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L’éclair qui a sauvé les apparences

Les grands matchs de foot accouchent souvent d’un résultat de souris. Il aura fallu un jaillissement type coup de baguette magique de celui dont le portefeuille balance entre deux clubs pour que l’on sorte de la monotonie ambiante. La méfiance de chaque coté a fini par tuer la créativité et l’enthousiasme en raison de la nécessité du résultat. Le charme de l’élimination sur deux rencontres en Ligue des Champions se trouve souvent dans le second rendez-vous plus débridé et plus spectaculaire. Les exemples de « remontada » enthousiasmante accréditent cette thèse. Entre le Paris Saint-Germain et le Real, il ne fallait pas attendre des miracles. Et portant il y en a eu un !

La légion étrangère qatarie avec plus de généraux que d’hommes de troupe, avait beaucoup plus à perdre que les Espagnols se positionnant en non-favoris. Manque d’unité dans le schéma de jeu, de lien réel masqué par de la « baballe », rivalités internes se répercutant dans le jeu, absence de « porteurs de bidons » ou de rouleurs désintéressés,s le PSG compte trop sur des coups d’éclat de ses surpayés pour être une vraie équipe de compétion. Chaque saison il le paye très cher dans les moments décisifs.

Toutes les équipes que j’ai vu réussir reposent sur un savant assemblage de « laborieux » et d' »artistes ». Celle du PSG est plutôt un mélange de retraités millionnaires, de vedettes surfaites et d’adeptes du « à toi à moi ». Difficile de s’enthousiasmer pour cette « campagne » où les candidats à l’exploit deviennent rares. Même en position idéale pour débloquer une situation crispante le Messi a par exemple échoué sur un coup de pied de réparation face à un gardien pas très courtois devant sa notoriété. Manquant singulièrement de punch et de fluidité l’Arnetin de Barcelone a perdu ses dernières gouttes de talent après cet échec. L’exemple parfait du fait que l’on ne peut pas « être et avoir été ».

Une faible équipe espagnole est parvenue à tenir en respect durant quatre-viongt quatorze minutes cette armada impuissante ou point de s’en remettre à son canonnier M’Bappé. N’ayant rien de royal le Real avait hissé le maillot blanc pour entrer en résistance, parvenant ainsi à éviter une déroute. Difficile de croire dans les capacités de cette équipe à inquiéter réellement un portier parisien aussi inactif que celui installé devant une boite de nuit fermée par le protocole anti-Covid. Benzema aux abonnés absents et Vinicius ayant que le nom d’un général romain ayant perdu sa légion ne purent jamais entretenir l’illusion d’un danger potentiel pour la forteresse parisienne. De match il n’y eut point.

Certes Verratti multiplia sur scène avec talent et constance les pirouettes et les répliques d’une Comedia del Arte dont il a le secret Se démenant comme un beau diable enfermé dans un sac, l’Italien essaya maintes et maintes fois de réveiller le reste d’une troupe butant sur le rideau « meringué ». Sa quête infructueuse car parfois trop solitaire et trop brouillonne fut rarement récompensée. Il fallut donc attendre qu’à une poignée de secondes de la fin d’un mauvais conte pour pousse-citrouille, le seul véritable prince sur la pelouse du Parc, offre un éclair de génie. Kylian, aussi à l’aise qu’une anguille se faufilant entre les obstacles du cours monotone du jeu, éliminait deux adversaires pour profiter du grand écart de Courtois pour enchanter la soirée et ouvrir le ban juste avant sa fermeture.

Un virgule d’une vivacité exceptionnelle, d’une adresse diabolique et d’une efficacité cruelle permit d’oublier que rien n’avait été enthousiasmant dans l’ensemble de la prestation de troupes dominatrices manquant singulièrement de force de pénétration. Ce garçon aux allures de gamin prodige et de tueur de sang-froid, respire l’envie et le plaisir de jouer. D’une maturité exceptionnelle il éclipsa par sa lucidité le Brésilien peroxydé sur le retour et la trottinette argentine déclinante. Il a sauvé ce qui pouvait l’être encore : l’honneur des nantis du PSG.

Il faudra qu’il renouvelle ses prouesses pour que la constellation qatarie poursuive sa route parmi les étoiles de la Ligue des Champions. Difficile d’imaginer ce que deviendraient les pré-retraités parisiens sans la présence parmi eux d’un M’Bappé qui aura été le seul à entreprendre. Le patron c’est lui! Messi qui a gagné un nouveau « ballon dort » devra accepter de se mettre au service de celui qui détient les clés des résultats. Comme le veut la tradition française une victoire n’ayant rien de collective sera célébrée par anticipation alors que seulement la moitié du chemin est parcourue.

Dans l’état actuel des forces en présence le match retour ne devrait pourtant pâs comporter trop de difficultés. Le Real n’est en effet que l’ombre de ce qu’il fut et s’il prend en charge le jeu, les contres parisiens constitueront des flèches mortelles potentielles. Il suffira que Neymar n’enfle pas trop des chevilles et que Messi abandonne son régime diesel de papi doré pour passer un obstacle sans énergie. On comptera encore sur le « Cid Campéador » M’Bappé pour le leur rappeler et les piquer dans leur orgueil toujours intact mais aussi mal placé que leur prestation. 

Cet article a 4 commentaires

  1. christian grené

    Note du match: 1/20
    Note de son analyse: 17/20
    Orthographe: Kylian s’écrit avec un seul « l », et surtout M. Darmian a estropié ce pauvre Verratti à qui il a enlevé un ‘r » et un « t ». La Gazetta dello sport le menace d’un bon coup de Botte.
    Pour le reste, il accable Mme Garralaga sa gentille camarade de classe. Encore que,… le Real Madrid elle s’en foot.

    1. Laure Garralaga Lataste

      @ à… Christian
      Certes, lui et moi appartenons à la classe des « enfants d’immigrés » ! Mais lui, c’est lui ! Et moi, c’est moi ! Lui, nous a beaucoup apporté tant à Créon qu’au niveau départemental. Moi ? Pas encore grand chose à dire… Bientôt peut-être ?

  2. Lecomte

    Superbe texte!

  3. Laure Garralaga Lataste

    Cette « fausse partie de foot » m’inspire … :
    Premier paragraphe : « la Remontada » me gonfle le moral… Pas t’a tras pour rester polie… ce n’est que la remontada !
    Deuxième : le second me fait changer de terrain et me ramène à ces tristes prochaines élections… Vous voyez de quoi je veux parler ! ?
    Troisième : « Difficile de s’enthousiasmer pour cette « campagne » où les candidats à l’exploit deviennent rares. » Sauf ce que l’on ne souhaite vraiment pas !
    Quatrième :  » Entrée en résistance »… Seuls entrent en Résistance ceux qui ont à perdre leur Liberté !
    Bon, j’arrête là… à vous lire…

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