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2022 : gardez l’espoir et l’envie !

Ce sera la première fois depuis des décennies que je n’aurai pas à participer à des cérémonies officielles de présentation des voeux du nouvel an. Pour solidifier le socle de la communauté de communes j’avais proposé à mes collègues dès 1996, de faire un calendrier permettant aux élus locaux qui le voulaient, de se rendre dans le village voisin. Ainsi la présentation des souhaits de bonne année devint peu à peu une ronde collective permettant la découverte et le partage avec les citoyennes et les citoyens d’un territoire. Chaque maire et son équipe y mettaient leur touches personnelles et leur dynamisme mais tous étaient animés par une volonté réelle d’aller à la rencontre du plus grand nombre.

Dans le fond ce n’était pas les « vœux de bonne santé, de réussite, de prospérité et de bonheur » qui constituaient vraiment la clé de voûte des discours. Il s’agissait surtout d’effectuer un exercice annuel de compte-rendu des réalisations ou décisions de l’année écoulée et de d’énoncer des perspectives pour celle qui s’ouvrait. En un clin d’œil lors de ces rencontres il était aisé de repérer l’ambiance générale de la commune. Quand par exemple il y avait plus de personnalités extérieures que d’habitants du cru, le « divorce » entre élus et population était proche. La tonalité générale de ces moments reflétait aussi réellement la conceptions démocratique régnant sur un territoire.

Pour bien des habitants le rendez-vous permettait de se retrouver, d’échanger, de s’informer et plus encore de s’apercevoir que les exigences de la vie moderne avaient tué la notion d’appartenance à une collectivité. Certes si tous étaient invités, tous ne venaient pas mais l’essentiel reposait sur l’offre de main tendue effectuée par les édiles. Depuis leur élection en 2020 dans des conditions pour le moins compliquées, beaucoup d’entre eux n’ont pas pu rétablir ce lien social indispensable à la démocratie. Même si les « vœux » n’ont aucun sens dans le monde actuel, ils avaient l’avantage de nous forcer à s’intéresser aux autres l’espace d’un jour.

La « coupure » qui installée entre les élus et les populations s’était selon moi, transformée en « fossé » durant la dernière décennie. Elle risque de devenir une «fracture » puis un « précipice » sur les territoires où viennent de s’installer des néo-ruraux déjà peu enclin à « vivre local ». Le « Haut Micron » a achevé le désastre en annulant toutes les manifestations liées à ces retrouvailles annuelles. C’était indispensable. Or sociologiquement les conséquences non-quantifiables dans les statistiques officielles ne sont jamais évoquées. Psychologiquement l’isolement (indiscutablement utile) aura détruit des années d’efforts des associations ou des élus de proximité pour justement briser l’un des fléaux de notre époque.

Les vidéos vont se multiplier, les posts pulluler, les messages s’amonceler, les SMS ou les tweets battre des records comme autant de constats de l’impuissance que nous avons à retrouver le chemin du partage réel. On laisse accroire que dans le « monde d’après » nous retrouverons les habitudes qui survivaient déjà difficilement dans ce que certains considèrent comme le « monde d’avant ». C’est faux. La Covid-19 aura causé des milliers de morts physiques mais elle aura aussi détruit des milliards de neurones. On sait que c’est irrémédiable.

Vous aurez droit donc aux vœux télévisés (c’est pas une nouveauté!) au vœux « écranisés », aux vœux « distanciés », aux vœux « aseptisés » et vous oublierez très vite que la seule utilité de cette tradition c’est de conduire les femmes et les hommes à se préoccuper de l’avenir… des autres ou au moins de feindre de s ‘y intéresser. Acceptez-le ains sans trop réflechir i et surtout réjouissez-vous de pourvoir l’apprécier. N’oubliez pas par contre qu’il y a eu une époque récente où on se retrouvait autour d’une galette et un verre de bulles. Il va falloir le reconstruire… sans se sentir coupable et sans se décourager.

Roue Libre vous souhaite simplement d’avoir toujours un espoir et une envie chaque jour en 2022 car ce sont les clés du bonheur. Que celles et ceux d’entre vous qui voient l’un et l’autre décliner se secouent car le renoncement et le repli sur soi ne génèrent que regrets et aigreurs. Devenez des migrants de l’esprit en ne renonçant pas à atteindre la rive d’un monde meilleur.

Grâce à vous j’entretiens chaque jour l’espoir d’être lu et l’envie de vous voir réagir ce qui me permet de tenir bon. Alors merci er que vous soyez au rendez-vous de l’an prochain quand nous pourront oublier « Haut Micron » pour nous consacrer aux joies du partage. Aussi belle année pour vous lectrice ou lecteur et pour celles et ceux que vous aimez vous protégez et que vous élevez par votre particIpation directe ou indirecte au lien social.

