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Je veux plus « être » uniquement parce que j’ai « été »

Ce matin alors que hier soir dans la médiathèque de Le Haillan j’ai passé une superbe soirée à transmettre et à partager avec une assistance d’amis autour des « 9 vies d4ezio »  j’ai envie en écoutant les informations de la nuit, de revenir sur un texte vieux de plus de deux ans .  Au moment du bilan je suis certain que mon vrai bonheur aura été d’avoir pu consommer plusieurs vies en une et de les avoir toutes traversées à fond. Un tel privilège obligeant sans cesse à se remettre en cause évite de s’ennuyer mais génère un vrai problème : on emmerde le monde puisque l’on peut donner autres l’impression de tout savoir ou de tout connaître. « On ne peut pas être et avoir été ! »

jamais pourtant je n’en ai été aussi certain.J’ai souvent ressenti cette sensation donnée certes par l’âge mais surtout par le passage réel et profond dans de multiples secteurs de la vie sociale. Je ne vois vraiment pas le quotidien avec un regard blasé ou indifférent car chaque instant me ramène à une expérience avec l’envie de rappeler ce que j’ai pu acquérir dans des circonstances similaires. Et alors là je deviens pénible ! Comme j’ai « été » je veux parfois « être » comme pour me prouver que je n’ai pas vieilli.Persuadé que l’ « on ne peut pas être et avoir été » je me retiens de « conseiller » ou de « juger » (sauf si on me le demande) et j’ai de plus en plus tendance à me retirer sous ma tente. Le paradoxe c’est que cette attitude conduit bien des personnes à considérer que ce silence correspond à de la lâcheté ou de l’indifférence.

« On ne peut pas être et avoir été !  » sauf à avoir la tête qui enfle en vieillissant. Dans toutes les milieux où j’ai évolués (vie locale, syndicalisme, mutualité, sport, vie associative, toutes les fonctions électives ou presque, père de famille-je ne l’oublie pas-) j’ai toujours eu soin de puiser la substantifique moelle de ce que je percevais dans l’action des autres, dans l’apport des autres.J’ai rencontré des hommes et des femmes qui, quels que soient leurs qualités ou leurs défauts, m’ont « chargé » pour des provisions nécessaires pour la route pénible qui,s elon eux, m’attendrait le jour où je me retrouverai seul. Peu d’entre eux ne m’ont facilité la tâche. Ils ne m’ont rien offert. Ils ne m’ont pas installé. Ils se sont contentés de garnir ma besace des valeurs qui étaient les leurs. Je ne me souviens pas les avoir sollicités de manière pressante ou insidieuse.

« On ne peut pas être et avoir été ! » sans se souvenir d’où on vient.En revanche j’ai souvent eu besoin de les écouter, de débattre avec eux, de me frotter et me confronter à eux (même si leurs avis étaient parfois sévères) car je n’ai pas progressé dans l’imitation et je me suis enrichi dans le débat. Mon vrai moteur a été le choix de la différence et l’adaptation de ce que j’avais reçu sur la base de valeurs essentielles mais dont la mise en œuvre pouvait être différente et personnelle. Dans ce contexte « on ne peut vraiment pas être et avoir été ! » en oubliant le chemin parcouru.

Je ne suis jamais revenu sur mes pas, pas plus que je me suis toujours contraint à me détacher totalement des métiers, ou des fonctions que j’ai pu exercer. Instituteur, journaliste, élu, président d’associations : lorsque je suis parti… je suis vraiment et irrémédiablement parti laissant aux remplaçant.e.s la liberté absolue de leur gestion. Je ne me prononcerai pas publiquement sur ce qui a été fait car le jugement ne m’appartient pas plus qu’à n’importe quel citoyen.ne. éclairé. Pourtant parfois ce sont des souvenirs qui remontent en mémoire. Le sentiment que l’autre sait que vous ne direz rien traverse les rapports humains et vous ne dites rien sous prétexte que c’est du passé à oublier. 

« On ne peut pas être et avoir été » en regardant la réalité de loin. Les seules liens que j’essaie de conserver ce sont ceux de l’amitié, de la confiance réciproque et du partage des soucis au moment où ils sont existé. Et c’est parfois très lourd à porter surtout quand l’on est appelé au secours alors que l’on voudrait pas revenir sur ce passé. Difficile souvent de faire comprendre dans le quotidien que « l’on ne peut pas être et avoir été ! » à celles et ceux qui veulent que vous fassiez les miracles que les autres ne peuvent pas faire ou ne veulent pas essayer de faire.

Se retrouver propulsé dans le rôle d’homme providentiel ne m’a jamais convenu et ne me conviendra jamais surtout quand il est incompatible avec la constance en amitié. On me le reproche quand je risque de l’être négativement et on n’aime surtout pas que je le sois quand j’ai raison. Alors autant ne jamais l’être pour quiconque. C’est un choix et comme les autres, je l’assume.

C’est tellement mieux quand on se construit soi-même et que l’on ne doit rien à la providence. La sensation de liberté en est plus grande… et plus précieuse. J’en sais quelque chose.« On ne peut vraiment pas être et avoir été ». J’en suis certain et il faut savoir l’admettre pour soi et pour les autres. Je fais ce que je pense être en conformité avec mes valeurs : l’amitié, la solidarité, la fidélité. Sur ces bases là je continuerai à « être » simplement et sincèrement un compagnon, un transmetteur, un accompagnateur. Le temps passe inexorablement, et nous avec lui : notre passé meurt à chaque seconde et nous ne sommes plus celui que nous étions la seconde précédente.

