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La stratégie du tête à tête est en route

Dans une journée le premier tour des élections présidentielles est occulté. Le résultat en est acquis et déjà commence la mobilisation pressante pour la seconde étape qui sera celle qui sera en fait décisive pour désigner le locataire de l’Elysée. Les commentateurs des sondages ne s’intéressent plus à la situation des prétendants au duel final qui semble désigné avant même que le vote ait lieu. Avec une certitude laissant pantois ils annoncent que le Président-candidat affrontera à nouveau la Marine nationale. Et figurez-vous que ce serait la faute aux médias et à toutes celles et tous ceux qui se penchent sur la vie publique. Ils auraient contribué à dédiaboliser a représentante qui ainsi ne roulerait plus à l’extrême-droite.

C’est oublier avec un culot monstre que pour ne plus être classée à la droite de la droite, fifille Le Pen n’a eu aucun mal puisque « Z » l’a largement dépassée sur ses thèmes favoris. Son outrance absolue, l’utilisation des mensonges habituels sur le passé et le présent, ses écarts de langage volontaire, sa hargne xénophobe a permis que l’électorat habituel du Front National soit mobilisé et cristallisé par celui qui n’est que son allié objectif. La représentante de la fachosphère habituelle n’a pas eu à forcer son talent : « Z » lui garde au frais la clientèle historique de son parti. Il lui suffit de rester sur des idées classiques du populisme, de parler uniquement du quotidien, de s’offrir des saillies brèves sur l’immigration et de promettre que le changement est possible pour élargir son électorat. Il reste à savoir si cette connivence stratégique est spontanée. Par ailleurs ses rentes des années antérieures ont été exploitées goûlument durant des mois pas le droite de la droite qui plus extrême que celle qui les a laissés batifoler dans ses idées maracageuses. 

Le trouillomètre est à zéro et les prévisionnistes vont accentuer la pression sur les électrices et les électeurs qui ne supporteraient pas de se retrouver confrontés à une confrontation entre deux versions du libéralisme. Il serait intéressant que les sondeurs s’intéressent au nombre des votants du premier tour qui n’iront pas voter au second. « Après tout si les Françaises et les Français veulent prendre un engagement de cinq ans avec Marine Le Pen qu’ils le fassent et en assument les conséquences. Pour ma part, ce serait la troisième fois où j’irais voter contre le FN et pour un candidat que je ne soutiens absolument pas. Alors c’est fini… Il faut lutter contre le mal par le mal. » m’explique devant un café ce retraité ancré à gauche et qui votera Melenchon. 

En fait il semble que personne n’envisage que l’échéance la plus importante puisse être celle des législatives. Elle révélera peut-être que les deux potentiels finalistes sont dans l’incapacité d’obtenir une majorité suffisante pour gouverner et en pleine période de crise le système obsolète de la V° République se bloquera sauf si… se met en marche une union entre les lambeaux de LR et les tenants du Président-candidat. Battu ou élu ce dernier sera le maître du jeu en tendant la main vers cette droite libérale qu’il aura malmenée. Un scénario serait à l’étude.

Il faut pour que cette « histoire » totalement improbable se produise que la lutte finale oppose à nouveau le couple qui écarte tous les rivaux potentiels. Il n’y aura pas de campagne de second tour et la présence de la Marine permettra à une majorité de la « droite » dite républicaine de se blottir dans sa dignité (enfin ce n’est pas encore certain!) et d’appeler à rejoindre le sortant risquant d’être sorti. Un pacte qui sera vite récompensé par des alliances lors des législatives. Le plan de campagne est prêt avec une dissolution de l’Assemblée pour une campagne éclair en mai.

La répartition de sièges au palais Bourbon nationale qui sort des urnes ne donne pas une majorité absolue. Elle empêchera donc les réformes déjà oubliées promises par un chef d’un État fragilisé par une « petite » victoire. La stratégie consistera à forcer les Député(e)s à refuser ses propositions sauf une qui lui permettra de contourner l’obstacle : l’introduction de la proportionnelle pour les élections législatives. Assez facile à obtenir puisque ce serait la seule manière pour les nouveaux partis de s’installer dans la vie publique et pour les autres de se refaire un semblant de santé. Dans un douze mois (juin 2023) nouvelle dissolution mais cette fois avec le système de la proportionnelle ce qui changerait la donne car la situation bloquée relancera la rengaine : « donnez-moi une majorité pour éviter la chienlit ». 

