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La stratégie de la « coucoufaction » printanière

Ce matin, « à l’heure où verdit la campagne » sous l’influence d’un soleil s’échauffant pour des jours meilleurs son chant perce le silence des sous-bois. Là-bas planqué dans la nature, impossible à identifier tant il est discret, le coucou lance son fameux appel à tenter de le découvrir comme une sorte de défi au promeneur. Vite, comme le veut une superstition ancestrale, en entendant ce cri enfantin, l’auditeur met la main à la poche.

Il y cherche désespérément le symbole de ce qui peut assurer sa fortune. En effet d’après une légende populaire, le premier chant du coucou au printemps peut être promesse de richesse, si l’on a une pièce de monnaie sur soi quand on l’entend. De nombreux peuples le considèrent en effet comme l’oiseau des âmes, comme un oracle ou comme le messager du printemps. Cet oiseau parmi les plus discrets de la forêt possède une réputation totalement usurpée d’annonciateur de faits agréables.

En effet outre son plumage gris et blanc sans grand intérêt il utilise la vaillance et la solidarité contrainte des autres passereaux pour perpétuer son existence. Considéré comme maladroit et paresseux il est incapable de construire lui-même le nid où sa femelle séduite de bon matin ou dans les douces soirées d’avril va déposer ses œufs. Une stratégie rendant le coucou bien moins sympathique que sa réputation d’oracle printanier.

Se nourrissant d’insectes, surtout de chenilles que les autres oiseaux délaissent par peur de s’empoisonner il découpe sa proie et en extrait le poison avant de la manger. Plutôt craintif et silencieux sauf au moment de la reproduction où il devient bruyant et qu’il régale son public ravi par son appel au jeu de cache-cache forestier. Son comportement est applicable à bien des aspects de la vie sociale et politique actuelle.

La femelle surveille patiemment les « nids » des autres et lorsque l’occupante légitime qui a déployé souvent de gros efforts pour construire son espace de vie commence à y pondre ses œufs, l’usurpatrice jette l’un d’entre eux en dehors du nid ou le gobe, pour y pondre le sien. Un seul, bien placé qui va constituer une vraie exploitation d’un « oiseau par un autre oiseau » puisque elle abandonne les lieux laissant le soin aux occupants de couver l’œuf et ensuite de le nourrir.

Les femelles sont très discrètes lorsqu’elles s’approchent du nid d’un hôte pour y pondre. Certaines espèces parasites suivent de près l’activité de plusieurs hôtes potentiels à la fois afin de connaître le meilleur moment pour agir sans être détecté. Chez plusieurs espèces, il arrive que le mâle distraie intentionnellement les hôtes en chantant près du nid afin de donner une occasion à la femelle au moment où il se fait poursuivre agressivement par les premiers

La femelle va jusqu’à en pondre de 8 à 25 dans autant de nids différents afin d’être certaine que l’avenir est assuré. On croit que la raison de sa conduite vient du fait que la mère se nourrit d’insectes toxiques et que cette nourriture n’est pas bonne pour les petits. Les parents par procuration s’épuiseront à nourrir cet intrus qui a souvent détruit la couvée et se révèle un profiteur vorace. Après trois semaines de présence exigeante et quand il aura acquis assez de forces il s’envolera vers d’autres horizons !

Les mœurs du coucou inspire bien des pratiques politiciennes au moment des scrutins. S’installer dans le « nid » de l’autre, profiter des soins dispensés par les « habitués » et en profiter pour se considérer comme légitime en oubliant les conditions dans lesquelles on est arrivé.e  devient une règle. Un seul « œuf » déposé partout de la même manière, sans trop se soucier de des « nourrisseurs » permet de tabler sur un résultat plus sûr, qui autorisera la survie de l’espèce.

Enlevez donc un « u » et un « o » au coucou et vous obtiendrez sans trop de peine le sentiment que peut éprouver, celle ou celui qui a trimé pour permettre que l’on mette par-dessus bord la « progéniture » en laquelle il espère. Aucune illusion sur l’avenir puisque les pratiques ne changeront pas de sitôt. Les mœurs du coucou en ce printemps et probablement au printemps prochain serviront de base aux tractations électorales.

Tout le monde cherche à se trouver le nid le plus douillet, le plus agréable pour y déposer ses « œufs » avec l’espoir de bénéficier du soutien inconditionnel des occupant.e.s antérieurs pour un jour s’en prendre à eux en prétextant des insuffisances. En résumé la vie politique avec des oiseaux de plus en plus rares en rouge, en rose et surtout en vert est en train de se « coucoufier » ce qui rend bien des électrices et des électeurs méfiants et désorientés. Comme je les comprends par expérience ! 

