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Confinavirus (37) : comme toujours…

De ma fenêtre il me semble bien que la France d’après virus ressemblera beaucoup à celle d’avant. D’abord parce que les mentalités ne se modifient jamais dans notre pays sous l’influence de déclarations politiques. Bien au contraire, ces dernières se sont tellement multipliées, contredites, modifiées, infléchies ou trafiquées que rares sont les citoyen.ne.s qui, sereinement et objectivement, ont encore confiance.

Le fait que le Premier des ministres ait décidé de présenter son plan de déconfinement devant le Parlement révèle un impérieux besoin de faire partager des décisions par une majorité qui devra donc les assumer. Si la décision tourne à la catastrophe l’histoire retiendra que la représentation nationale en a endossé la responsabilité. Il se couvre… mais c’est trop tard ! Le risque demeure.

Il faut bien convenir que si le confinement était ardu à mettre en place, la « liberté » accordée à celles et ceux qui en ont été privé, sera infiniment plus délicate à mettre en œuvre. Bien avant la date du 11 mai, qui, quel que soit le contexte sanitaire, est désormais entrées dans les esprits, le laisser-aller relatif aux gestes barrière progresse chaque jour un peu plus.

Fixée probablement pour laisser le temps de dénicher le milliard de masques « inutiles » devenus « indispensables » l’échéance a un caractère purement théorique. La France n’a plus le choix : elle a limité les dégâts humains et la ruine sanitaire elle va tenter de restreindre la ruine économique qui menace. Encore une fois c’est simplement la victoire de Bercy face aux autres ministères ! Rien n’a donc changé…

Chaque soir les statistiques des victimes, le nombre des gens placés dans les hôpitaux sont scrutés par les analystes financiers. La diminution de l’impact du virus constitue un élément positif pour la Bourse et pour les finances de l’Etat puisque les perspectives du retour au travail s’améliorent. Le reste n’a désormais qu’une importance relative. Il faut renflouer les caisses qui sonnent de plus en plus creux au fil des mois.

Le gouvernement ayant, depuis ses débuts, fait fausse route avec une destruction volontaire du principe républicain de l’imposition juste et solidaire il se retrouve désormais dans une situation catastrophique. En liant les ressources indispensables à la vie collective, aux seules taxes sur toutes les formes de consommation ou sur une partie de l’activité économique, il a totalement ruiné le comportement citoyen indispensable pour reconstruire un pays qui sera en lambeaux.

En effet, alors que la seule obsession de Bercy a été la diminution des dépenses d’intérêt général il a en plus bradé ses opportunités de recettes stables et assurées. De la pure démagogie qui va se retourner durement contre l’ensemble de la population pour laquelle des semaines, des mois ou des années difficiles se profilent. Il n’y aura pas d’après possible sur ces bases là or aucun signe de renoncement réel, concret n’est en vue.

Pour le moment la préoccupation essentielle de l’opinion dominante est sociétale. Faire la fête, aller au stade, découvrir les films qui ne sont pas sortis, se rendre à la plage, s’envoler pour les vacances, retrouver les habitudes antérieures : le mois de mai restera la période où les loisirs reprendront le dessus très vite. Dès la fin du déconfinement la Nouvelle Aquitaine, la Bretagne, l’Occitanie… deviendront les eldorados pour échapper au Coronavirus de la région parisienne.

Il faudra des milliers et des milliers de membres des forces de l’ordre pour atténuer mais absolument pas espérer enrayer ce mouvement pendulaire. Les TGV du premier jour du déconfinement sont complets, archi-complets et dès cette semaine les réservations vont augmenter. D’ici à ce que l’on rouvre les aéroports pour les vols intérieurs il n’y a qu’un pas qui sera vite franchi.

Alors, un « catalogue » destiné à contenter le plus grand nombre va être dressé au Parlement. Tout redeviendra possible sans être totalement possible mais en l’étant. Comme depuis le début on tentera de diluer la responsabilité du pouvoir central en laissant les élus locaux, qui seront après les soignannt, en première ligne, pour assumer la vraie mise en œuvre du déconfinement !

