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Un bon compte et au revoir les amis !

Voici le discours que j’ai prononcé pour la présentation de mon dernier compet adaministarif au Conseil départemental de la Gironde: 

« Permettez-moi au nom du Groupe majoritaire de notre assemblée départementale, de dépasser l’examen du Compte Administratif 2019 pour élargir mon propos au cadre général des rapports entre notre collectivités territoriales et l’État. En effet, au-delà de la qualité des résultats comptables présentés, nous devons nous interroger sur la place que les élus locaux de proximité que nous sommes, ont occupé et vont occuper dans le paysage républicain.

En ce jour qui restera historique dans cet hémicycle à plusieurs titres , nous sommes en droit de nous inquiéter sur le monde d’après qu’on nous promet mais qui ne correspond absolument pas à ce que les Girondines et les Girondins sont en droit d’attendre.

Toutes nos orientations, toutes nos actions, tous nos efforts ont été orientés vers la solidarité humaine et territoriale depuis maintenant six ans dans le droit fil des options défendues par Philippe MADRELLE. Pas de Gironde à « deux, ou même nous pourrions dire maintenant, trois vitesses » et plus encore tout faire pour éviter de « laisser les plus défavorisés, les plus précaires, les invisibles ou les délaissés par des politiques nationales » sur le bord du chemin du progrès.

Ces choix clairs, précis, non dogmatiques, mes collègues de la majorité départementale vous les avez soutenus et vous avez permis de les mettre en œuvre en votant les budgets présentés par le Président de notre assemblée.

Ces orientations (solidarité, équité, durabilité, résilience, innovation sociale) définies par le Président et la majorité départementale solidaire, a toujours trouvé sa concrétisation à travers les Comptes administratifs reflets de leur exécution !  Nous retrouvons, tant en 2019, qu’au cours des exercices précédents, le bien-fondé des choix que nous avons effectués et une vérification de leur mise en œuvre.

La crise sanitaire que nous venons de traverser, la crise sociale qui s’annonce, renforcent la validité de nos orientations, de nos décisions, de nos efforts, de nos politiques, souvent d’ailleurs approuvées unanimement en dépenses seulement j’en conviens, dans cet hémicycle.

Le bilan est là. Les comptes administratifs sont là. Ils sont incontestablement conformes aux engagements pris devant les Girondines et les Girondins, sauf à nier l’évidence uniquement pour des raisons partisanes.

Ils attestent comme celui de 2019 : de notre capacité d’adaptation, de notre qualité de la gestion, de notre volonté constante de ne maintenir le rôle essentiel en matière sociale et environnementale du conseil départemental.

Ce Compte Administratif 2019 et ceux qui l’ont précédé illustrent concrètement par leurs résultats, le rôle du département dans l’équilibre territorial et surtout dans la mise en œuvre de solutions efficientes pour résorber les dégâts d’une société essentiellement tournée vers le profit et une forme de déshumanisation.

Cette session qui se tient dans des conditions particulières, revêt à cet égard un tournant dangereux qui mettra en cause le contenu de l’article 72 de la Constitution indiquant que « Les collectivités territoriales ont vocation à prendre les décisions pour l’ensemble des compétences qui peuvent le mieux être mises en œuvre à leur échelon. Dans les conditions prévues par la loi, ces collectivités s’administrent librement par des conseils élus et disposent d’un pouvoir réglementaire pour l’exercice de leurs compétences. » Pour nous je crains que ce ne soit désormais que le début du garrottage de notre liberté de gestion.

Les futurs actes budgétaires risquent de ne plus que des enregistrements de recettes décidées par la loi des Finances et de dépenses imposées par des décisions nationales non financées.

Monsieur le Président, mes chères et chers collègues le Compte Administratif 2019 apporte une preuve supplémentaire que nous n’avons absolument pas besoin que, Bercy et donc plus largement l’État, nous donne des leçons sur la manière dont nous devons gérer notre collectivité. Surtout que sa gestion n’est en rien exemplaire car elle relève simplement d’un dérisoire principe « faites ce que j’ordonne sans regarder ce que je fais ! ».

En 2019 les responsables des comptes de l’Etat sur la dette, les charges, les déficits, les pertes de recettes et l’iniquité qu’ils génèrent auraient beaucoup à apprendre des gestions locales.

