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Déconfinavirus (5) : la course au trésor

Je ne suis pas encore totalement vacciné de regarder le monde par ma fenêtre avec vue directe sur le monde tel qu’il est. La curiosité n’a d’ailleurs jamais été une maladie dangereuse car dans notre société des rumeurs, des approximations et des fausses informations elle a même fini pas disparaître de la surface de la planète. Il faut lui redonner ses vertus.

Vouloir comprendre, apprendre ou transmettre serait totalement dépassé puisque généralement les consommateur.trice.s se contentent de croire, d’admettre et de mépriser. Dans cette période tout repose alors sur la répétition permanente de mots symboles sans que l’on connaisse vraiment son importance.

Ainsi les observateurs savent que chaque jour apporte son obsession et qu’elle enfle sans cesse sous l’influence des médias perroquets. Depuis ce matin c’est le « vaccin » qui a devancé les « masques » ce qui n’est pas un mince exploit. Une victoire éphémère car il est certain que les protections faciales constitueront encore à court terme la préoccupation sociale essentielle. N’empêche que « vaccin » a fait un tabac !

Sur les bancs de l’école élémentaire d’antan, ce mot magique avait une aura particulière. Durant les leçons de sciences naturelles un homme à barbe blanche était regardé avec admiration. Louis Pasteur appartenait à la légende des sciences. L’histoire du petit berger alsacien Joseph Meister avait tout pour captiver l’attention des « fins d’études » qui l’avaient au programme du Certif’. Quand on reprend l’histoire on s’aperçoit que nous étions bien loin de tout le barnum réglementaire actuel mais des centaines de milliers de personnes ne vivent que de cette complexification de la recherche médicale.

Pas de question de fric au XIX° siècle, dans l’obstination du chimiste et physicien français. Pas question de protocole avec écriture dans une revue mondiale. On a oublié que deux patients « enragés », avaient perdu la vie avant que celle du gamin venu de Province soit sauvé. En mai et juin 1885, il avait en effet inoculé son vaccin à deux patients malades de la rage, chez qui les symptômes étaient déjà déclarés. Ils meurent. Le 6 juillet il y a 135 ans, il effectue 13 piqûres de virus atténué, contenant chaque fois une souche de plus en plus virulente, en l’espace… de dix jours. Le gamin ne développera pas la maladie.

Succès de la vaccination ? Les doutes persistent encore, car on ignore si effectivement l’enfant était réellement contaminé par le virus de la rage. Il semble cependant que les souches injectées n’aient pas causé la maladie chez lui. Pour en avoir le cœur net, Louis Pasteur prend le risque de lui inoculer une forme particulièrement agressive du pathogène. Mais Joseph Meister continue de bien se porter. Il était effectivement vacciné. Un mois et tout était découvert et appliqué. « L’ aventure » a permis de sauver des millions si ce n’est par la suite? des milliards de viesvhumaines.

Le savant français a eu bien véidemment ses détracteurs notamment à l’Académie de médecine, il avait eu des contempteurs et dans le fond il n’avait laissé personne indifférent. On est venu du monde entier ensuite pour se faire soigner. La France avait le privilège d’être en pointe en matière de recherche et d’innovation.

Certes Pasteur a bénéficié de sa découverte et n’a pas forcément réservé sa découverte à la nation qui l’avait financée. Rien n’a été privatisé puisque l’institut qui portera ensuite son nom, même si elle a besoin d’un soutien public ou de dons privés, n’a jamais prétendu limiter ses découvertes aux françaises et aux français.

En ayant entrouvert ma fenêtre de déconfiné prudent j’ai entendu que l’opinion dominante était, parait-il choquée par la déclaration d’un Président directeur général d’un grand laboratoire privé sur l’éventuel vaccin contre le Covid-19. C’est à croire que beaucoup d’entre eux, vivent dans le monde de Narnia. La santé a été depuis très longtemps l’un des secteurs les plus rentables de l’économie capitaliste. Et elle le restera.

La mise au point d’un vaccin dans le contexte des pandémies virales relève simplement de la course au profit entre groupes nationaux ou internationaux, portant les rêves hégémoniques des pouvoirs politiques en place. Les « démocratures » rêvent déjà de récupérer la gloire de la découverte que le système capitaliste leur laissera pour remplir des tiroirs-caisses pour les actionnaires ou pour celles de l’État maître du jeu. Trump et Xi Jinping ont entamé la course au vaccin et au profit. L’Europe désunie n’a qu’un maigre espoir de les devancer.

Le PDG d’un laboratoire mondialisé n’ayant plus aucune attache réelle avec son pays de naissance a simplement résumé le principe réel du libéralisme actuel  : socialiser les dépenses de recherche pour pouvoir mieux privatiser les recettes. Comme pour les masques ceux qui payent en premier et en cash seront prioritaires vis à vis des fadas qui prônent d’abord l’intérêt général. Alors là je ne suis pas encore vacciné !

Cette publication a un commentaire

  1. Philippe Labansat

    Toujours dans le même ordre d’idée, j’espère que vous avez vu, sur Public Sénat, le documentaire retraçant la vie d’Alexandre Yersin.
    Un homme extraordinaire comme on n’en fait plus, découvreur du virus de la peste seul, avec trois bouts de ficelle, dans une misérable paillote en plein milieu des cadavres d’une terrible épidémie à Hongkong en 1894.
    Il a refusé tous les honneurs, toute sa vie est un roman au service des autres, au service de la connaissance. Bouleversant. À revoir accessible sur internet…

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