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La radio démontre une bonne santé rassurante

Le support radiophonique reste celui que préfèrent les Français depuis des décennies. 73 % d’entre eux écoutent d’après une étude datant de 2020 la radio au moins trois fois par semaine, dont 26 % sur le numérique (radios FM sur Internet, podcasts et webradios). En outre, elle est le premier média du matin en France (66 %), largement devant la télévision (21 %) et Internet (13 %). Elle reste un média de masse pour la musique (57 %) et de l’information (42 %). En fait la radio ne s’est jamais portée globalement aussi bien.

Pour ma part je conserve le souvenir de moments exceptionnels de mon enfance vécus grâce au superbe poste acheté d’occasion par mes parents. Il était massif, couvert de dorure et je ne sais pas pourquoi rassurant par la place qu’il tenait dans la cuisine. Nous avions nos rendez-vous personnels ou collectifs. Le plus marquant reste celui des étapes du Tour de France décrite par Georges Briquet d’une voix à nulle autre pareille.

Jardinier talentueux de l’imaginaire ce journaliste mythique me permettait de me constituer une transcription concrète des exploits décrits. Un sprint, un passage au sommet, une échappée, une poursuite… devenaient des épisodes glorieux d’une épopée sans cesse renouvelée. Sa voix emportait l’auditeur dans le sillage de ceux qui nourrissaient une légende mystérieuse car ne reposant que sur des mots. La radio permettait à chacun de se construire librement un monde à sa mesure.

Le plus merveilleux moment restait le rendez-vous du mercredi soir où mes parents qui avaient un récepteur plus modeste sur leur table de nuit laissaient la porte de leur chambre entrouverte afin que nous puissions profiter de ce qui égayait la maison : « Le Club des Chansonniers » avec Robert Rocca et les chansonniers de l’époque.

Ce fut mon initiation à la politique sous l’angle le meilleur, celui de l’humour. Cette émission était diffusé sur « Radio Andorre » dont le slogan reste imprégné dans mon esprit : « Aqui radio Andorra ! » ce qui donnait, je ne sais pourquoi un parfum d’aventure lointaine, une transgression des critères normaux puisque le son venait, selon moi, de très loin.

La radio enchanta donc ma vie jusqu’en octobre 1962 année de l’arrivée à la maison du poste de télévision Ribet-Desjardins. Les « ondes » radiophoniques m’ouvrirent un appétit inassouvi de vivre les réalités de chaque jour à travers les récits oraux des autres. Les reporters fournissaient du rêve virtuel, de Le « Sud-Ouest » qui parvenait en Mairie de Sadirac chaque matin me permettait de vérifier ce que j’avais entendu parfois en direct ou à travers le bulletin d’informations ! J’ai gardé une certaine passion pour ce média qui permet d’exister sans s’exposer.

J’ai conservé un usage matinal méticuleux de la radio qui veut qu’entre le moment où je me réveille et celui ou je pars vers mes activités. C’est rituel ! J’ouvre les yeux avec l’information locale avant de basculer sur le national. Mon récepteur dans la salle de bains a maintenant plus de 50 ans et si on le sollicite avec doigté il fonctionne parfaitement. Je me souviens l’avoir acquis lors de la première année d’enseignement à crédit à la CAMIF. Il était top niveau avec un lecteur de cassettes et un magnétophone intégré dont… je ne me suis jamais servi. Il me sert fidèlement et m’a accompagné sans défaillance !

La radio a joué un rôle primordial dans la libération des peuples. Ses ondes ne s’arrêtent pas aux frontières et sont accessibles gratuitement par le plus grand nombre. Tous les pouvoirs de l’ère moderne se sont servis ou se servent encore de stations de radio légères, de plus en plus faciles à mettre en place pour la « guerre » des idées ou des propagandes. D’ailleurs les grands groupes de pression souhaitent désormais avoir dans leur portefeuille un réseau ou au moins un support radiophonique.

Le mouvement contestataire de la fin des années 70 et du début des années 80 a fini par être canalisé, réglementé, remis dans le secteur économique. Quarante ans plus tard ne subsistent de ce mouvement citoyen de fond que les radios associatives occupant avec de grandes difficultés financières le créneau de la proximité. Proximité avec des mouvements sociaux ou avec des territoires.

Bon nombre d’entre elles tiennent grâce à un investissement bénévole convaincu et désintéressé. C’est probablement le seul secteur médiatique qui fonctionne encore sur ces bases mais la nouvelle donne du numérique va encore développer cette envie de certain.ne.s de passer à la radio !

