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Attention un train électoral peut en cacher un autre !

A une vingtaine de jours des élections départementales et régionales il y a tout lieu de s’inquiéter de du contexte dans lequel elles se préparent. La pandémie a bon dos car elle sert à expliquer le désintérêt dramatique d’une très grande majorité des électrices et électeurs potentiels pour des scrutins dont elle ne comprend pas les enjeux. La recentralisation des enjeux a totalement occulté la réalité de ces rendez-vous. La proximité qui a permis une participation élevée aux scrutins locaux n’a plus aucun impact.

Il fait être vraiment aveugle pour ne pas constater que la course vers les présidentielles est engagée et qu’elle absorbe en fait toutes les initiatives prises par des candidats cherchant à convaincre du poids conjoint du local et du quotidien. On a oublié que ce lancement de l’opération « Élysée » n’aurait dû intervenir qu’après le renouvellement des conseils gérant les régions et les départements initialement prévu en mars… Le report en juin a accentué l’interférence politique.

Emmanuel Macron ne peut attendre que ces échéances aient lieu car tous les augures électoraux s’accordent à prévoir que son « parti » va se mettre en marche à reculons. Divers sondages effectués en Gironde pour quelques candidates privilégiés indiquent que le seul espoir de s’en sortir pour elles résident dans des alliances le plus à droite possible. Il arrive même que des « partenaires » désignés aient été lourdés comme des malpropres car considérés comme trop progressistes.

L’affaire de l’alliance régionale en Provence alpes Côte d’Azur constitue l’illustration parfaite de la situation. Impossible de se sortir du piège d’un échec potentiel sans utilisation des supports que sont encore les réseaux d’élus engagés dans la concurrence sur le thème « moins à droite que moi tu meurs !». Un phénomène bizarre se produit donc avec un Rassemblement National se dédiabolisant et faisant donc semblant d’adoucir des propos qui rendait une part de électorat prudente et une droite républicaine fermant les yeux sur des abus textuels inédits.

Les médias déversent des flots de déclarations ou d’analyses pré-présidentielles. Le président sortant occupe d’ailleurs le créneau en multipliant les entretiens, les déclarations, les décisions et obligeant ainsi ses rares contradicteurs ayant la possibilité de lui répondre à venir sur les créneaux qu’il a choisis. Une manière habile de profiter des obligations de campagne qu’ont certains de ses concurrents. D’ailleurs sortent majoritairement des intentions de vote aux présidentielles de telle manière que l’on ne parle surtout pas des deux scrutins qui s’annoncent.

Dans l’histoire de la V° République le Gouvernement démissionnait si le résultat d’une consultation était nettement défavorable à la majorité qui le soutenait. Il y a fort à parier que ce ne sera pas le cas début juillet puisqu’il n’y aura aune possibilité de comptabiliser les pourcentages des voix du parti présidentiel. Une seule certitude toute la communication le 20 juin au soir tournera autour du fameux concept du Front républicain.

Plus le rassemblement national obtiendra de voix et plus le second tour des régionales et des départementales aura valeur de test pour l’élection présidentielle. Un double constat s’impose. Le premier vient du fait que l’électorat de Droite n’aura en grande partie plus de retenue pour voter en faveur des la Marine nationaliste. Tous les sondages le constatent : la moitié des votants pour la gauche annonce qu’elle restera à la maison en cas de duel Le Pen-Macron ! Le 27 juin prochain constituera à cet égard une répétition intéressante !

Dans un tel contexte cyniquement le RN, certain qu’une simple photo de candidat.e.s embarqués avec leur Marine suffira à capter le maximum de voix, a caricaturé la démocratie. En Gironde par exemple un tiers de ses candidat.e.s titulaires n’a aucun rapport (domicile ou mandat) avec le territoire qu’il prétend représenter. Aucune spécificité locale ; aucune autres références que celles des mots d’ordre nationaux qui serviront de base aux présidentielles ; un seul objectif : vendre du Le Pen grâce à une campagne financée par l’État : l’objectif essentiel est celui de la présence !