La destruction de la fiscalité locale, l’arrêt et plus encore le retour en arrière sur la décentralisation, l’avenir des ressources indispensables à un fonctionnement correspondant aux besoins ou même souvent à la compensation des dégâts faits par l’État au prétexte qu’il y avait des contraintes budgétaires qui n’existent plus… devraient conduire les communes, les départements à une action solidaire vis à vis de ce pouvoir central discrédité.

La France d’avant revient dès cette semaine  Rien ne changera : l’État décide et les collectivités locales payent et le sauvent pour la énième fois. Il a accumulé les erreurs et il continue à en produire (rentrée des classes dangereuse, libre circulation d’une région contaminée à un région non contaminée, refus de nationaliser des secteurs essentiels de la vie sociale, abandon des plus faibles et des plus fragiles, pagaille institutionnelle autour justement de la gestion communale ) mais Bercy n’en a cure ! L’essentiel c’est que les taxes recommencent à rentrer !

Cet article a 6 commentaires

  1. J.J.

    « Le fait que le Premier des ministres ait décidé de présenter son plan de déconfinement devant le Parlement révèle un impérieux besoin de faire partager des décisions par une majorité qui devra donc les assumer. »

    Plan imposé à la hussarde, de telle façon que si ça tourne à la catastrophe, le mal rasé puisse déclarer que ça n’est pas de sa responsabilité, et que les élus étaient d’accord, même ceux qui auront voté contre .

    Les maires, dont la plupart sont déjà en première ligne, vont donc rejoindre la cohorte des héros nationaux, tout va leur tomber sur le poil, et quand ça sera fini, (car ça finira bien un jour, plus ou moins bien…), ils rejoindront, avec les personnels de santé et autres « indispensables » (qui coûtent un pognon dingue !) la cohorte des inutiles.

    On aura bien vite oublié en « haut lieu »les compétences, les dévouements, les sacrifices parfois, des uns et des autres, pour en revenir à la sacro sainte et impitoyable logique comptable.

