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Ils sont tous de plus en plus « égo »

La vie politique ressemble de plus en plus à une formidable exposition de nombrils de diverses couleurs. Comme il n’y a plus de débats, d’échanges, de partages autour des valeurs qui rassemblaient des gens d’origine diverses dans le but de convaincre. Désormais l’appartenance partisane ne se met en avant qu’au moment des scrutins locaux, régionaux ou nationaux. On assiste alors à l’affirmation de ce qui devient problématique : exister individuellement plutôt que collectivement. Le mal frappe partout mais avec une exacerbation sur certains secteurs de l’échiquier politique.

La « Gauche » balkanisée donne un excellent exemple de ce phénomène avec le remplacement de toutes ses options fondamentales par un nombrilisme dévastateur. On en arrive parfois à ce qu’il y ait plus de candidat.e.s revendiquant un poste électif que de personnes susceptibles de les désigner. Cette situation conduira au discrédit général car à aucun moment l’intérêt général n’est pris en compte. Les joueurs de flûtes vertes conduisent au précipice en se pensant indispensables et invincibles. 

Alors que le vrai problème résidera dans le désastre de la participation citoyenne, les prétendants sortent du bois sans trop se soucier des dégâts que causera sa prétention. L’attribution d’un droit de tirage d’un poste potentiel soit le seul programme commun en cette période où la forme l’emporte constamment sur le fond. Alors que plus personne n’y croît encore l’étiquette accolée à un nom est sensée valoir un viatique vers l’élection.

Quand on se penche sur les résultats des échéances électorales précédentes rien n’est moins sûr que cette vision dépassée de la vie sociale. Mais comme beaucoup des prétendant.e.s vivent en vase clos la réalité leur échappe. Ils ne se rendent pas compte qu’avant d’espérer vaincre il leur faudra nécessairement convaincre d’autant que les enjeux sont inconnus par près de trois électeurs ou électrices sur quatre !

Impossibilité réelle d’aller à la rencontre des autres soit dans des réunions présentielles soit sur l’espace public ; indifférence quasi-générale à l’égard des prises de position liées à autre chose que celles touchant à la pandémie ; obsession pour l’obtention d’une protection individuelle vie à vis de la Covid ; inquiétude pour l’avenir alors que le présent est déjà très incertain ; préparation morale à un déconfinement ramenant au monde d’avant : le contexte ne se prête pourtant pas à cette insouciance suicidaire.

La proximité avec les élections présidentielles commence à peser sur la vie politique. Cette échéance éclipse tout le reste dans notre pays. Les états-majors sans troupes se mettent à manœuvre pour des calculs ignorés du commun des citoyens : le fric indispensable au financement de la campagne. Tous jureront que cette nécessité ne guide pas les rivalités qui se mettent en place. Il faut pourtant se rappeler que le financement des partis repose sur son nombre d’élu.e.s qui cotisent et qu’il faudra trouver des signatures pour candidater à l’Élysée. Et il faut

S’effacer devant un enjeu qui dépasse chaque cas individuel, constitue une gageure. On n’est plus socialiste, communiste, écologiste, gauchiste…. mais nombriliste avéré « en… vert » et contre tout. La guerre des ego fait rage tant au niveau national qu’un niveau local. Le « monde d’après » prôné par bien des donneur.euse.s de leçons s’arrête à des pratiques du temps passé.

Autant pour les municipales avec le scrutin de liste on a vu naître pas mal d’initiatives « citoyennes » autant le mode de scrutin des départementales a totalement occulté ce type de renouveau. Jamais on a été autant dans la continuité avec des « vierges » effarouchées se réclamant de nouvelles pratiques politiques. La force des habitudes est omniprésente. On va même retrouvé réuni dans un pacte de non concurrence en marche des adversaires déterminés du pouvoir en place et de farouches soutiens de ce dernier. Rien n’arrête les destructeurs de la vie démocratique ! 

La vie politique moribonde va disparaître emportée par la « peste brune » puisque cette maladie du corps social n’a plus d’antidote face à elle. Ou on tente de l’imiter ou en essaie de la valoriser afin de démontrer que l’on est le seul rempart possible mais à l’arrivée elle contaminera des millions d’esprits : des calculs dangereux !  Pendant que les chamailleries s’exacerbent, que les têtes enflent et que l’on cherche en vain un vrai vaccin contre la démagogie le mal progresse sans aucun obstacle idéologique.

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