondine
  • maintien de notre capacité d’innovation et de liberté de gestion
  • maintien d’une farouche volonté de respecter les critères de bonne gestion

Mes chères et chers collègues c’est probablement ce que l’État reproche à la majorité départementale : être fidèle malgré une pluie incessante de restrictions, de péréquations, de contradictions, de trahisons textuelles, à l’intérêt de toutes les Girondines et les Girondins.

            Il l’a démontré de manière arbitraire, directe et injuste en appliquant un pacte de Cahors ressemblant à un ukase dénué de toute adaptation aux réalités de la Gironde.

            Attendons la fin 2020 pour voir si les donneurs de laçons de ces derniers temps sont aussi vertueux qu’ils l’on prétendu de manière ponctuelle. Je lis avec intérêt les prévisions budgétaires 2020 !

            Je vous demande en son nom de comprendre que derrière les chiffres, les sommes, les pourcentages se trouvent des politiques humaines te concrètes qui engagent le département pour l’avenir tant en fonctionnement qu’en investissement.

            Un niveau d’investissement jamais atteint nous permettra en 2020 de nettement dépasser le cap de 1 milliard promis au milieu économique girondin sur la durée du mandat.

            Des priorités fortes et précises démontrent amplement notre capacité à survivre, à s’adapter à améliorer nos conditions de vie collective.

            « La résilience, c’est l’art de naviguer dans les torrents » si j’en crois Boris Cyrulnik. Alors commençons si vous le permettez par parler du « torrent » mouvementé et encore instable dans lequel a été bâti ce document prévisionnel que nous avons calé aussi près que possible des constats que nous pouvons faire sur l’exécution budgétaire 2019.

            Cette précision est importante puisque nous avons souhaité ne plus faire systématiquement des comparaisons de prévisions budgétaires à prévisions budgétaires compte-tenu du caractère mouvant des textes gouvernementaux relatifs à la vie des collectivités territoriales.

            Le Président a tenu à ce que je vous rappelle ce que pourrait être notre budget alternatif si l’État, donneur de leçon, tenait simplement ses engagements à l’égard des Girondines et des Girondins. Il en est malheureusement incapable préférant jouer à un poker médiatique dont on voit bien ces dernières semaines qu’il ne mène qu’à la révolte, à la contestation ou au mieux à la défiance. (…)

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