  2. Alain.e

    Pourtant , je trouve que depuis le début de cette crise , la communication est d’une limpidité absolue , et je voudrais saluer le courage de tout ceux qui ont parler .
    De Patrick Bombrun qui résume très bien la situation actuelle
    « Alors pour résumer :
    > 1. Vous ne pouvez pas quitter la maison en principe, mais si vous en avez besoin, vous pouvez quand même.
    > 2. Les masques ne servent à rien, mais il faudrait peut-être en porter, ça peut sauver, ça ne sert à rien mais ça sera peut-être obligatoire.
    > 3. Les magasins sont fermés, sauf ceux qui sont ouverts.
    > 4. Il ne faut pas aller dans les hôpitaux, sauf s’il faut y aller, même chose pour les médecins, il ne faut y aller qu’en cas d’URGENCE à condition que vous ne soyez pas trop malades
    > 5. Ce virus est mortel, mais pas trop effrayant néanmoins, sauf que si parfois, en fait ça va être une catastrophe planétaire.
    > 6. Les gants n’aideront pas, mais ils peuvent aider quand même.
    > 7. Tout le monde doit rester à la MAISON, mais il est important de SORTIR
    > 8. La nourriture dans le supermarché ne manquera pas, mais il y a plein de choses qui manquent si vous y allez en fin de journée, mais il ne faut pas y aller le matin.
    > 9. Le virus n’a pas d’effet sur les enfants sauf sur ceux sur qui il en a…
    > 10. Les animaux ne sont pas atteints, mais il y a malgré tout un chat qui a été testé positif en Belgique en février, quand on ne testait encore personne.
    > 11. Vous aurez de nombreux symptômes si vous êtes malades, mais vous pouvez aussi tomber malade sans symptôme, avoir des symptômes sans être malade ou être contagieux sans symptôme. Ah.
    > 12. Pour ne pas être malade, vous devez bien manger et faire du sport, mais mangez malgré tout ce que vous avez sous la main et c’est mieux de ne pas sortir, enfin si, mais non…
    > 13. Il est préférable de prendre l’air, mais vous serez très mal vus si vous allez prendre l’air, et surtout n’allez pas dans les parcs, ou alors sans vous asseoir, sauf que maintenant si, vous pouvez si vous êtes vieux (à quel âge ?!?) mais pas trop longtemps ou enceinte (mais pas vieille).
    > 14. Vous ne pouvez pas aller chez les personnes âgées, mais vous devez vous en occuper et apporter des courses et des médicaments.
    > 15. Vous ne pouvez pas sortir si vous êtes malade, mais vous pouvez aller à la pharmacie. Pour les soignants, même avec de la température, vous pouvez travailler, allez, pas plus de 38°C… 37,9 c’est pas grave, sauf si vous n’êtes pas soignant.
    > 16. Vous pouvez commander la livraison de plats préparés qui l’ont peut-être été par des personnes qui ne portaient ni masques ni gants. Mais il faut laisser décontaminer vos courses pendant 3 heures dehors. La pizza aussi ?
    > 17. Chaque article ou interview inquiétant commence par « Je ne veux pas semer la panique, mais… ».
    > 18. Vous ne pouvez pas voir votre mère ou votre grand-mère âgées, mais vous pouvez prendre le taxi et rencontrer un chauffeur de taxi âgé.
    > 19. Vous pouvez vous promener avec un ami mais pas avec votre famille si elle ne vit pas sous le même toit.
    > 20. Mais on vous dit que se promener avec la bonne « distanciation sociale » n’est pas dangereux alors pourquoi on ne peut pas se promener avec d’autres amis ou de la famille (un à la fois) si on est dehors à la bonne distance ..
    > 21. Le virus reste actif sur différentes surfaces pendant deux heures, non, quatre, non, six, non, on a pas dit des heures, c’est peut-être des jours ? Mais il a besoin d’un environnement humide. Oh non, en fait pas nécessairement.
    > 22. Le virus reste en suspension dans l’air -enfin non, ou oui, peut-être, surtout dans une pièce fermée, en une heure un malade peut en contaminer dix, donc si ça tombe tous nos enfants ont déjà été contaminés à l’école avant qu’elles ferment.
    > 23. On compte le nombre de morts mais on ne sait pas dire combien de personnes sont infectées, puisque jusqu’ici on a testé que ceux qui étaient « presque morts » pour savoir si c’était de ça qu’ils allaient mourir…
    > 24. On n’a pas de traitement sauf qu’il y en a peut-être un, qui n’est apparemment pas dangereux sauf si on en prend trop (ce qui est le cas de tous les médocs)
    > 25. On devrait rester confinés jusqu’à la disparition du virus mais il ne va disparaître que si on arrive à une immunité collective et donc à condition qu’il circule… mais pour ça il faut qu’on ne soit plus confinés .. »
    Cordialement.

    1. Bernadette

      7 milliards que laisse Bercy à Air France c’est beaucoup quand les retraites des exploitants agricoles n’ont pas été augmentées d’un centime.
      Il devient urgent de revoir ce versement.
      Non je ne suis pas d’accord parce que d’une part le kérosène pollue et d’autre part Bercy ne sait pas que ce sont les retraites des agriculteurs les plus bassent.
      Nous sommes a l’heure de l’information alors que Bercy s’informe. C’est un droit afin que Bercy n »oublie pas ce qui ont bossé toute une vie. Oui il faut augmenter le pouvoir d’achat des pauvres cul terreux.

    2. J.J.

      Il y a bien longtemps que Pierre Dac avait trouvé une belle formules pour résumer tout ça :
      En politique, parler pour ne rien dire et ne rien dire pour parler sont les deux principes majeurs de tous ceux qui feraient mieux de la fermer avant de l’ouvrir . …
      Salut et Fraternité

      1. Philippe Conchou

        Vous parlez en connaisseur mon cher Zorro

  3. Puyo Martine

    Bonsoir,
    en une petite phrase : cette gestion de crise provoquée par le covid-19 est lamentable.

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