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Le redoutable et redouté tsunami « Anti… »

Sous la pression de la pandémie ce qui n’était qu’une « vague » sociale se transforme inexorablement en tsunami. La tradition veut que les phénomènes météorologiques portent un nom afin qu’ils aient une identité pour l’Histoire. Même si ce n’est guère original celui qui s’annonce pourrait s’appeler « Anti ». Il va frapper fortement l’édifice social et en saper les fondations.

De violentes « rafales », des « marées » ravageuses, des « incendies » inexorables se succèdent depuis de longs mois et « Anti » aux multiples facettes se régénère sans cesse. De toutes parts les effets néfastes de ce qui deviendra tôt ou tard une catastrophe ne seront mesurées que trop tard. Pas une parcelle du terrain social ou sociétal n’échappe désormais à une contestation conjoncturelle ou structurelle. Il n’y a plus que des « Antis » aux formes diverses parfois très limitées dans leurs conséquences qui fusionnées causent pourtant des ravages.

La liste est longue et ne saurait être exhaustive. Dans chaque Français.e sommeille une opposition plus ou moins violente à l’égard d’un pan de la vie collective. Dans la période présente où les événements de type « anti » ont singulièrement grossi avec l’engrais du complotisme irrationnel, ils se développent aussi vite que la contamination.

Des milliers de « foyers » se développent sur la planète et singulièrement en Europe. Certes on a vu ce que pouvait donner l »exacerbation de ces tempêtes collectives aux USA avec l’émeute du Capitole. Un orage d’une violence exceptionnelle ayant eu son créateur a ravagé un espace symbole ouvrant les portes à tous les excès ailleurs. Trump avait construit toute sa notoriété en utilisant les forces générées par les « propositions » aux immigrés, à l’avortement, à la solidarité humaine, aux ennemis virtuels désignés des États-Unis et à tant d’autres sujets.

Dans notre pays même si le phénomène n’a pas du tout la même portée il faut voir une similitude avec les événements autour du club de football marseillais. Les actes violents dirigés apparemment contre un système, une société, un contexte se transforment en comportement « anti-personne ».

C’est un phénomène qui n’est pas nouveau mais dont l’ampleur nouvelle devient angoissante. Les « anti » s’opposaient il y a un siècle sur des idées, des concepts de vie dans la cité, des appréciations politiques ou philosophiques mais désormais les « Anti » détruisent les individus.

La violence résultant du passage de l’ouragan de ces oppositions virulentes bénéficie du relais des images médiatiques qui en amplifient les conséquences. On en arrive à ce que les pouvoirs soient paralysés par la peur de déchaîner des « Anti ». On le voit bien avec le confinement et les promesses de déchaînement qu’il devait provoquer… Pour de multiples raisons parfois contradictoires ils peuvent enclencher une tempête dangereuse. Alors le pari a été fait d’attendre le « pire » pour que la décision soit admise par le plus grand nombre.

Il y a eu les anti-masque. Il existe les anti-vaccin. Il y aussi les anti-fermetures diverses. Il y aura les anti-réouvertures… Et tous réunis ils peuvent très bien déferler et se répandre partout. On a ou on a eu (sans aucun jugement de valeur ou de positionnement personnel) les anti-nucléaire; les anti-contournement; les anti-automobile; les anti-mangeurs de viande; les anti-pesticides; les anti-chasse; les anti-corridas; les anti-fermeture des centres commerciaux ; les anti-démocratie ; les anti-élections ; les anti-IVG, les anti-Pacs ; les anti-mariage pour tous; les anti-journalistes ; les anti-constructions ; les anti-voisins ;  les anti-éoliennes ; les anti-centrales solaires ; les anti-élu.e.s ; les anti-barrages, les anti-tabac ; les anti-immigration ; les anti-sémites, les anti-musulmans ;  les anti-communistes ; les anti-Macron ; les anti-logements sociaux ; les anti-jeunes ; les anti-vieux : les anti-chômeurs… et tellement d’autres ! Ils ont tous en commun le fait d’être… anti !