Facile de constater que sur le plan des objectifs c’est identique à gauche : lorsqu’un candidat installé sur la ligne de départ de la compétition vers l’Élysée il a souhaité lancer ses candidats dans des alliances expérimentales. C’est suicidaire localement mais vu de Paris c’est indispensable de montrer ses muscles pour s’installer dans le rôle du candidat incontournable. Allez rendez-vous en fin de mois pour vérifier que le jeu du « qui perd gagne » devient le préféré des progressistes…

Cet article a 9 commentaires

  1. François

    Bonjour J-M !
    «…Rassemblement National se dédiabolisant et faisant donc semblant d’adoucir des propos qui rendait une part de l’électorat prudente et une droite républicaine fermant les yeux sur des abus textuels inédits…. »
    Je reste perplexe et interrogatif après la lecture de ton billet.
    Beaucoup de lecteurs auront, j’en suis convaincu, la même « superposition » du calque avec l’histoire attribuée à Ésope du petit berger et du loup. Je crains, raisonnablement (!), que la réussite ne soit l’inverse du but recherché.
    En effet, les derniers électeurs qui prendront le chemin des urnes auront en mémoire que, depuis 2002 (surtout), les politiques multicolores agitent chaque fois sur leur cheminement hésitant ces oriflammes bruns ou noirs alors que, dès le lendemain, ils constatent qu’ils ont été encore bernés ( un mot commençant par la même lettre est plus adéquat ! ).
    Certains prétendent que « les français sont des veaux », mais ces bestioles ont aussi une mémoire : gare aux coups de sabot !
    Mais bien sûr, ce n’est pas parce que l’on réintègre dans l’équipe nationale un piètre exemple citoyen pour les jeunes qu’il ne faut pas rester vigilant sur la touche … mais aussi depuis les tribunes ! !
    Amicalement.

  2. GRENE CHRISTIAN

    Te souviens-tu, Jean-Marie, de ce que tu lisais dans les journaux le 31 mai… 1968? La France, alors, défilait à Paris de la Concorde à l’Etoile pour se ranger derrière son « grand rassembleur ». Alors, me vient un vieux refrain nostalgique: « Elections, piège à Macron »!

  3. Jean-Marie (d’abord : bonjour !), je viens de te mettre en MP le partage d’un post FB que j’ai pondu et mis en ligne hier.
    Je pense que s’il y a barrage (ou front) républicain, la question n’est pas de sauver ou non Macron, même plus d’empêcher la fille du « Menhir » d’accéder à l’Élysée, mais bien de l’empêcher d’avoir une majorité législative. Depuis 2002 et avec la simultanéité de durée des mandats présidentiel et législatif, les législatives sont littéralement accrochées à la présidentielle et transforment ainsi l’essai de la présidentielle. « On l’a élu(e) et on lui donne une majorité à l’Assemblée Nationale ».

    Si nous sommes incapables de barrer la route à la bleue-marine, nous avons la possibilité de diminuer fortement sa capacité de nuisance et, qui sait ? de faire capoter totalement l’expérience.
    On m’objectera qu’une dissolution pourrait, si elle implore le bon peuple, la renforcer.
    On m’objectera qu’il y a les ordonnances.
    Toutes choses possibles. Je ne détiens aucune vérité stratégique, mais au moins je propose quelque chose, en dehors de toute préoccupation concernant le destin d’Emmanuel Macron…

    1. facon jf

      La tentation de retourner la table est au cœur de la réflexion de beaucoup des orphelins de la pensée humaniste et progressiste. Le front appelé faussement républicain est en voie de délitement, mais tout indique que le piège va encore fonctionner et c’est tout ce qui compte pour l’oligarchie en place. Quoiqu’il arrive, l’espérance ou désespérance d’un troisième tour législatif sauvant la mise au système n’est qu’une illusion. Le VRAI pouvoir financier s’accommodera facilement du bleu marine tout comme il l’a fait en 40 , l’armée et la police fortement noyautées renforceront ce nouveau pouvoir. Les ténors de la droite extrême rejoindront les rangs du RN pour créer un « nouveau » gouvernement de rencontre au bon goût de Vichy. Et l’oligarchie,quelque soit le nom de l’occupant du trône, continuera diriger ( dépecer ?) VRAIMENT le pays. Macron et ses spins doctors jouent sciemment avec le feu, en boostant le sécuritaire Darma nain, en encourageant la ministre Bornée du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion dans des réformes iniques pour radicaliser les votes.
      Si pareille aventure advenait, il faudra des décennies de luttes autres qu’électorales, pour tourner la page.
      Reste que, pour moi , je préfère prendre ce risque que de rejoindre le méprisant QUOI QU’IL EN COÛTE !
      cordialement