Cet article a 11 commentaires

  1. J.J.

    « Enlevez donc un « u » et un « o » au coucou et vous obtiendrez sans trop de peine le sentiment que peut éprouver, celle ou celui qui a trimé pour permettre que l’on mette par-dessus bord la « progéniture » en laquelle il espère.  »
    Tu me l’as enlevé du clavier …

    Un autre « usage local » à propos du coucou : on prétend qu’entendre le coucou à jeun est réservé aux paresseux.
    Aussi logique que la promesse de richesse, mais la preuve que l’animal ne laisse pas indifférent.
    Il est vrai qu’il est bruyant.
    Mais la huppe ou le torcol fourmilier, dont les chants sont aussi lancinants, bien que plus discrets, ne bénéficient pas de la même publicité.
    Peut être parce qu’ils n’ont pas des mœurs aussi prédatrices que certains politiques ?

  2. Bernie

    @J J. Le chant du coucou annonce le peintemps

    1. Bernie

      La classe politique ne pourra se développer que si elle est consentante à expliquer le pourquoi de la chose. C’est-à-dire vouloir supprimer les professions de foi. Le « voter pour moi » est hypocrite est n’a plus de sens commun.

  3. J’ai d’abord (et dès réception dans ma boîte mél) réagi au néologisme.
    Ensuite ? J’ai beaucoup appris sur une espèce, sur ses mœurs, et même découvert cette faculté e vider la larve vénéneuse de son poison avant de la dévorer… Là, d’ailleurs, il y aurait peut-être également matière à comparaison avec certains comportements en politique…
    Quant à en lever un u puis un o… cela me fait penser bien sûr aux électeurs (captifs des errements possibles ou des retournements de veste de leur élu), mais encore plus aux militants; À celles et ceux qui ont patiemment construit le nid, qui ont choisi les œufs à conserver et couver sans se douter qu’il y a un(e) intrus(e) potentiel(le)…
    Écrivant cela, je pourrais passer pour un garçon clairvoyant, ayant pris du recul… Eh bien non ! Je fis un choix il y a 47 ans (j’en avais alors 34), je m’y tiens toujours alrs que de temps à autre éclot de nos couvées celle ou celui qui nous coucoufactionne en beauté !!!

    1. Laure Garralaga Lataste

      Mon cher Bruno, nous assistons, impuissants et impuissantes, au massacre du nid… République ! Cela a commencé il y a déjà plusieurs années… Notre avenir et celui du monde est bien sombre ! Je ne vois pas comment nous stopperons ce déclin car, tu le sais, je ne crois pas en un Homme providentiel…!

  4. Laure Garralaga Lataste

    Et pour vous prouver que certains oiseaux sont plus malins que certains politiques…
    Voici mes bons vœux tardifs : « ça peut pas faire de mal…! »
    Aujourd’hui, lundi, les oiseaux sont de retour !
    Moi qui pensais qu’ils respectaient la quarantaine… Que nenni !
    Pic-vert assure la pitance à ces petits… confinés au nid.
    Actualité oblige !
    Merle et merlette refusent d’être désignés…
    « Parents indignes de l’année… » !
    Et osent prendre des risques.
    Monsieur et madame rouges-gorges,
    tels certains Parisiens fuyant la capitale
    ont rejoint leur résidence d’été éloignée de nos maisons !
    Nos chères bergeronnettes ont disparu depuis longtemps !
    Non pas sous les griffes et les dents du Coronavirus, mais… sous celles d’un chat assassin !
    Étourneaux sansonnets, inconscients du danger, vont et viennent…
    Comme si de rien n’était !
    Ainsi va la vie !
    Épée de Damoclès sur nos têtes…
    Courage et prenez soin de vous !
    BONNE ANNÉE 2021…Quand bien même !

    1. Chez moi Laure, la présence de trois chats mâles mais non-chasseurs (quoique… ce n’est pas l’avis des lézards, jouets mobiles qu’il n’y a pas besoin de remonter) ne gêne aucunement les merles, ni les parents, ni les jeunes. En revanche, ces mêmes merles adorent déchiqueter mes plants de laitues (ou autre salade du genre chicorée) et, chaque année, je me fais avoir moins de douze heures après avoir repiqué. La densification du bourg par découpage des lots de jadis (900 à 1000 m² divisés par 3, donc maisons multipliées par 3) avec abattages d’arbres (chênes, châtaigniers, etc) font que les pics ne sont plus dans notre environnement proche. Comme nous agrainons en hiver, nous avons pas mal de petits passereaux (mésanges, moineaux…), des tourterelles (et même chaque hiver un pigeonnier entier ; saletés sur les toitures)… Les pies restent hautainement à l’écart.

      1. Laure Garralaga Lataste

        Ah les pies… ! Tu as de la chance avec elles ! J’aimerais bien que chez moi aussi… elles restent à l’écart !
        Surtout que, lorsqu’elles ont fini l’assiette des chats de mon voisinage, elles me remercient d’une superbe crotte bien glissante…
        Alors je vais les inviter à te choisir comme père nourricier… Sans rancune ?

      2. Laure Garralaga Lataste

        Sais-tu que les chats qui mangent des lézards restent maigres ?
        J’ignore si c’est du lard ou du cochon… Hi ! Hi ! Hi !

    2. Bernie

      Bonjour Laure,
      Ce n’est pas la suppression du « nid république »
      Bonne fin de journée

      1. Laure Garralaga Lataste

        Non, vous avez raison : c’est la « recherche de la suppression » de la République.

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