Il n’y a jamais de batailles pour les valeurs inutiles

Hier dans la chronique que je vous proposais certains à juste titre, ont comparé « ma » stratégie du « colibri citoyen » avec les œuvres et les propositions de Rabbi. Je voulais en fait simplement rappeler que chacune et chacun d’entre nous a sa goutte de vérité à apporter dans un monde où les fleuves d’approximations, de désinformation, de manipulations, de pressions médiatiques réputées essentielles. Rien d’autre. Les incendiaires sont en effet partout dans le quotidien. Les pompiers pyromanes occupent le devant de la scène. Les organisations collectives ont été détruites par l’indifférence. Une seule solution : le goutte à goutte qui finira par constituer une force diversifiée qui n’aura pas la prétention de résister au rouleau compresseur des propagandes multiples. 

Être citoyen(ne) c’est s’engager de mille et une manières mais il en est une qui devient de plus en plus exigeante : tenter par des actions concrètes d’apporter une autre vision des faits, des événements et des décisions. Le « colibri » risque c’est vrai dans cette action de se décourager, de se brûler les ailes, de s’épuiser mais nous sommes dans le symbole et surtout dans la volonté de ne pas être spectateur mais pour moi de rester acteur de la vie collective.

Je me suis désengagé volontairement de l’action publique, et comme je l’avais annoncé de tous les mandats électifs obtenus grâce à la confiance renouvelée des électrices et des électeurs depuis des décennies. Je l’ai chaque fois indiqué clairement à l’avance et je n’ai pas varié dans mes décisions. Certes il me sera reproché d’avoir été jusqu’au dernier jour respectueux des engagements que j’avais pris vis à vis de celles et ceux qui m’avaient honoré de leur confiance. Je l’assume quoi qu’il m’en ait coûté. J’apprécie maintenant la liberté retrouvée et je ne compte l’utiliser que pour agir comme bon me semble.

Vous ne verrez pas plus le « colibri citoyen » que je voudrais être, dans le camp des thuriféraires du pouvoir en place que dans celui de ceux qui se ridiculisent par leur ego destructeur. J’ai parfois trop donné. J’ai été souvent grugé. J’admets avoir subi. Je reconnais qu’il m’a fallu avaler des couleuvres. J’ai probablement confondu loyauté et naïveté. J’ai pensé que l’estime et l’amitié étaient inaliénables. J’ai eu des déceptions, des blessures mais après des semaines difficiles je pense avoir retrouvé un autre chemin. J’y croise d’autres personnes, d’autres idées et j’y trouve d’autres plaisirs. J’y vis probablement encore plus près de la réalité. Je découvre que je suis passé à coté de bien des moments de partage. J’y ai gagné en envie de voir autrement l’engagement. 

Ainsi je vous assure que tant que ma santé physique et mentale me le permettra, vous me trouverez toujours face aux porteurs d’intolérance, de haine, de mensonges, d’obscurantisme, d’ignorance, d’outrances sans autre ambition que d’apporter une goutte des valeurs qui n’ont pas cessé d’être les miennes. Pour le reste je laisse volontiers le soin de vous convaincre électoralement à d’autres. J’ai donné.

Le « bain » dans le quotidien m’intéresse toujours plus et j’ai donc choisi d’y « transmettre’ ce que je pense essentiel en allant librement auprès de celles et ceux qui souhaitent m’accueillir pour évoquer par exemple un thème actuel qui ne cesse d’enfler : l’immigration. En m’appuyant sur mon dernier roman « Les 9 vies d’Ezio » je rappelle que la France n’a jamais été pénalisée ou inquiétée par ces femmes, ces hommes venus d’ailleurs. Ils ont même dans des circonstances dramatiques contribué à sauver notre liberté. Pourtant on continue à brandir des menaces sans aucun fondement. Être colibri citoyen c’est le dénoncer !

Aucune prétention dans cette démarche mais la satisfaction de réveiller quelques consciences. Le bilan de l’immigration italienne ayant connu son apogée il y a un peu moins d’un siècle a été considérable. Les « ritals », les « macaronis », les « macas » (dont les descendants représentent actuellement 7 % de la population française) ; puis les « espadres », les « espingouins » ; les « polaks », les « portos » puis les « bicots », les « Banania », les négros,  les « bougnoules, les « melons » ont constitué une constante des fantasmes des démago-nationalistes français. Aucun argument négatif n’est opposable à cet accueil mais beaucoup préfère aboyer avec les chiens d’une garde entretenant leur boutique des horreurs et des fantasmes 

Le « colibri citoyen » tel que je l’imagine doit tout tenter pour résister personnellement et instiller d’autres références dans le maximum d’esprits. Inutile de se bercer d’illusions : cet investissement à ses limites et dans le fond son efficacité reste à démontrer. En écrivant la 4186 ème « goutte » de ce blog je me rends compte que les citations que je préfère restent : “Seules sont perdues d’avance les batailles qu’on ne livre pas.” ou “Qui ira donc compter les batailles perdues le jour de la victoire ?” . Et croyez moi j’en ai perdu pas mal de celles que j’ai livrées sur le fond mais il ya eu des victoires.

Cet article a 11 commentaires

  1. J.J.

    Je suis plus pessimiste que toi, arrivé vers le bout de la course, je constate que tous les beaux espoirs que nous mettions dans des lendemains que nous aurions voulu entendre chanter n’étaient qu’illusion.
    Et s’il y a eu des progrès dans le confort(pour certains) par exemple, dans le fond les fractures sociales ne se sont pas refermées, bien au contraire.

