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Déconfinavirus (9) : plus qu’un tour dans le sac scientifique

Si je me penche un peu et si le déconfiné assoupli que je suis désormais, regarde en coin le reste du monde il aperçoit la mairie de sa cité. Elle na plus été par la force de la pandémie la maison commune puisque les obligations du confinement en avaient restreint l’accès. Elle a cependant, comme dans bien d’autres villes joué un rôle essentiel puisque dans la proximité durant la crise sanitaire. Les municipalités viennent pourtant de traverser plusieurs mois de rivalités, de doute, de panne, de mobilisation, de retours… et elles en ont bien d’autres qui arrivent. Et ce n’est pas fini !

Le point de départ de bien des moments difficiles réside dans le premier tour du 15 mars dernier dont ce sont emparés les battus contrits pour en contester la validité. A posteriori, nombreuses ont été les contestations sur le choix du gouvernement de maintenir le scrutin alors que l’épidémie commençait à monter dans le pays. Il n’est pas inutile de souligner que souvent la contestation venait des vaincus de cette journée.

Certains courriers sont d’ailleurs étonnants puisqu’ils contiennent parfois des supputations sur les votes des personnes ayant été empêchées de voter pour une raison ou une autre. Figurez-vous que le COVID-19 présenté comme le parti des abstentionnistes aurait été de ce manque de motivation pour une part de l’électorat dont on sait combien il est motivé depuis quelques années. En fait, encore une fois il y a eu un grand écart dans les taux de participation du monde rural et des zones urbaines. Et ça le Coronavirus ne l’a pas nécessairement initié.

Le seul tort du gouvernement c’est de ne pas avoir imaginer la suite de ce dimanche perturbé des municipales. Les « scientifiques », à la mi-mars, ayant pris depuis quelques jours le pouvoir, assuraient que “si les élections se tenaient, elles devraient être organisées dans des conditions sanitaires appropriées”. À ce stade, le conseil scientifique assurait encore “ne pas identifier d’arguments scientifiques indiquant que l’exposition au risque de contamination lors du vote, des personnes serait plus importante que celles des activités essentielles”. C’est-à-dire, faire ses courses alimentaires.

Le 12 mars le conseil scientifique maintenait la position qu’il tenait deux jours plus tôt. Mais cette fois, les experts s’inquiétaient “des conséquences sanitaires délétères de possibles débordements, imprévisibles après une annulation impromptue du processus électoral, potentiellement mal comprise par une partie de la population”.Le conseil scientifique rappelait d’ailleurs que son avis concernant la tenue des élections est susceptible d’évoluer face à la progression prévisible de l’épidémie avant le second tour.

Dès le lundi 16 mars, moins de 24 heures après la proclamation des résultats du premier tour on annulera le second et même plus tard l’entrée en fonction des maires ayant obtenu une majorité indiscutable… quelques temps après ! La pagaille institutionnelle débutait ! Le pouvoir s’en est sorti par un prolongement du mandat des élu.e.s réélu.e.s et celui des élu.e.s battu.e.s ou ayant renoncé à se présenter. Une chienlit qui ne sembla pas prête à s’arrêter si l’on en croit les dernières nouvelles.

Le jeu malsain de contestation du résultat des urnes se poursuit. Un certain nombre de sortants sortis ont décidé d’attendre l’examen de la question prioritaire de constitutionnalité ont reculé au maximum l’entrée en fonction des conseils élus.

Le Conseil d’État transmette au Conseil constitutionnel la question de la conformité à la Constitution, donc à nos droits et libertés, des dispositions de l’article 19 de la loi du 23 mars 2020. Le Conseil constitutionnel est, en effet, le seul juge compétent pour se prononcer sur la constitutionnalité de l’article 19 de la loi (ou, plus exactement, de ses dispositions pertinentes). Il statue sur le dispositif législatif, au-delà des cas d’espèce de telle ou telle commune.

À lui de dire si la loi pouvait valider les résultats du 15 mars ou si leur éventuelle insincérité est de nature à constituer un motif d’inconstitutionnalité. On va vivre de grands moments selon le verdict puisque les « sorti.e.s » et les « sortant .e.s parti.e.s » pourraient revenir même si les suivant.e.s sont entré.e.s en fonction le 25 mai !

En attendant les scientifiques viennent d’inventer un second tour d’une élection sans campagne électorale au plus près des électrices et des électeurs. Autant dire aucune réunion, aucun tract, aucune affiche, aucune rencontre sur le terrain… rien que du virtuel et encore. Ils annoncent (chat échaudé craint l’eau froide de la réalité) qu’ils peuvent tout arrêter 15 jours avant le scrutin. On va droit dans le mur ! De ma fenêtre de déconfiné sceptique je vois donc un imbroglio invraisemblable du plus bel effet pour une démocratie de proximité déjà mal en point. La science a pris le pouvoir !

Cet article a 3 commentaires

  1. J.J.

    Erare humanun est , diabolicum perseverare.

    A mon humble avis, qui n’est pas celui d’un spécialiste de la question, le simple fait que des citoyennes et citoyens, électrices ou électeurs étaient à ce moment confinés sanitaires, donc dans l’impossibilité de participer au suffrage dit universel, de quelque manière que ce soit, ôte toute légitimité à ce scrutin (je ne fais pas partie des candidats).

  2. salanon

    J’imagine mal un élu demander une annulation. Ou alors un épris inconditionnel de démocratie. A a connaissance il n’y a qu’un maire qui a demandé l’annulation du scrutin du 15 mars et il était seul candidat.
    L’erreur de ce gouvernement est d’avoir, à tout prix, voulu ces élections pour installer le maximum d’élus. La suite démontre cette ineptie. Les maires en place, même si cela aurait été du pain bénit pour les « sortis » , auraient été les plus à même de gérer la crise dans leur communes.

  3. J.J.

    Logiquement, ce devrait être au conseil constitutionnel d’en faire la demande, c’est logiquement si rôle.

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