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Les aventures de Choupinet (5) : le jeu du tir à la corde européen

De retour au château il a bien fallu se rendre à l’évidence : le renouvellement des potes du gouvernement n’a pas provoqué de véritable bouleversement dans les habitudes. Le chemin zigzaguerait un plus en tournant systématiquement à droite mais il conduirait aux mêmes « lieux ». Le rendez-vous paraissait bien inaccessible.

Il savait en effet qu’il lui faudrait emprunter des sentiers en pente raide pour parvenir au sommet qu’il visait. En premier de cordée, il lui faudrait tenter de convaincre les autres de le suivre ce qui n’était pas gagné. Une ascension à 27 ne relevait pas en effet de la sinécure.

Les uns, souhaitaient une générosité exemplaire dans l’effort quand les autres espéraient plus de mesure et de prudence. Il faudrait probablement négocier une altitude plus faible de telle manière que chacun.e y retrouve ses motivations initiales. Choupinet partait pourtant avec la ferme intention de s’imposer et donc de boucler en vainqueur ces préparatifs destinés à réparer ses échecs antérieurs. Il avait enfilé sa combinaison de haute montagne, son masque de protection pour les coups de virus, ses chaussure « en marche » avec des provisions pour plusieurs jours.

Impossible cependant de se positionner en leader. La copine Angela avec sa silhouette de sportive aguerrie revendiquait, elle-aussi, la position de leader car malgré les déclarations officielles elle manquait de confiance dans les capacités de convaincre. Avec son talent habituel elle laissa à son pote occasionnel, le devant de la scène, se contentant dans les plus mauvais passages, à reprendre les rênes. Elle connaît le principe voulant « qu’à la fin ce soit toujours les Allemands qui gagnent! ».

En fâcheuse posture, juste au bord du ravin où finissent les imprudents n’ayant pas bien jaugé leurs forces, Choupinet décida de rouler des mécaniques, histoire d’impressionner ses adversaires venus du Nord, récalcitrants à toute cordée solidaire. Il décida donc d’élever le ton, au moins devant les caméras et de menacer de rentrer au bercail en plein milieu de la montée vers une solution.

Le problème c’est que ce sont les pays de droite qui refusent de soutenir cette expédition au nom de la frugalité. Ils ne veulent pas se retrouver entraînés dans une chute collective provoquée par l’inconséquence des gens manquant d’oxygène. La situation paraissait donc totalement perdue puisque cette fois seule l’unanimité sur les objectifs, les chemins, les moyens permettait de sauver la cordée. Il n’est jamais bon d’attendre que tout le monde soit d’accord pour avancer.

Une superbe partie de tir à la corde s’engagea. Angela a résisté car elle fait le poids mais Choupinet , seul aurait été emporté par le camp adverse. Il a tapé du poing sur la table mais rien n’y a fait. Il a menacé mais personne n’a broché. Il a reculé mais personne n’a suivi. Choupinet a trouvé que c’était plus facile en France puisque quand il étrenne sa majorité cherche vite un mouchoir et quand il décrète personne ne rechigne. Des nuits blanches, des journées inutiles, des discussions interminables : les adversaires tiennent le coup ! Mieux ils exploitent leur avantage !

Le sommet avait pourtant commencé dans une ambiance détendue, semblable aux soirée du Fort de Guingasson, mais le ton a rapidement changé. Les participants à ce « sommet » parmi les plus réticents au plan de relance, les Pays-Bas en tête, cherchent à en réduire l’ambition et exigent que les bénéficiaires du plan engagent des réformes de retraite, de droit du travail, avec un droit de veto sur leur programme. Choupinet a failli se trouver mal ! Alors qu’il tente d’apaiser les rébellions contre ces trois sujets, le feu est mis par un Batave intrusif. F

La situation s’aggrave. Les records sont battus. Le club des 27 ressemble de plus en plus à ces repas de famille où personne n’est vraiment d’accord sur le menu et surtout son coût mutualisé. Heureusement la maîtresse de la maison, Tata Angela veille sur son voisin et l’a mis sous son aile d’aigle. Elle prendra le « petit » sur ses genoux, lui expliquera qu’il doit satisfaire aux obligations des « frugaux » où elle lâche la corde !

Non seulement le « premier de cordée » est un rêve évanoui mais on peut aussi douter de la mutualisation des efforts à accomplir et de l’effet d’une générosité annoncée mais non financée. Finalement sur lécran bleu étoilé de leurs nuits blanches les milliards ont défilé et la machine à sous à finir par s »arrêter sur une somme astronomique totalement illusoire mais propre à donner le vertige.

Les nuits se suivent mais ne se ressemblent pas. Les délais s’allongent. L’absence de Paris aussi… Avec tout ça Choupinet a raté les caméras pour l’incendie de la cathédrale de Nantes ! Si ça dure il ne pourra même pas sortir de la semaine…un vrai scandale puisque les ministres prennent la lumière. Il a vraiment peur que le sort s’acharne sur lui.Une séance vaudou s’impose…

(A demain si vous le voulez bien)

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