Il ne reste plus que quelques jours pour accréditer l’idée que la confrontation programmée est inévitable. « Z » va tenter un coup d’éclat ; Marine va élargir son audience en surfant sur l’inflation et le pouvoir d’achat. Sarkozy fera le mort en se préservant pour devenir l’ange de l’unification, Hollande va parler de l’après présidentielles pour couler définitivement la direction actuel du PS ; Rousseau verte de rage va proposer une amende pour tous les écolos qui ne balaieront pas Jadot. Il restera Mélenchon qui vivra de regrets… Mais tout ça c’est pour le 1°avril! 

Cet article a 8 commentaires

  1. Philippe Labansat

    Pendant toute ma carrière professionnelle, j’ai servi mon pays dans le service public des Finances.
    Aujourd’hui, je ne peux que constater, effaré, que comme beaucoup d’autres, ce Service Public est quasiment éradiqué.
    Depuis 40 ans, les français ont été trompés, embobinés, trahis, par l’aristocratie libérale de notre pays, gauche et droite confondues, appuyée par les lobbies, les « penseurs » néolibéraux et leurs média univoques.
    Syndicalement, et en tant que citoyen, je n’ai pas su, je n’ai pas pu défendre ce service public, faire comprendre tout l’intérêt pour la population de cet outil de pouvoir collectif.
    Trop tard aujourd’hui.
    Le Prince détient toute les manettes, la séparation des pouvoirs est une tartufferie, il n’y a pas de contre-pouvoir sérieux.
    Notre souverain n’aura qu’à faire vibrer la corde bonapartiste de notre pauvre peuple hébété pour faire concurrence à la longévité de Poutine.
    Je me sens de moins en moins citoyen de ce pays, je vomis ses institutions, ce qu’il est, ce qu’il veut devenir.
    Déjà que l’on a profité de « l’urgence sanitaire » pour me retirer une bonne partie de ma citoyenneté, je crois bien que je vais mettre le peu qui reste au clou et me retirer sur mon Aventin…

  2. Philippe Labansat

    Ce sont les « services extérieurs » des Finances qui sont quasi éradiqués.
    Le paquebot Bercy se porte bien, lui…

  3. Bernie

    @ philippe bonjour,
    Il faut que tu acceptes qu’il y a quelqu’un de mieux que toi.
    Allez je t’embrasse bien affectueusement

    1. Bernie

      @ philippe,
      Tu écris que tu as défendu le service public des finances.
      Ce n’est pas un service public mais un service au public.
      J’ai retrouvé un courrier de la République française qui m’annonçait que je faisais partie des 80 % qui n’allait pas payer de Taxe d’Habitation. Signé du Ministre de Bercy et de son Ministre de la Relance

  4. Laure Garralaga Lataste

    Moi, fille de républicains espagnols persécutés par Franco et de chasseur alpin devenu français pour y avoir fait son service militaire, je vous le dis… : Vous n’avez pas le droit de baisser les bras et de prendre le risque de laisser la place « à la bête immonde »…
    VOTEZ puisque vous le pouvez encore !
    Liberté Egalité Fraternité / Libertad Fraternidad Igualdad
    Une pensée pour l’Ukraine…

    1. Laure Garralaga Lataste

      à méditer… et je vous le dis… ce n’est pas un poisson d’avril !

  5. Laure Garralaga Lataste

    Elections piège à cons ! Combien de fois l’ai-je entendu ce slogan auquel je répondais…
    Et plus d’élections… c’est quoi ? Ma réponse : une dictature… bien connue des Espagnols de 1939 à 1975 !

  6. Bernie

    @ Philippe,
    Je voulais te dire tout simplement que Poutine sait faire aussi. Poutine est chef d’Etat.

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