  4. Philippe Labansat

    Les institutions monarchiques de la cinquième, République, de haut en bas du territoire, n’autorisent aucun espoir.
    Tant que nous traînerons ce boulet institutionnel, notre arriération démocratique sera indéracinable.
    Et le radotage médiatique autour de cette pitoyable élection présidentielle, entretien l’affligeant bonapartisme de notre population.
    Je refuse de participer à cette pantalonnade démocratique, et je crains que cela m’oblige à devoir encore prendre une carte de pêche…

  5. facon jf

    bonjour,
    affreux dilemme rester à la maison ou aller voter ! Sur mon canton les candidats « supercantonniers  » sont 3, la droite extrême avec un redede héritier du trône électoral de son papa, Les affidés FN rebaptisés RN et un duo de rencontre cachant mal qu’il roule pour le méprisant. Aux régionales l’autoroute est réservée pour Wauquier de la droite extrême, l’extrême droite en embuscade, et une parachutée PS attaquée par son propre camp y compris sur ses origines , les égolos sur la voie parallèle à l’autoroute pédalent frénétiquement sur leurs vélos électriques.
    . Pffff !!!! rien de motivant dans le menu du restaurant électoral.
    Je finis par penser comme l’immense et oublié Octave Mirbeau « Les moutons vont à l’abattoir, ils ne disent rien et n’espèrent rien. Mais du moins ils ne votent pas pour leur boucher qui les tuera, ni pour le bourgeois qui les mangera. Plus bêtes que les bêtes, plus moutonniers que les moutons, l’électeur nomme son boucher et choisit son bourgeois. Il a fait des révolutions pour conquérir ce droit. » ( la grève des électeurs 1888 )
    Force est de constater que comme disait André Gide « la promesse de la chenille n’engage pas le papillon » et les promesses sont immédiatement trahies sous les yeux impuissants de l’électeur, l’un des fondements des gouvernements représentatifs étant l’indépendance des gouvernants vis-à-vis des gouvernés. Pas de comptes à rendre.
    Alors pourquoi continuer la mascarade électorale ? Combien de temps encore les électeurs accepteront d’entrer dans la sinistre piège du c’est moi ou les diaboliques FN ou RN ? Combien de preuves de trahisons faudra-t-il encore pour que l’électeur saisisse au collet ces menteurs et manipulateurs patentés ?
    « SI VOTER CHANGEAIT QUELQUE CHOSE, IL Y A LONGTEMPS QUE CA SERAIT INTERDIT » Coluche rejoint par la pensée Octave Mirbeau . Communion improbable de pamphlétaires nous invitant à faire de la politique autrement que par un bulletin de vote glissé anonymement dans une urne.
    Mais comment diable Mirbeau a fait pour imaginer Isidore Lechat (le personnage principal de la comédie, Les affaires sont les affaires en 1903) pour que l’on puisse aujourd’hui si bien reconnaître le banquier méprisant au sommet de l’état.
    bonne journée

  6. Laure Garralaga Lataste

    Voilà des années que je garde en tête cette hantise certitude : « Au secours… Ils sont devenus fous ! »
    Ce mot d’ordre, attribué à cette Gauche aujourd’hui disparue et à laquelle je suis toujours restée fidèle, alimentera peut être un jour les oubliettes de notre Histoire…
    L’an prochain, au premier tour, je ne choisirai pas. Au second j’éliminerai……

    1. Bernie

      Laure bonsoir,
      Je suis partisane du développement des langues maternelles ou régionales. Les cultes de personnalités politiques : rien à faire, je m’en « tape le coquillard « .
      Bonne soirée

  7. Bernie

    Dans la suite de mon précédent commentaire, il me semble logique de développer le patois charentais.

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