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Déconfinavirus (1) : portraits masqués

De ma fenêtre de confiné en ayant toujours plein le dos, j’ai constaté que la « libération » avait été très arrosée. Un peu comme si le ciel avait souhaité rafraîchir les velléités manifestes des jours précédent d’anticiper le retour au monde d’après. Cette abondance de pluie aura certainement débarrassé l’air, les espaces artificialisés et tous les lieux publics des éventuels virus dont personne ne sait vraiment s’il s’y cache. C’est aussi un avantage ce déluge pusique les prévisions ne prévoient pas de possibilités de trop flâner dans les prochains jours surtout avec un masque que l’on ne veut pas ou que l’on n’a pas !

Selon le constat de Tristan Bernard arrêté avec sa famille par la Gestapo en 1943 : «  Jusqu’à présent nous vivions dans l’angoisse, désormais, nous vivrons dans l’espoir. » va s’appliquer à bon nombre de Françaises et de Français. Toutes et tous vont tenter d’échapper aux conséquences du déconfinement, ce qui ne dépend pas que de leur volonté. Le problème essentiel est là. Dès ce matin 11 mai personne, sauf pour celles et ceux qui resteront confinés, le danger résidera dans le respect ou le non-respect par les autres des consignes de sécurité sanitaire. Votre « destin » vous échappe !

Les utilsateur.trice.s des transports publics aux heures de pointe risquent bel et bien de se retrouver dans quelques situations compliquées quand on connaît les comportements habituels en période réputée « normale ». Il faudra sans cesse être sur ses gardes car contrairement à ce que pense une opinion dominante simpliste, le virus circulera encore au moindre relâchement beaucoup plus vite que les TER, le tram, les autobus ou même les vélos. Or le pourcentage d’inconscient.e.s est relativement élevé pour que l’on n’entretienne pas un espoir illimité.

La catégorie la plus dangereuse que j’ai pu observer depuis deux mois est celle des « invincibles ». Ces derniers, de tous les âges, expliquent à qui veut les entendre que, eux, ne craignent rien, se moquent totalement des gestes barrières, ont la capacité à résister et donc à défier un « ennemi » leur paraissant mineur. A ce titre ils se permettent de postillonner où bon leur semble quand ils se lancent, à la marseillaise, dans leurs commentaires expliquant que toute contrainte est une foutaise. Ils ont ramené à eux la carte « increvable » et ils espèrent qu’elle les protégera des « crevaisons » imputables au Covid-19. Impossible de les éviter dans le contexte actuel. Ils sont en évidence partout.

De ma fenêtre, j’ai aussi remarqué les « allergiques ». Eux prétendent que le masque qui protège surtout les autres de leurs agissements, leur est insupportable. Il ne le supporte plus car disent-ils, il les empêche de respirer, de fumer ou de parler. Pour des raisons pratiques ils le portent le plus souvent en bandoulière ou sous le nez ou autour du cou… Pour eux l’essentiel reste de pouvoir s’afficher pouru d’un masque et de s’en débarrasser à tout moment dans la vie courante. Leur argumentation repose de source sûre, sur l’inutilité de la protection dont le copain (copine) d’un copain leur a récemment parlé. Ils ne supportent pas de vivre masqué dans les lieux qu’ils fréquentent régulièrement. On a ainsi vu dans des reportages, des député.e.s enlever leur masque pour causer en commissions sur le déconfinement à leurs pairs. Un bel exemple d’allergie.

D’autres au nom d’une liberté qui leur paraît bafouée refusent idéologiquement la vie masquée. Ils développent une théorie que l’on peut trouver juste dans la mesure où les contraintes se multiplient dans la nouvelle société. Ils justifient leur hostilité par des références aux valeurs républicaines. Prétendre disposer librement de sa vie, de son corps, de ses déplacements, de sa vie leur permet de se débarrasser de toutes les contraintes officielles. Ces « protestataires » vont braver le virus qui, bien entendu, n’est qu’une fabrication des pouvoirs mondiaux pour imposer leur férule sur les peuples apeurés. Il faut s’attendre à ce que ce type de contestation génère des contestations juridiques et politiques croissantes.

Les « frustré.e.s » seront cependant ce matin de déconfinement les plus nombreux.ses car si certain.ne.s s’accoutument mal au port du masque d’autres n’en auront pas ! Depuis des semaines il leur a été en effet expliqué que la vie collective pouvait exister sans cet outil de prévention. Puis il leur a été dit qu’il était « inefficace » avant de leur expliquer qu’il était « conseillé » avant bientôt de prétendre quand il y en aura assez de disponibles, qu’il sera « obligatoire ». Ils n’ont donc rien préparé et attendent des dons du ciel. Cette décision suscitera des mouvements divers quand les « frustrés » comprendront trop tard que justement quand les équipements ont été disponibles pour les uns et pas pour les autres, ils ont couru un risque de contamination. Trop tard peut-être.

En fait une nouvelle vie collective débute aujourd’hui. Il va falloir comme c’est le cas dans bon nombre de pays de s’habituer à survivre avec le risque au quotidien. Difficile à admettre quand tout permet de penser, et en particulier les statistiques, que le virus a signé un armistice avec une société angoissée par ses souvenirs de guerre portée par le pouvoir en place. Pour moi pas de déconfinement… et je reste derrière ma fenêtre ! C’est plus sûr !