Or le conseil départemental devra ainsi à l’avenir faire face à la réforme purement démagogique de la fiscalité locale dont on ne mesurera les conséquences que dans deux ans ; la mise en place autoritaire, uniforme et donc totalement surréaliste du pacte de Cahors dont on ne connaît pas l’avenir, les mesures financières annoncées pour compenser notre rôle décisif durant la crise sanitaire, le refus de compenser les augmentations constantes des allocations de solidarité décidées nationalement mais payées localement 

Ces approches politiques constitueront autant d’atteintes concrètes à cette liberté de gestion ayant largement démontré qu’elle n’a jamais été dévoyée dans notre département.

Ce Compte Administratif 2019 démontre, dans la continuité, une fois encore, sans ambiguïté, notre capacité à gérer sainement, durablement et efficacement nos compétences et les dépenses qui en découlent. Aucune politique de solidarité tant individuelle que collective n’a été abandonnée en 2019 !

Il vous permettra de vous situer dans le contexte du mandat. Il démontre que notre capacité à mettre en œuvre, dans le respect des règles édictés par le pouvoir de plus en plus centralisé, au bénéfice du plus grand nombre de Girondines et de Girondins, des actions de proximité innovantes, concertées, citoyennes, durables et résilientes, a été intacte.

Les principes de la gestion départementale n’ont jamais varié :  maîtrise de notre gestion sans détruire les politiques efficientes,  volonté permanente de concilier cette liberté déjà bien entamée avec l’égalité d’accès à nos politiques et la fraternité dans leur mise en œuvre, transversalité des mesures de protection de l’environnement humain et nature,

Ces principes plaident en faveur d’une confiance renforcé envers les départements, envers les élus locaux en général. Bien évidemment, dans le contexte actuel je crains que cet acte symbolique démontrant une fidélité à des valeurs, à des engagements, à des actes concrets passe un peu inaperçu mais il est toujours utile de croire en l’appréciation citoyenne responsable des femmes et des hommes encore intéressés par l’action publique.

Chères et chers collègues, symboliquement, car ce sera le dernier CA que j’aurai le plaisir de vous présenter avec encore des pans de gestion libre de notre département, je vous invite à adopter solidairement ce Compte Administratif nouveau reflet indiscutable du respect des engagements pris au début de ce mandat.

Il a absorbé les évolutions des politiques liées à l’urgence climatique.

Il a préservé l’emploi grâce à un niveau d’investissement élevé préservant nos indispensables capacités d’emprunts ultérieures

Il a garanti toutes les formes de solidarités humaines malgré des transferts directs ou indirects de l’État

Il est le reflet d’une maîtrise des dépenses de fonctionnement malgré une augmentation constante de la population et des besoins des Girondines et Girondins

Il a anticipé les lourds investissements du plan collège des prochaines années.

« Le courage, c’est d’aller à l’idéal et de comprendre le réel. » Jamais cette injonction de Jaurés n’aura été autant d’actualité pour le département. La majorité départementale y veille. Tous nos engagements de début de mandat sont respectés : baisse des frais généraux, baisse des frais financier, diminution des emprunts, autofinancement maintenu à plus de 9 %, 

Ce Compte administratif 2019 nous permet de boucler l’analyse globale du mandat de notre majorité départementale. Il ne fait en effet que révéler notre attachement à notre idéal de justice sociale, de préservation de notre environnement, de défense nos services publics, de solidarité concrète envers toutes les générations malgré un quotidien marqué par des réalités changeantes, imposées par des politiques que nous subissons, que nous regrettons et que nous dénonçons.

Cette publication a un commentaire

  1. J.J.

    ….n’avons absolument pas besoin que, Bercy et donc plus largement l’État, nous donne des leçons sur la manière dont nous devons gérer notre collectivité…..
    Ça serait peut être plutôt aux collectivités de donner des leçons de gestion à Bercy.

    Ça serait une bonne pédagogie, terme dont abusent les élus nationaux, nous expliquant qu’il faut » faire de la pédagogie », en réalité bourrage de crâne, pour nous faire prendre des « vessies pour des lanternes ».

    Au fait, ils ignorent peut être que la pédagogie, c’est une science qui s’apprend, un métier qui ne s’improvise pas !

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