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Rendre compte pour réhabiliter la notion d’engagement

Depuis maintenant 25 ans j’ai pris l’habitude de m’astreindre à un compte-rendu de mandat destiné à celles et ceux qui souhaitent apprécier l’adéquation entre les engagements pris et les résultats obtenus. Il faut bien admettre que ce type de rencontre se voulant citoyenne n’a jamais rencontré un succès populaire très élevé surtout en présentiel. Tant comme Maire que comme Président de la Communauté de Communes ou Conseiller général (ou départemental) ces rendez-vous avaient pour moi une forte valeur symbolique : démontrer que les élus doivent au minimum rendre des comptes à celles et ceux qui leur ont fait confiance.

L’argument généralement avancé par bon nombre de celles et ceux qui ont obtenu une fonction élective c’est que « personne ne vient à ce type de rencontres et qu’elles sont donc inutiles… »Il arrive même que des donneurs de leçons en temps normaux raillent l’initiative. Et pourtant la démarche relève au minimum de ce que l’on doit aux électrices et aux électeurs quel qu’en soit l’impact.

Qui compare les documents de campagne électorale et un éventuel bilan effectué sur ces bases ? Qui tente d’apprécier un bilan ? Quel individu ose venir dialoguer avec l’élu pour évaluer la réalité de son action ? Rendre compte de son action n’a pas l’heur de plaire ! On préfère de loin, l’anathème sur les mensonges ou les formules totalement absurdes qui tuent la « politique ». Je lis déjà des promesses électoralistes à propos des Départementales ou je boue en lisant des grandes déclarations ou des promesses sans vraiment aucun sens.

Mieux déjà des propositions reprennent avec tambours et trompettes des… propositions déjà réalisées en tablant sur le fait que les habitants en ignorent tout. Bien des experts répètent à l’envi que l’on n’est jamais élu pour un « bilan » car plus personne ne se souvient de ce qui a été réalisé mais de ce qui ne l’a pas été ! L’ignorance sert de couverture à tous les représentants de ce monde où le slogan a remplacé la preuve.

Dans le contexte sanitaire actuel il est devenu impossible de tabler sur le présentiel et donc sur le débat direct avec les citoyennes et citoyens. Doit-on pour autant renoncer à laisser une trace de l’action menée ? Surtout pas car le numérique offre une palette de possibilités de transmission qui ne doit pas être occultée et même imparfait en raison du fait qu’il n’est pas accessible à tout le monde, il doit être utilisé.

L’avantage c’est que la diversité des supports (visioconférence, facebook live, enregistrement pour diffusion ultérieure). Il n’y a pas de système meilleur l’un que l’autre mais c’est leur complémentarité qui doit fournir le résultat attendu. Délivrer simplement le message des « engagements tenus » relève dans cette ambiance pesante de défiance à l’égard de la « politique » de la nécessité absolue ? Or le nombre de compte-rendus de mandat n’a jamais été aussi faible car il existe une facilité consistant à éviter de les présenter.

Il serait intéressant que face à un public un député ou une Députée vienne rappeler les lois qu’ils ont votées et répondent aux conséquences de leurs actes d’alignement sur des textes voulus pas les gouvernants. En ce qui me concerne de manière aussi complète que possible j’assumerai les décisions prises au bénéfice des habitants du canton de Créon entre 2015 et 2021 ! J’attends avec délectation les questions, les contestations ou les demandes de précisions.

Il y a un peu plus de 150 ans la Commune de Paris mettait en place avant l’élection des représentants parisiens les principes suivants: « Les membres de l’assemblée municipale, sans cesse contrôlés, surveillés, discutés par l’opinion, sont révocables, comptables et responsables. » Autrement dit, le « mandat impératif » s’oppose au « mandat de représentation », lequel donne liberté à l’élu d’interpréter son programme en fonction d’une situation mouvante et évolutive. On connaît la fin malheureuse de cet épisode vraiment démocratique de l’Histoire de France.

Loin de moi l’idée que nous devrions revenir à ces mesures impitoyables mais au moins il faudrait admettre que des obligations morales existent pour les représentants d’une commune, une intercommunalité, un Département ou une Région. Rendre compte c’est en effet enrichir la démocratie.

Ce soir à partir de 19 h 15 sur mon profil Facebook vous pourrez librement suivre une visioconférence citoyenne autour de ce que le conseil départemental a apporté au secteur du canton de Créon. Ce sera celle qui mettra un terme à 38 ans et deux mois de fonctions électives marquées par l’envie de faire vivre une vision du rôle d’élu local.

Cet article a 4 commentaires

  1. Laure Garralaga Lataste

    Je partage et approuve !
    As-tu connaissance des résultats aux élections qui se dessinent au Royaume Uni ?

  2. GRENE CHRISTIAN

    38 ans et 2 mois de mandat, qu’il soit impératif ou de représentation, c’est quand même mieux qu’un mandat d’arrêt ou de dépôt pour le même laps de temps. Qu’est-ce qui est mieux? Le salon rouge ou la cellule… grise?
    Chapeau Jean-Marie, je m’honore d’être ton ami et je sais que tes administrés, à l’échelon local et départemental, vont perdre un peu plus qu’un élu avec toi. Un honnête homme aussi. Ce n’est pas si banal en politique…

  3. pontoizeau-puyo martine

    bonsoir Jean Marie, j’approuve et partage les propos de Christian Grené. Ton remplacement sera difficile. Sur mon secteur TARGON/CADILLAC c’est le néant. rien je ne sais même plus qui s’en occupe, c’est te dire……………………..

    1. Bernie

      @ Bonsoir Martine,
      Connectez vous sur la page de JM Darmian. Il vous attends pour échanger.
      Très bonne soirée
      Bien à vous

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