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Les chinoiseries qui empêchent le cantonnier d’être heureux

Didi effectue toujours des entrées remarquées au Bistrot des Copains. Il se faufile parmi ceux qui occupent le devant de la scène pour gagner le comptoir. Il ne restera pas sur un demi car pour lui tout doit être entier. L’employé municipal tient depuis plusieurs mois le compte à rebours de sa retraite. Il annonce fièrement que la ligne du départ arrive lui permettant de chanter « plus que 4 jours… et demi ! ». Une petite semaine et il tirera sa révérence sans aucun regret même si sa situation professionnelle ne lui procure qu’un maigre pension. « C’est pas grave ! Je me débrouillerai pour tenir le coup ! Nous n’avons plus de crédit pour la maison et je jardine! » Sa force réside dans sa joie de vivre et son optimisme communicatif. Didi respire la ballade des hommes heureux.

Il passe de temps à autres, dès que le planning le lui permet, pour partager son quotidien avec celui qui veut bien lui tendre l’oreille. Didi la gentillesse a pourtant un caractère un tantinet bougon. Il fulmine contre toutes les autorités. Et il ne regrette pas de s’en libérer. Actuellement sa préoccupation essentielle tourne autour du sort que les « écolos » réservent à la société. « Ils vont nous couler explique-t-il et j’ai peur que nous allions à la ruine ! » Son goût pour la nature, la campagne, le jardin, les bons moments partagés dans le village d’Entre-Deux-Mers où il réside un peu loin de tout, l’incitent à ne pas vouloir modifier un iota de sa manière d’être. Didi compte bien en profiter davantage. Alors ce n’est pas le moment.

Le monde actuel le tracasse. Malgré le sketch célèbre de Fernand Raynaud que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître? il n’est plus tout à fait… « heureux » ! La responsabilité en incombe à la « géopolitique ! » Lui il ne connaît pas les dessous de la mondialisation mais il en mesure les effets. Depuis plus de deux ans, la crise sanitaire le met dans l’embarras et lui cause du tracas. Pourvu que la situation internationale s’améliore pour que sa retraite soit aussi paisible que possible ! 

Didi, mandaté par un couple franco-chinois pour entretenir leur propriété se retrouve seul pour assumer la gestion du bien. « Depuis la pandémie ils ne peuvent plus revenir en France. Ils sont bloqués à Pékin où la patronne travaille dans la presse et lui est homme d’affaires. Je me retrouve tout seul pour prendre les décisions sur l’entretien des lieux et leur occupation. Leur maison est fermée et la petite qui est à coté aussi. J’aimerai bien qu’ils reviennent mas ce n’est pas le moment. S’ils quittent la Chine pour venir en France, ils ne sont pas, si j’ai bien compris,certains de revenir ! » Il semble que la situation décrite par le jardinier-surveillant-gestionnaire devienne de plus en plus courante en Gironde. Bien des propriétés même plus huppées n’ont pas vu leurs acheteurs chinois depuis belle lurette. 

« Je corresponds avec eux par mails. Aucun autre contact. C’est embêtant car chaque semaine il y a un truc à régler et il n’y a que moi pour le faire. J’ai appris que les Chinois ne peuvent plus sortir l’argent de leurs bénéfices de Chine sans l’accord du gouvernement. Alors chaque fois c’est un peu compliqué. Heureusement Manu (le patron) étant Français c’est un peu plus facile. » Le cantonnier sent bien que tout se dégrade et ça l’inquiète. Maintenant qu’il va avoir du temps, sur un plateau des chaînes de télé perroquets, Didi pourrait donner son avis illustré sur les rapports entre Paris et Pékin… Il suit l’évolution de la situation avec attention. Il guette le retour de ceux qu’il n’a pas vu depuis deux ans.

« Je vais leur proposer de louer le petit logement pour qu’il y ait quelqu’un en permanence sur leur propriété. Ce sera plus facile pour moi. Je ne ferai que l’entretien. Je suis à la retraite… et je voudrai bien en profiter. Tiens par exemple leur belle limousine dans le garage doit passer au contrôle technique. Elle a cinq ans et il ne s’en sont servi que quelques semaines. Du coup elle n’a plus de batteries.  Que dois-je décider ?» Didi souhaite rester un cantonnier (heureux) et ne pas se prendre la tête avec ces « chinoiseries » qui le mettent au supplice. Vivement que Pékin se réveille et que le monde d’après ressemble à celui d’avant !

Cet article a 6 commentaires

  1. Laure Garralaga Lataste

    « Les chinoiseries » n ‘interpellent-elles que Didi ?
    Est-on sûr que seules « les chinoiseries » nous interpellent ?
    Exemple : Que faut-il penser « des trumperies de Joe Biden » ?

  2. GRENE CHRISTIAN

    Une seule fois dans ma vie j’ai eu envie de battre en retraite. C’était sous les drapeaux où mon compagnon d’armes était un certain Jean-Marie Darmian. 16 mois, c’est long sous l’uniforme! Pourquoi pas 9, le temps pour une femme de donner vie à son enfant? Ou bien 9 comme autant de vies d’Ezio.
    Pour parodier « Mongénéral », comme Le Canard Enchaîné appelait Charles de Gaulle, la retraite est un naufrage. Ou plutôt un saut dans le vide et sans parachute 2e classe ou déclassé, gare à vous! La retraite n’est pas toujours aux flambeaux.

    1. Laure Garralaga Lataste

      @ à Christian
      Certes, la retraite est un naufrage… dixit « la retraite napoléonienne de Russie » ! Mais quand même… je souhaite à toutes et à tous ceux que j’aime et aux autres… de pouvoir gérer : travail et paresse, lecture et écriture, activités et repos, voyages et repli chez soi…
      chanter, danser, peindre ou dessiner… Vous êtes autorisés à compléter!

  3. GRENE CHRISTIAN

    @ Laure,
    ce qu’il faut penser des « trumperies de Joe Biden »? C’est Joséphine Baker chantant « J’ai deux Zemmour »…

  4. Lascourrèges

    Didi, tiens tiens, je reconnais….

  5. J.J.

     » Actuellement sa préoccupation essentielle tourne autour du sort que les « écolos » réservent à la société. »

    Je ne pense pas qu’il y ait lieu de s’inquiéter, avant que ces fumistes arrivent au pouvoir, il faudrait d’abord qu’ils deviennent presque crédibles. Non que les préoccupations environnementales soient un fait à négliger, au contraire, mais on aimerait qu’ils soient gérés par des gens sérieux, qui généralement sont éliminés de la course .
    Il est vrai que dans cette occurrence il y en a qui ont réussi avant eux, mais ils avaient d’autres moyens.

    À propos d’environnement, hier j’ai appris que le fait de tuer un loup était passible d’une amende mirobolante et d’une peine de de prison avec sursis, pour préjudice à l’environnement e à la biodiversité..
    Ce qui m’a amené à me poser une question idiote, fait dont je suis coutumier: « Un loup qui tue une brebis, de quelle peine est -il passible, pour préjudice moral et financier envers le propriétaire de la dite brebis ? »

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