Cet article a 7 commentaires

  1. J.J.

    La radio permit de « tenir » pendant les années noires, la BBC et ses messages personnels auxquels bien sûr nos ne comprenions rien. Nous comparions les infos avec celles « officielles » de Vichy : radio Paris, que Pierre Dac brocardait depuis Londres sur l’air de la Cucaracha :
    Radio paris ment,
    Radio paris ment,
    Radio paris est Allemand.
    Un bon apprentissage de la critique de l’information et de la propagande.
    Mais nous avions aussi Radio Moscou, très tard sur les grandes ondes(dobre vecher, tovaritch !), et aussi « Aqui radio Andorra ! (et sa pub inévitable pour le « calmante vitaminado ») que nous arrivions, bien plus tard, parfois à capter sur les C9 qui équipaient les jeeps.

    Après la guerre, c’est vrai qu’il y eut un grand essor des radios, avec pèle mêle, le Grenier de Montmartre, plus tard, Malheur aux Barbus, et bien sûr, le Tour de France indissociable des soirs d’été, etc..
    Une émission que j’aimais particulièrement le dimanche soir : le Tour des Cabarets Parisiens, où l’on pouvait entendre des voix qui devinrent célèbres, et d’autres tout aussi attachantes qui furent oubliées par le succès.
    Tout les matins je m’ éveille toujours au son du petit radio réveil sur la table de nuit, parfois en sursaut si la musique est trop forte .

  2. Christian Coulais

    La radio ? c’est has been !
    Ustensile de réception peu couteux, et en plus les GAFAM ne récupèrent aucune data / information de vous !
    Vive la 6G !
    2019 : Les 60 satellites lancés, représentent la première flotte d’une constellation d’environ douze mille satellites pour le projet Starlink, un projet par lequel Elon Musk entend fournir de l’Internet à haut débit depuis l’espace à toutes les régions du monde.
    M. Musk, vous savez, le sujet de la chronique d’hier, l’espace, la vie sur Mars à -90° la nuit. Quoique super pour conserver les vaccins Pfizer et BioNTech.

    1. J.J.

      CHRISTIAN COULAIS
      19 FÉVRIER 2021 AT 10 H 21 MIN
      La radio ? c’est has been !
      La 6 G aussi bientôt, vive la 7 G !
      Comme la télé avec la TNT (et que ça saute !), chaque fois qu’il fait soleil, la réception par antenne tombe en panne.
      – Bien fait ! Zaviez qu’à prendre la fibre !
      NON ! la radio résiste : . . . _

  3. CHRISTIAN GRENE

    Pour ne pas être encore une fois le dernier de la classe, je réponds tout suite. En lisant JMD et JJ, j’avais l’impression d’être sur Radio Nostalgie. Et ça fait du bien, même si ma dernière radio disait: « Anévrisme de l’aorte abdominale sous rénale et des artères iliaques primitives. Plaque anfractueuse de l’aorte thoracique descendante. Hypertrophie prostatique d’allure adénomateuse à corréler au dosage des PSA… »
    PSA? Mais c’est Peugeot ça! Comme quoi, j’en ai sous le capot.
    L’antenne de ma radio est chez Jean Villar… à Bruges. Pas chez Jean Vilar au TNP, où un certain Pierre Brana n’avait pas son pareil pour passer le pont. Et, peut-être, pour danser en Avignon…. après Créon.

  4. Laure Garralaga Lataste

    à Jean-Marie… Georges Briquet t’a transmis la flamme du vélo ! Quoi de plus normal avec un nom pareil !
    à Christian Grene… Jean Villar fut un grand chirurgien bordelais qui sauva mon père de la mort.

  5. Delay Evelyne

    La radio est un média irremplaçable et quelle richesse d emissions nous avons : radio france radios associatives pour se cultiver, s informer se distraire .
    La crise sanitaire lui a donné une nouvelle jeunesse .Et puis on peut écouter la radio tout en faisant autre chose , pas besoin d etre scotché au poste de radio.

  6. Dany Cazeaux

    Bien que , beaucoup plus jeune que toi (??) , la radio a été aussi présente dans ma vie. Et dans ma,cuisine subsiste le poste, reçu en cadeau de mariage…….
    C’est pendant la tempête de Décembre 99 que j ‘ai réalisé vraiment, le rôle indispensable de la radio. Pouvant fonctionnée avec des piles, ce n’est que par ce biais qu’on a pu rester informés de ce qui se passait. Il faisait nuit, donc on ne voyait pas les dégâts, encore, mais par l’intermédiaire des ondes, nous etions informes en continu de ce qui se passait . On nous donnait aussi des conseils. J’avais l’impression que les journalistes s’adressaient personnellement à moi , pour rassurer , informer, ……Seul lien vivant, dans l’apocalypse du moment…
    Et depuis, cette radio est gardée en état, au cas où…

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