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Une gifle laisse toujours des traces

Vous souvenez-vous d’une gifle qui aurait marqué votre vie. Une vraie, une qui aurait sanctionné un acte plus ou moins répréhensible ! Souvent on l’oublie ou on fait plutôt semblant de l’oublier car elle ne rappelle pas des moments glorieux. Elle a évolué au cours des années passant du statut de sanction admise et même recommandée à acte répréhensible car traumatisant pour celui qui la reçoit. En fait souvent l’orgueil est davantage blessé que la joue.

Elle peut être parfois élégante et annonciatrice, dans le grand monde, de moments beaucoup plus dangereux. Dans les romans de cape et d’épée, en fouettant le visage avec une paire de gants, un mari offensé ou un ennemi provocateur lançait un face à face susceptible de mal se terminer. Le duel sur le pré, selon les codes de l’honneur, débutait toujours par une « giflette » badine mais réputée offensante.

On est bien loin en pareilles circonstances de la « paire de baffes », de la « mornifle », de la « taloche » beaucoup plus ordinaires et traduisant une violence non contenue. Souvent l’annonce de ces sanctions proclamée à haute voix constituait une menace. Heureusement dans la vie courante dans bien des cas la promesse n’est pas tenue… car elle constitue une « arme » de dissuasion. Malheureusement il arrive que la main soit trop lourde causant des ravages sur les êtres faibles.

Le cinéma a immortalisé ces situations dans des séquences célèbres. Parfois elles sont simulées mais aussi démonstratives d’une envie réelle de marquer son empreinte. Dans le célèbre film justement intitulé « la gifle » de Claude Pinoteau l’ancien catcheur Lion Ventura en décoche par exemple une mémorable à « sa » fille. Isabelle Adjani alors âgée de 18 ans joue son premier grand rôle. Elle pousse à bout « son » père qui décoche une authentique claque dont l’actrice se souviendra longtemps.

Il ne faut pas se fier au bruit qui accompagne ce geste spectaculaire car ils sont la plupart du temps exagérés pour impressionner le spectateur. Il y a tout un art dans la manière dont l’action se déroule. Avez-vous remarqué que le son d’une gifle féminine est beaucoup plus aérien et léger que celui de la même frappe décochée par un homme ? C’est ce qui donne le dosage de l’action et ses conséquences. Les plus sonores ne sont pas les plus dangereuses et l’effet surprise reste le plus impactant.

J’ai en mémoire celle qui a marqué ma vie. A 15 ans je me considérais comme à l’abri d’une telle « humiliation ». Lors d’un cours d’anglais, en classe de troisième du collège d’enseignement général de Créon, je ne participais pas de manière très orthodoxe à l’enseignement dispensé par Mademoiselle Abadie, jeune professeur plus tonique que mon accent.

Très occupé à déranger le duo de filles studieuses devant moi je ne vis pas arriver dans mon dos et dans l’allée entre deux rangées des bureaux doubles. Une remarque idiote et au moment où je sentis la menace, je reçus à la volée la plus splendide des gifles, celle qui conjuguais l’effet de surprise et la précision. Le rouge me monta aux joues sans que la force du coup en soit la cause. La honte totale. L’anéantissement absolu. La déroute morale.

Je vis sur certains visages un sourire compatissant mais davantage de stupéfaction tant la sanction imminente avait été impressionnante. La main fine de la professeure cuisait. Elle me regarda droit dans les yeux et lança « qui aime bien châtie bien ! » Rien d’autre. Près de 60 ans plus tard j’en garde la trace morale car ce fut la seule d’une vie. Un chef d’œuvre d’efficacité et d’opportunité.

Impossible dans dire autant de l’agression dont j’ai été victime en mars 2014 alors que j’étais encore maire pour quelques jours. Les,coups reçus même s’ils ressemblaient à des « baffes » punitives n’avaient pas la même portée. La peur les accompagnaient. Le sentiment que le pire pouvait découler d’une agression débridée. L’amertume subsiste puisque plus de 7 ans plus tard rien n’est définitivement clos et la claque morale encore très vivace.

Depuis je n’ai jamais compris le principe religieux voulant qu’il faille tendre l’autre joue en pareilles circonstances. Une attitude difficile à supporter quand on garde les stigmates de la première « blessure ». La gifle restera toujours un vrai traumatisme que le temps n’efface pas aussi vite qu’on le voudrait.

Cet article a 5 commentaires

  1. J.J.

    De nouvelles précisions à propos de l’auteur de « l’attentat » me donnent à penser que le traitement de cette affaire relève plus de la psychiatrie que de la justice.