    Tout change et rien ne change, s’il y a eu un progrès social, il est dangereusement remis en cause par des profiteurs éhontés qui se croient honorables et de droit divin par le droit du fric.

    Je viens de relire un vieux bouquin d’Eugène Leroy (l’auteur de Jacqou le Croquant) dont l’action se situe en gros dans la deuxième partie du XIX éme siècle.
    Il se termine par une belle note d’espoir, mais malheureusement dans le fond, et pratiquement, toutes proportions gardées, rien n’a changé.

    1. Laure Garralaga Lataste

      @ à J.J.
      Si je partage ce pessimisme, je garde toutefois l’espoir en la jeunesse… Car si nous traversons une bien triste période, j’espère encore en son réveil pour qu’à l’occasion des prochaines élections, « elle coupe la tête aux trop nombreux serpents à sonnettes »… Attention aux réveils cauchemardesques annoncés !

  2. Laure Garralaga Lataste

    Merci Jean-Marie pour ce « Roue Libre » libérateur… J’ai emprunté ce chemin voilà bien des années… Je t’invite à savourer le bien être qu’apporte la liberté de mesurer combien nos valeurs « Convaincre » étaient avant gardistes ! Nous avons eu le tort « d’avoir raison trop tôt »… J’attends avec impatience, outre l’élection française de 2022, celle du référendum en Nouvelle Calédonie… Car le problème vital pour ce territoire demeure dans la réponse qu’apporteront… les Calédoniens à cette question : laisseront-ils les Chinois capter à leur profit les précieux métaux dont regorge cette île, notamment le nickel ? !

    1. François

      Bonjour @Laure Garralaga Lataste !
      Si, malheureusement, cela arrive, les malheureux chloroformés ne feront que copier leurs illustres sosies métropolitains qui dilapident les biens nationaux …en glorifiant les investisseurs aux yeux bridés !
      Respectueusement.

      1. Laure Garralaga Lataste

        @ à François
        Bonjour, si je partage cette analyse, je constate cependant un léger rafraîchissement dans les relations sino-françaises… Même léger, c’est un signe que la France mesure ((peut-être ? Enfin !) ce qui se joue sur le caillou… !

  3. J.J.

    Les chinois qui ont été colonisés, brimés, transformés en esclaves, ruinés, massacrés, drogués par les occidentaux, [souvenez vous de l’horrible « Sac du Palais d’Hiver » qui a anéanti des richesses millénaires de la civilisation chinoise], considérés comme des sauvages cruels et des demeurés(accusés de manger les petits enfants !), n’ont plus l’intention de se laisser manger la laine sur le dos.
    Qui sème le vent prépare une belle récolte de tempête pour ses petits enfants.

    C’est peut être injuste pour les nouvelles génération, mais nous récoltons le fruit des forfaitures commise par nos ancêtres.

  4. François

    Bonjour J-M !
    « J’ai parfois trop donné. ……. J’y ai gagné en envie de voir autrement l’engagement. »
    Que doit-on penser ? Confession ? Contrition? Offre de Rédemption ? Demande de Pardon ?
    Rassure-nous J-M, toi « l’athée par conviction », serais-tu entrer en religion ?
    Je sais bien que les moines sont souvent d’excellents vignerons, mais enfin ! ! …  A moins que ceux-ci ne se soient lancés dans la production de …rosé, alors là, bien sûr, le Pardon s’impose ! ! !
    Bon ! Trêve de plaisanterie, n’est-ce pas @ Christian Grené ….
    ENFIN ! Oui, ENFIN ! Te voilà en phase de guérison car, comme le disait récemment @ Laure , « Faute avouée… » …. entraîne la guérison certaine de ce virus où l’amitié ne peut avoir qu’une minuscule tant elle est de pacotille ou feu de Bengale ! Je constate que si tu observes ta bévue (heureusement ce n’est pas mortel!) avec tristesse, tu apportes ta pierre à mon édifice déjà monumental !
    Quant au colibri, je dirai qu’il y a un moment où l’oiseau …fatigué par l’âge doit se poser sur une branche salvatrice et, impuissant, observer l’incendie continuer le désastre !
    C’est là que se situe la famille et …les vrais copains qui sont heureux de retrouver le vrai J-M ….même avec les tempes blanches ! ! !
    Bienvenue donc à TOI au sein de l’éternel « Club de la Vraie AMITIE » où la simple poignée de main (même interdite) avec un panaché ou un rosé seront toujours les meilleurs…Pass Sanitaire !
    Amicalement .

    1. François

      C’est là que se situeNT la famille et ….les vrais copains …….
      Pardon à tous les lecteurs mais, avec copier-coller,cela arrive ! !

    2. Laure Garralaga Lataste

      @ à François
      Pour moi, l’essentiel reste la fraternité… l’authentique, celle des combats menés ensemble… car ces combats partagés ne s’oublient pas… N’est ce pas J.M ?

  5. Bernie

    Voilà, je m’intéresse aux civilisations précèdent la notre plus particulièrement à l’île de Pâques.
    Le Machu Pichu & les incas.
    Où sont passés ces habitants de la petite et grande Rappa. Pourquoi ces Moai sont ils alignés sur l’île?
    Qu’elle a été leur colonisation à ces ilous ?

    1. laure Garralaga Lataste

      Le Machu Pichu et les Incas sont des miens…

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