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Confinavirus (22) : il faudra aussi un déconfinement des esprits !

Il y a le gel et le dégel, la route et la déroute, la confiture et la déconfiture, la le confinement et désormais le déconfinement. Le mot a semble-t-il été inventé dans ces circonstances particulières et l’Académie française ne l’a pas encore inscrit en son dictionnaire. Il est quasiment certain que la Larousse lui consacrera une définition adaptée au contexte actuel. N’empêche que pour le moment on suppute sur son sens concret. La date ? La méthode ? Le contenu ? Il faudrait apporter aux journalistes des shows télévisés les réponses sur un plateau. En fait comme le veut une tradition bien française on vend partout la peau du virus avant qu’il ne soit mort.

Le confinement a deux conséquences indéniables. L’une est bénéfique pour maintenir la pandémie à un niveau dramatique mais d’un autre coté cette période préoccupe les tenants de la croissance à tout prix. Un dilemme qui ne sera pas des plus faciles à régler entre nos gouvernants actuels. Il marche sur le fil du rasoir car pour eux, le dégel du confinement ne doit pas tourner à la déroute sanitaire ou à la déconfiture économique. Les fenêtres de tir seront réduites et délicates à mettre en œuvre. Il leur faudra abandonner les dogmes de l’ultra-libéralisme déclinés depuis Bercy.

D’abord ils devront convaincre que l’épreuve de l’inactivité globale imposée par cet irruption d’un coronavirus sur la planète, ne se terminera uniquement pas sur la base de statistiques améliorées. Il n’y a pas de pires alliés de l’inconscience que les courbes d’une croissance ou d’une décroissance. Chaque jour les chiffres occupent l’espace médiatiques. Tout se quantifie : la mort comme le produit intérieur brut. Des centaines pour l’une mais des milliards pour l’autre. Pour les libéraux leurs sorts sont pourtant liés étroitement et la « barrière de déconfinement » tiendra compte de l’un et de l’autre.

Une double catégorisation des confinés sera donc mise en œuvre. Les tests aussi massifs que possible qui auront tenté d’abord de sauver les plus vulnérables, donneront ensuite un label d’immunité (provisoire?) pour celles et ceux qui seront ou pas en mesure de… produire. Les retraités, les inactifs et qui sait les fonctionnaires devront patienter avec une libération décalée. Cette méthode globale aurait pour eux l’avantage de ménager les deux aspects de la vie sociale : économique d’abord, sanitaire ensuite.

Si par malheur la stratégie se révélait inefficace ce serait alors le retour à la case départ. La distanciation sociale demeurera alors le seul recours mais cette fois il faudra éviter de donner espoir trop tôt et de généraliser le prcessus. Le scénario de longues périodes d’alternance à contenu et localisation variables, apparaît comme le plus plausible. Il sera alors temps de découvrir si le changement politique annoncé arrivera dans un tel contexte. Les repères habituels des mois à venir n’ont plus aucune sens et seront soient une fois encore adaptés, tripatouillés ou vraiement abandonnés et réformés.

Quid des scrutins en cours déjà bien malades ou de ceux qui sont programmés en 2021 ? Comment se comportera dorénavant une électorat n’ayant pas très bien compris, pour sa part la plus motivée, les incertitudes sur le résultat des municipales ? Quelle place retrouvera le politique dans l’étau que constitué par la crise sanitaire et la crise économique ? Comment prévoir à compter de l’automne 2022 une campagne présidentielle sereine dans une Europe ravagée par l’égoïsme d’État et le nationalisme combattant ?

Le virus aura bouleversé de fond en comble en quelques semaines de confinement les éléments habituels de la vie collective. Et en enfilant les jour les uns après les autres il fait oublier simplement que demain reste à construire. Toute résilience passera par des abandons idéologiques. Or il manque un mot dans toute la communication : citoyenneté ! Tout reposera dans les prochains mois sur la capacité qu’aura la France de redevenir un nation citoyenne, innovante et surtou capable de construire son avenir sur d’autres valeurs que celles du profit ou du capitalisme débridé;

Qui rappelle que le respect de consignes destinées à se protéger et plus encore à protéger la vie des autres est un acte concret, important, décisif de citoyen. Ce mot là a été bien évidemment jamais prononcé sur un quelconque plateau ou dans un quelconque éditorial. La lutre contre le Coviid-19 devient une affaire de citoyenneté or presonne n’ose l’affirer car le mot fait peur! Sortir le moins possible, privilégier les circuits courts de distribution, participer à l’effort de solidarité de proximité, tenter de convaincre du bien-fondé des mesures prises, s’intéresser au sort des plus démunis, soutenir celles et ceux qui portent leur profession au cœur avec empathie, courage et dévouement, défendre une revenu de base correct : autant d’actes citoyens concrets, mobilisateurs qui devraient servir de base à la reconstruction. Le déconfinement ne réussira que si cet état d’esprit s’installe durablement.