    Cependant je rappelle l’esprit de mon commentaire à propos de l’affaire des deux histrions reçus dans les salons de l’Élysée : « on ne galvaude pas les symboles de la République (surtout quand on en est le président).

  2. Philippe Conchou

    Pour une fois d’accord avec JJ, ce pauvre couillon risque 3 ans de prison, il serait mieux dans une institution pour déficient mental.
    Ou alors une peine d’intérêt général, comme l’entretien des WC de l’Elysee , comme ça il serait dans la maison de la Pompadour.

  3. facon jf

    Bonjour,
    Les communicants de l’Élysée sont des grands comiques programmer une visite d’une école de cuisine au pays de la pogne c »était risquer de faire monter le soufflé merdiatique. Ils sont aujourd’hui, jour de réouverture des restaurants, comblés avec un merveilleux dessert servi de main de maître, j’ai nommé  » la tarte à Tain  » du nom du village de cette création. Un dessert à faire se pâmer d’aise le méprisant poudré.
    Après la confusion, l’émoi des politiques qui nous cuisinent un affreux brouet à grands coups de louches de protestations devant l’ignoble crime de lèse-majesté. Chacun se pousse du col pour être au premier rang des protestataires de cette violence sans nom.
    Les communicants du château appuient sur l’accélérateur voyant une occasion rêvée de faire reluire l’image du méprisant.
    Mais où étaient-ils tous ces biens pensants lorsque les GJ étaient nassés, gazés, matraqués, estropiés, éborgnés, jugés et embastillés ?
    Montrer du doigt un « idiot utile » en dénonçant sa violence, alors que l’on profite d’un système qui ne se maintien que par la violence relève de la grande tartufferie.
    Les soi-disants opposants sont pris au piège, condamnés à encenser la politique répressive.
    « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes.  » Jacques-Bénigne Bossuet
    On pourrait même dire que « Dieu pleure » quand Il voit la bêtise et l’aveuglement de certains de nos dirigeants…
    Ce pays étouffe, ce pays est étouffé par une classe politique et médiatique insupportable de suffisance et de bien-pensance, et ce pays va exploser parce qu’on lui interdit de penser et de se penser. Continuez à supprimer les espaces de parole, persistez à supprimer les espaces d’expression et de pensées, bridez les libertés, muselez la démocratie.
    Alors, vous comprenez mieux le sens de la phrase et de la pensée de JFK.
    « À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes »
    L’appel républicain, il faudrait que les politiques se l’adressent à eux-mêmes.
    bonne journée

  4. Tusitala

    Fanfaron 1er : «  » Qu’ils viennent me chercher…!!!! «  » ». Bé voilà….!!!!

    MONTJOIE, SAINT-DENIS, A BAS LA MACRONIE !…
    (… que trépasse, si je faiblis !)

    A l’exception notable de l’ensemble de la classe politique officielle, bien obligée de dénoncer (au moins pour la forme) le geste de cet anarcho-royaliste des temps modernes, c’est un immense éclat de rire populaire qui a déferlé hier sur la Toile suite au soufflet reçu par Emmanuel Macron en visite dans la Drôme.

    Quelques esprits chagrins, drapés dans la dénonciation de « l’atteinte à la diginité et la sacralité de la fonction présidentielle », ont chantonné un air un peu différent.

    C’est leur droit…

    Mais qui, le premier, a porté atteinte à l’image présidentielle, et à celle de la France ?

    Qui, par son ignorance crasse de la colonisation, a accusé la France de crime contre l’humanité ?

    Qui a fait de la Guyane une ile ?

    Qui a transformé l’Elysée en fête foraine, lupanar d’un goût douteux, lors de la Fête de la Musique 2018 ?

    Qui a donné des accolades bizarrement appuyées à un « jeune » braqueur de Saint Martin, faisant pour la photo un doigt d’honneur à la France et au chef de l’Etat ?

    Qui a eu le culot de conseiller à des chômeurs de simplement traverser la rue pour trouver du travail ?

    Qui s’est permis de séparer les « gens qui réussissent » de « ceux qui ne font rien » ?

    Qui a évoqué les femmes « illettrées » de GAD ?

    Qui, sur une chaîne de TV étrangère (CBS), s’est permis d’annoncer qu’il fallait « déconstruire notre histoire » ?

    Les occasions de rire n’étant pas fréquentes par les temps qui courent, rigolons franchement de cette bonne blague franchouillarde….

    Et puis au fond, comme Jack Lang l’avait noté avec élégance lors de l’affaire DSK… « y’a pas mort d’homme »

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