Cet article a 20 commentaires

  1. christian grené

    Et voilà, c’est reparti comme en 21!
    Je m’adonnerai à la lecture de JMD tout à l’heure. Je vous offre en p’tit dèj’ l’anagramme publiée à minuit mais que vous n’aurez pas lue, trop occupés par le feu dentifrice. Il unit la musique et la littérature:
    « Aurore Dupin, baronne Dudevant, alias George Sand… »
    Une façon aussi de vous présenter mes vieux.

    1. faconjf

      J’ai répondu ce matin à 1h01
      Bonne journée

      1. Laure Garralaga Lataste

        @ à faconjf

        À 1h01… j’étais encore dans « le feu d’artifesse » qui « a peté » de minuit à cette heure avancée de la nuit… Résultat: grâce matinée !

      2. christian grené

        Comme moi, tu lis ou tu as lu les « Anagrammes renversantes », un merveilleux petit livre qui a fêté ses 10 ans l’an passé aux éditions Flammarion. Continue de souffler sur la flamme de notre ami JM qui n’a pas, lui, le souffle court. Bonne année à toi!

    2. Laure Garralaga Lataste

      @ à Christian
      Merci pour « c’ p’tit dèjeu » et à « t’à l’heur »…
      Pas d’inquiétude, je ne suis pas Parisienne et ça ne me gêne pas…
      Je suis Bordelaise de Barcelone… Attention… je n’ai pas dit que je suis BB !

  2. Mireille Tétrel

    Votre chronique fait partie de mes habituelles lectures depuis fort longtemps… Merci pour tout ce qu’elle apporte de réflexions et d’informations sur ce qui nous entoure… Bonne continuation !

    1. Laure Garralaga Lataste

      @ à Mireille
      Bonne année et MERCI !
      Continuons à échanger et à s’enrichir d’échanges et de connaissances.

  3. Laure Garralaga Lataste

    Un vœu pour cette année spéciale qui en prolonge deux autres… « celui de retrouver cette valeur républicaine perdue… FRATERNITÉ ! »

    1. christian grené

      Plutôt que d’écouter les infos sur le Covid, j’ai choisi le Cancer du Nouvel An.
      Euh!…

      1. Laure Garralaga Lataste

        @ à Christian…
        Moi, je ne connais que… « le cancer du capricorne… « !

  4. christian grené

    De Gaulle disait: « Les Français sont des veaux ». Pas des voeux. Moi, je suis un bo(eu)f. Je bats ma coulpe pour la très mauvaise blagounette qui précède. Bonne année à tou(te)s!

    1. Laure Garralaga Lataste

      @ à Christian…
      Il se gardait bien de parler ainsi de ces électrices… ! Pas fou le bourdon… !

  5. Bernie

    De Gaulle n’a jamais dit que les françaises étaient des vaches. Quoi penser en attendant, prenez soin de vous en 2022

    1. Laure Garralaga Lataste

      @ à Bernie
       » Aunque muy macho… » traduction : Bien que très Macho…! Il n’aurait pas osé désigner ainsi ses électrices… !

  6. J.J.

    « ….et vous oublierez très vite que la seule utilité de cette tradition c’est de conduire les femmes et les hommes à se préoccuper de l’avenir… des autres ou au moins de feindre de s ‘y intéresser.  »
    À mon humble avis, ces vœux ont surtout une fonction phatique (et pas forcément emphatique…), une marque de sociabilité, solennisée à l’origine par le renouveau du cycle solaire, occasion de rappeler à « l’autre » que l’on sait qu’il existe, en lui rappelant sa propre existence.
    Dans l’antiquité romaine, l’année commençait vers le mois d’avril, époque du réveil de la nature, qui correspond vaguement à l’équinoxe de printemps, encore un repère solaire.
    C’est Jules César qui déplaça la date, peut être pour la faire correspondre avec la célébration du « Sol Invictus ».
    Il parait que c’est de cette époque que date la tradition du poisson d’avril, on faisait des farces aux passéistes qui n’acceptaient pas ce changement.

    1. Laure Garralaga Lataste

      @ à J.J.
      Merci de nous transmettre… cette connaissance !

  7. Bernie

    Bonjour,
    Intéressant l’oeuvre de Gilles et Brigitte Delluc (Préhistoriens)

  8. alain

    Belle année à toi Jean-Marie et à tes proches.
    continue de nous abreuver ce besoin de rencontres nous manque tant
    nos soirées sur la piste
    les galettes du jour de l’an
    la rosière
    il va falloir reconstruire

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