Des dérives conduisent jusqu’au racisme, à l’exclusion, à la haine, à la négation du progrès, à la fracture sociale, à la violence. Le vent mauvais de la pandémie a renforcé les rangs de ce qui est devenu un fléau redoutable. A chaque instant le plus grand nombre ne se détermine que « Anti » quelque chose ou contre quelqu’un. Mais il faut bien avouer que de plus en plus souvent il y a aussi, d’autres qui passent leur temps à soutenir l’insoutenable ou à dresser des murs de paille pour préserver leurs certitudes sans oser se remettre en cause.

La conjonction dans l’opinion dominante des « Anti-tout » constitue le principal danger menaçant actuellement la démocratie car elle bénéficie des réseaux sociaux renforçant leur impact. Les critiques constructives, les forces de proposition, les références aux valeurs, les propos positifs, les réflexions tolérantes ou même apaisantes deviennent fragiles et dérisoires face au tsunami qui se prépare.

Cet article a 6 commentaires

  1. Philippe Conchou

    C’est tellement plus facile d’être « anti » tout et n’importe quoi sans aucun discernement !

  2. J.J.

    Ce qui est curieux, c’est la façon dont sont rapportés et interprétés certains faits.
    Lorsque des vandales ont envahi le Capitole, « on » a crié au scandale, à l’horreur absolue, un acte d’une gravité sans précédent, une attaque inouïe contre la démocratie.
    Mais lorsque les « pro démocrates autoproclamés » à Hong Kong on pénétré de force dans le parlement, siège du pouvoir, comme le Capitole, et s’y sont livrés à des actes de violence et de destruction, personne n’a jugé, dans la presse bien pensante, à condamner cet acte tout aussi répréhensible que l’agression contre le Capitole.
    Le naïf de service se demande s’il n’y aurait pas deux poids et deux mesures.

    Comme de toute façon, comme le déclarait en substance Fontenelle, et malgré les déclarations définitives et tonitruantes des uns ou des autres, on n’en sortira pas vivant, il vaut mieux, comme Pierre Dac et Francis Blanche, prendre le Parti d’en Rire .
    https://youtu.be/TLz1JUIcSkk

  3. Tusitala

    Étant apparemment anti ANTI ..
    on te classe comment..?
    PRO gouvernemental..!???

    1. François

      Oui @CHRISTIAN COULAIS ! Très belle litanie dans ce lien …qui omet la plus dangereuse des formes nouvelles, peut-être issue du réchauffement climatique donc très mal acclimatée malgré sa couleur dominante vert lumineux avec accès fiévreux à la moindre contrariété ou au moindre manque de commodité urbaine mais une espèce en voie de développement très exponentiel malgré tous les phytosanitaires antérieurs : mais oui ! Vous les avez reconnus, ce sont bien eux : les envahissants néo-ruraux !
      Amicalement …même si je vais me faire des ennemis !

  4. GRENE CHRISTIAN

    Voilà bien un sujet qui m’intéresse. Je parle en tant que supporter de L’Olympique Lyonnais depuis 1964, l’année où mon équipe vint à bout (2-0) des Girondins de Bordeaux. A l’époque, j’étaisdéjà anti tout. Un avorton de Bakounine. Parce que les Girondins de 1789 n’avaient pas bougé le petit doigt (de pied) pour venir à l’aide des Canuts, tabassés par Casimir en 1831, et même étaient devenus des ennemis sous l’ère de Claude Ier, un président à la moustache castriste qui avait tout hérité de son oncle Adolf à la fin du XXe siècle.
    Les Girondins devenus des anti-Gones (je parle des gamins de Lyon et non pas de la fille de Jean La Nouille), et n’ayant pas souffert du complexe d’Oedipe, je suis résolument devenu « anti ». En 1968, j’étais anti-yéyé. Ce qui est quand même un peu fort de… France et, quitte à fâcher mon pote JMD, je préfère le pastis de M. Brun aux antipasti de la Castafiore.
    Précision: je ne suis pas anti-partis. Je voterais même pour Miss France, ignorant des canons de la beauté, parce qu’avec la Sophie Marceau j’ai trouvé, comme chez Leclerc, notre 2e B.B. avec ses obus qui ne sont pas anti-charme.
    Et maintenant, si vous avez compris quoi que ce soit à ce que j’ai écrit, c’est que vous aviez mis vos phares anti-brouillard. A l’heure qu’il est, moi, je cherche mon fard du côté de la lune du Pyla. Après le sable… le roupillon.

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