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1949 : Fauto Coppi et Gino Bartali tarversent Créon

Comme l’étape de l’année précédente entre La Rochelle et Bordeaux avait été animée les organisateurs du Tour reprenne le même parcours en 1949. La Grande Boucle passe donc à nouveau par Créon le vendredi 8 juillet en fin d’après-midi. Cette fois il va franchir la Garonne par le pont de Langoiran. Les coureurs traversent donc la ville bastide par les rues de Libourne et de Saint-Genés où Michel Vigneau va faire un cliché historique.

Le peloton est réduit à 87 partants. Les Français se portent en tête en début d’étape mais le parcours contre la montre de la veille entre Les Sables d’Olonn et la Rochelle a laissé des traces et l’atmosphère n’est pas à la lutte. Le retard sur l’horaire s’accumule au fil des kilomètres. A Cognac (km 93), on ne trouve que deux attardés à 3’45 » : Gottfried Weilenmann (Suisse), qui a chuté et Georges Aeschlimann (Suisse), qui l’a attendu. Marcel Dussault (équipe centre Sud-Ouest) souffre d’une déchirure musculaire et abandonnera quelques kilomètres plus loin son premier Tour de France qu’il quitte avec une victoire d’étape.
Jusqu’à Jonzac (km 127) Raphaël Géminiani pousse une pointe suivi de l’Italien Ettore Milano qui refuse de mener. Tout rentre alors dans l’ordre. La première escarmouche sérieuse est déclenchée à la sortie de Montendre (km 147 – contrôle de ravitaillement) par l’Aiglon belge Jozef Verhaert qui échoue mais nouvelle tentative de son équipier Jacques Geus, escorté par l’Italien Mario Ricci puis rejoint par André Mahé (équipe Ouest-Nord) puis par le peloton. La bagarre est bien déclenchée.
A St-Denis-de-Pile, à 70 km du but, Robert Desbats, le régional de l’étape démarre. Successivement, par groupes, Lucien Lazaridès, Camille Danguillaume (France), Bruno Pasquini (Italie), Nello Lauredi (Sud-Est) et Albert Dolhats (éuipe Centre Sud-Ouest) , seulement présent pour protéger Desbats en tête puis Fiorenzo Magni (cadetti italiens), Raphaël Géminiani (France) et encore Maurice Diot (France), Raymond Impanis (Belgique) et Paul Pineau (Centre Sud-Ouest) tentent de rejoindre sans succès le Bordelais. Le peloton se regroupe.

Des tentatives diverses ont lieu et à Créon deux coureurs échappés passent avec quelques mètres d’avance sur le reste de la troupe. Mais à Portets (km 235), Raymond Impanis, Blanc, Diot, Tacca, Peverelli seront les premiers à y parvenir. Robert Desbats aura lutté seul durant 45 km mais il parvient à rester avec le « paquet » mené par Raymond Impanis.

A l’arrière, Guy Lapébie a riposté, suivi par Rik Van Steenbergen (Belgique) et Louis Caput (Ile de France). Les trois sprinters se lancent à Créon à la poursuite des échappés et font la jonction à Castres (km 237). Les Italiens de Créon exultent car ils ont tous vu passer en un éclair leurs idoles Bartali et Coppi !

Devant la lutte des trois sprinters va se résumer sur la piste bordelaise à un duel Lapébie-Van Steenbergen, car Caput a manqué un virage et ne pourra disputer sa chance. Le Belge attaque aux 450 mètres, déborde Lapébie, prend 5 longueurs et semble avoir course gagnée. Le duel Van Steenbergen – Lapébie semble en effet largement tourner au bénéfice du Belge mais ce dernier s’effondre complètement et se fait dépasser par le régional de l’étape. La foule est au comble du bonheur.

Pas le célèbre reporter Georges Briquet qui soupçonne le Bordelais d’avoir acheté son succès. Pour sa défense, l’Anversois déclarera : « Je me suis trompé d’un tour, je n’ai pas entendu la cloche. » Le mystère demeure.
Le coureur de l’équipe de l’Ile-de-France Jacques Marinelli reste maillot jaune. Blessé lors de la cinquième étape, Fausto Coppi attaque les Pyrénées avec une demi-heure de retard au classement général. Il gagne les deux étapes contre-la-montre et distance ses adversaires dans les Alpes pour remporte ce Tour avec plus de dix minutes d’avance.
Révélation du régional Jacques Marinelli, maillot jaune (de la 4 ème à la 9ème étape) se retrouve troisième au classement général. Les Italiens Coppi et Bartali, largement au-dessus de leurs concurrents, oublieront leur rivalité lors de ce Tour.

La colonie italienne de Créon sortie de la période délicate de la guerre et en pleine ascension sociale va se délecter de son duo de champions. Sous l’impulsion de l’un de ses leaders Pierre Truant elle va créer la section cycliste du club Athlétique Créonnais et symboliquement lui choisir un maillot qui sera… vert, blanc et rouge ! 

Photo unique (Michel Vigneau-Collection JMD) : Deux des échappés rue de Saint Genés (angle rue Bernard Palissy) filent vers Langoiran

Cet article a 4 commentaires

  1. J.J.

    Lucien Lazaridès, ?Je connaissais mieux son synonyme, avec l’original prénom d’Apo(Jean Apôtre) .

    À cette époque ne courait pas encore Roger Hassendorfer( Roger le Fou) qui s’illustra sur le Tour comme boute en train . J’avais vu son restaurant (au début du siècle …) à Kaysersberg en Alsace. Il est décédé en janvier 2021.
    On n’en finirait pas avec les anecdotes du Tour de notre jeunesse !

  2. Grene christian

    Et Matteo Darmian? Après être passé par Milan, Padoue, Palerme, Turin, Manchester, Parme… quand s’arrête-t-il à Créon?
    Euh! Je perds un peu les pédales, c’est un footeux.

  3. Laure Garralaga Lataste

    Entre ces 2 Ritals rivaux, ma préférence allait à Gino…

  4. J.J.

    Une question ,comme ça : nos « d’jeunes  » actuels développent-ils le même enthousiasme que nous avions à propos du tour de France actuel ?
    J’avoue humblement, comme ça , au débotté, que je suis incapable de citer le nom d’un coureur actuel. J’ai vaguement entendu parler d’un coureur, originaire des Balkans il me semble, et qui fait « causer » les successeurs de Georges Briquet, que je ne connais d’ailleurs pas davantage..

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