Le confinement qui va encore durer offre l’avantage de mettre le défilement des événements en pause ! Il manque visiblement une alternative politique globale avant la sortie de crise, faute de quoi il faudra vraiment lutter contre une autre pandémie : celle de la peste brune. Oui je sais que ce n’est pas le moment d’en parler ! Alors attendons muets avec un masque sur la bouche pour ne pas transmettre le « virus » du changement pendant l’union sacrée.

Cet article a 7 commentaires

  1. Philippe Labansat

    La France, redevenir une nation citoyenne ? Tout le monde en rêve.
    Mais, notre prince a encore les mains crispées sur la barre qui nous a fait percuter l’iceberg, à force d’entêtement, à force de surdité, à force d’arrogance.
    Il n’a aucune légitimité à vouloir diriger le navire en perdition, à décider qui doit monter ou non dans les chaloupes (ses premiers de cordée, son atistocratie, sa cour ?)
    C’est une chance, il faut acter la mort de la Vème République et convoquer la Constituante qui construira, enfin, cette fameuse nation citoyenne, qui décidera, enfin, qu’il n’y a pas en France de « gens qui ne sont rien », qui décidera, enfin, de prendre les virages indispensables…

  2. J.J.

    Je rompt mon silence comme d’aucuns rompent le jeûne pour dire à Philippe Labansat tout le bien que je pense de son commentaire.
    Ça ira !

  3. Philippe Conchou

    Quel dommage!

  4. Philippe Conchou

    Si on ne peut méconnaître le pouvoir du peuple, on ne peut ignorer qu’il ne possède pas toujours la vérité. Il est de notre devoir de lui imposer la vérité. Staline 1917
    Ce qui compte ce n’est pas le vote, c’est comment on compte le vote. Staline
    Vive les grands démocrates

    1. Bernadette

      Je suis une opposante au culte de la personnalité. Staline s’est imposé avec son image de chef. Ce monsieur était aussi un arrogant. Il a combàtu contre le peuple soviétique.
      Le souci est que notre peuple n’a aucun pouvoir face aux images que l’on veut bien nous imposer. Il doit se soumettre aux ordres du préfet, du député, du maire etc…, le peuple est écrasé.

  5. Puyo Martine

    Bonsoir,
    vous avez presque tout dit. Le Peuple est souverain, malheureusement il est gouverné par les premiers de cordée qui ont une âme de souverains. je ne sais pas ce que va donner cette sortie de crise sanitaire, économique, mais j’appréhende. Ce peut être le le moment à Monsieur le Président de la République de faire preuve d’humilité, de remettre tout à plat, et surtout de faire en sorte qu’il y ait plus d’EGALITE entre tous les citoyens. Tout le monde ne sort pas de la cuisse de Jupiter (?) mais les débuts difficiles dans la vie sont difficiles à combler. Combien y arrive à l’heure actuelle ? je vous souhaite à TOUS un bon weekend pascal, pour les croyants comme pour les non croyants. Quant à moi je le passerai seule.
    p.s. 1/ ce matin j’ai été démarchée par une Témoin de Jéhova qui appelle mes gens (au hasard ?) pour savoir comment ils passent le confinement. puis après ma réponse elle a voulu parler de la Bible avec moi. j’ai décliné.
    2/qui êtes vous J.J.?
    j

  6. J.J.

    Martine Puyo @2/qui êtes vous J.J.?
    Je vous avais répondu dans un post précédent, cherchez. Malheureusement je ne peux en dire plus long, étant confiné et privé volontairement de réponse, à cause d’un vilain virus agressif et débile qui est apparu récemment sur ce site.
    Je refuse un affrontement bête et méchant.
    Salut et Fraternité.

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