Cet article a 9 commentaires

  1. Dany Cazeaux

    Tres juste, Jean Marie, comme toujours….
    Je serais beaucoup plus rassurée si le port du masque était une obligation.
    Je suis atterrée par le nombre de personnes qui n’en sont pas convaincues.
    Et oui, il y a eu dans tous les villages ou presque, de la solidarité pour la fabrication de ces masques « inutiles »
    Bon courage à toi.
    Moi , je vais essayer de ne pas me noyer.

  2. BAICRY Alain

    Bonjour Jean-Marie, Ces trombes d’eau auront elles nettoyé le pays du virus. Malheureusement, je n’y crois pas trop et s’est bien dommage. Nous aurons encore pendant longtemps à nous prémunir et nous protéger au mieux contre celui-ci. Je ne suis pas persuadé comme toi d’une adhésion totale aux principes de précaution élémentaire de toute la population. Certains se sentiront comme toujours intouchables, d’autres pas concernés, inconscients, pas équipés,impatients, trop pressés. Enfin bref, tout un ensemble d’excuses infondés mettant en danger tout le monde. Comme dirait un ami, on n’est pas sortis des ronces. Espérons un ou des traitements médicaux efficaces dans un avenir proche pour remédier aux nombreux cas en devenir. Bien à toi Jean-Marie, continue de te protéger et au plaisir de revoir prochainement.

  3. Philippe Conchou

    Comme toi, je reste confiné, avec l’avantage de pouvoir bouger sans problème dans le jardin et la campagne.
    Quelques girolles pointent leur nez et peut-être quelques cèpes à venir.
    Quant au comportement des uns et des autres, mon facteur par exemple circule depuis 2 mois sans masque ni gants en cpnsidérant que « chez nous il n’y a rien » (textuel. Alors…

    1. Bernadette

      J’habite dans le Nord de la Gironde et je peux dire qu’il est tombé des trombes d’eau et la pluie en continu. La température a baissé et il fait frisquet.
      Le droit de pêche en eau douce a été rétabli aujourd’hui avec beaucoup d’eau
      dans les rivières. 55 jours en confinement c’est long. Aller prendre l’air fait beaucoup de bien

  4. J.J.

     » Il ne le supporte plus car disent-ils, il les empêche de respirer, de fumer ou de parler…. »

    Voilà qui démontre la très grande utilité de ces masques ! On aurait dû y penser avant.

    Il les empêche de respirer : tant mieux, ça va diminuer les émissions de dioxyde de carbone, c’est « bon pour la planète » comme ils disent .
    il les empêche de fumer : encore une source de pollution éliminée !
    Ça les empêche de parler : tant mieux, ça leur évitera de dire des bêtises.

    Bon, il faudrait peut être que je songe à me taire moi aussi ….

  5. François

    Bonjour !
    Un scoop de France Info, ce jour, 8 h: Nous sommes libres ! ! Le décret d’application de la loi sur le déconfinement …n’est pas applicable car non validé par le Conseil d’Etat ! ! ! Peut-être ce soir …. sinon demain ! ! Bravo les amateurs du gouvernement ! Du suivi dans les décisions …à l’image de toute la période ! Un jour, il faudra rendre des comptes au peuple !
    Attention car la loi précédente reste, elle, applicable car non abrogée par la suivante. Quel flou … ou plutôt quel b…..l ! ! !
    Cordialement

  6. François

    Pardon : »par le Conseil Constitutionnel  » et non Conseil d’Etat : « Rendons à César … » ! !

  7. Bruno DE LA ROCQUE

    Jean-marie, ton papier voit juste, du moins… son auteur. Quelqu’un au Barp sur un fesse-bouc de groupe parlait déjà de boire un coup en groupe pour « la quille ». Ce à quoi je j’ai répondu « perm’ et limitée, dans des conditions de prudence inhabituelles.
    Je ne sais comment cela, l’abondance de pluie, se passe sur Créon. Ici, en lande girondine, il y a confusion entre le ciel, la nappe, les chaussées, les crastes, les ruisseaux, l’Eyre : de l’eau et que de l’eau. Hélas bien des maisons sont envahies… Entre l’orage de samedi (à 18H) et ce matin 9H, j’ai enregistré sur mes pluviomètres 127 mm de pluie, soit 127 litres/m² de flotte du ciel. C’est probablement la pluie centennale comme annoncé dès samedi soir.
    Reste un observateur attentif (merci) ; salutations cordiales.

  8. Puyo Martine

    bonjour Jean Marie et tous les autres,
    pour ne pas prendre de risques, je continue à rester confinée, tant que le covid ne sera pas complètement éradiqué.

    Bonjour à tous,
    je pense qu’il est plus prudent de resté encore un peu confiné, de sortir masqué pour aller faire les courses, de respecter les gestes barrières, enfin de respecter les recommandations. mieux veut ça que de risquer se retrouver en réanimation. quelques jours de notre vie en se tenant à l’écart du fléau, ce n’est pas la mer à boire. Maintenant, pour ceux qui n’ont pas la chance d’avoir un jardin la possibilité d’aller promener est bonne pour conserver ou retrouver le moral. Quand on est bien dans sa tête, le corps suit et ne fait pas ou plus souffrir.
    Courage, la liberté arrive.
    ps : le 11 mai deviendra-t-il férié comme le 8 mai ?

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