Ce temps qui fuit fait disparaître ce que nous étions à mesure que nous vivons ce que nous sommes au présent. C’est cette irréversibilité de la mort de ce que nous avons pu faire dans la vie qui nous permet de dire  « l’on ne peut pas être et avoir été » Et il vaut mieux le savoir et en persuader les autres !

Cet article a 12 commentaires

  1. christian grené

    « Liberté, Egalité, Fraternité » au frontispice de la mairie de Créon. « L’amitié, la solidarité, la fidélité » au 9, rue Baspeyras. On se passera volontiers de « On ne peut pas être et avoir été », qui n’est qu’un truisme dans la bouche d’un altruiste.

  2. Christian R Goga

    Avoir été nous aidé à être… Donc soyons.

    1. DGN

      Magnifique maxime que je reprends à mon compte…

    2. Laure Garralaga Lataste

      à C R Goga
      J’approuve, signe… et partage !
      En accord avec DGN (ci-après…) !

  3. Laure Garralaga Lataste

    Souvenirs… Souvenirs… Que « je ne veux surtout pas garder dans mon cœur » !
    Temps des trahisons… : « méfies-toi de tes amis.es… Mes ennemis.es je m’en charge! »
    Et pour construire l’avenir… « Appuie-toi sur le passé ! Malaxe-le jusqu’à en extraire la substantifique moelle » !

  4. Bernie

    Bonjour tout le monde,
    J’ai un petit soucis du moment est que je ne comprends pas tout.
    Lorsque l’on a de l’argent tout va
    mais lorsque l’ehpad prélève et que je dois ouvrir un dossier pour compléter
    à l’aide de relevés bancaires et autres parce qu’il faut continuer à payer pour ma maman en ehpad plutôt pauvre que riche. Moi l’unique fille tout me retombe dessus.
    Non je ne suis pas milliardaire et oligarque.
    Mon fils et ma petite-fille vont ils devoir payer la créance réclamée par le département ?

    1. Bernie

      Pardonnez moi de m’être étalée avec mes problèmes personnels sur le blog de JMD. Je pensais trouver ici une personne qui puisse m’apporter un + d’informations.

    2. faconjf

      maison de retraite qui Paye ?
      L’hébergement est totalement à la charge de la personne âgée. À l’inverse, les soins et les prestations liées à la dépendance relevant de l’Apa ( Allocation personnalisée à l’autonomie) peuvent être couverts par la Sécurité sociale.Il est fréquent que la retraite de la personne âgée ne suffise pas à régler les frais d’hébergement. Les maisons de retraite orientent alors la famille vers l’aide sociale. Elle est accessible aux personnes d’au moins 65 ans, ou 60 ans pour celles déclarées inaptes au travail. Les personnes âgées doivent choisir un établissement de retraite habilité à recevoir cette aide. Mais ce coup de pouce n’intervient qu’en dernier recours, c’est-à-dire après mise en œuvre de la solidarité familiale prévue par le Code civil.
      Les devoirs de la famille

      Si la personne âgée est dans le besoin, c’est en priorité son conjoint (ou son partenaire de Pacs) qui doit l’aider au titre du devoir de contribution aux charges du ménage. Cette obligation n’existe pas entre les concubins. Si cette aide entre époux ou pacsés s’avère impossible, la charge de l’entraide incombe à la famille.Chacun est tenu d’apporter une aide à ses père, mère, grands-parents et même à ses arrière-grands-parents… C’est-à-dire à tous ses ascendants en ligne directe qui se trouvent dans le besoin. Ainsi, des petits-enfants peuvent être appelés à contribuer à payer la maison de retraite de leur arrière-grand-mère. Il n’existe pas d’obligation alimentaire entre frères et sœurs, ni entre les autres membres de la famille.Au nom de la solidarité par alliance, le conjoint a le même devoir vis-à-vis de ses beaux-parents. Mais il cesse en cas de divorce et de veuvage si, dans ce dernier cas, aucun enfant est né de cette union ou s’ils sont décédés. Par exemple : votre mari est décédé et vous avez eu deux enfants avec lui (toujours vivants). Si votre belle-mère, veuve, entre en maison de retraite, vous pourriez être appelée à l’aider financièrement.
      Donc à votre question sur qui paye ? la réponse est vous d’abord, puis votre( vos) descendant(s), puis les descendants de vos descendants. C’est ce qui s’appelle l’obligation alimentaire elle est fixée par les articles 205 à 207 du Code civil.
      Vous pouvez demander l’aide sociale
      La demande d’aide sociale s’effectue à la mairie du domicile de la personne âgée (centre communal d’action sociale). L’imprimé à remplir doit mentionner ses conditions de ressources et les coordonnées de ses enfants et petits-enfants. Un questionnaire portant sur les ressources et les charges est ensuite envoyé à chaque personne soumise à l’obligation alimentaire. Il est important de répondre en toute sincérité à ce questionnaire car il peut être contrôlé par voie d’enquête sociale ou administrative. En cas d’absence de réponse, la commission d’aide sociale peut saisir le juge aux affaires familiales. Une fois complet, le dossier est instruit puis soumis à la commission d’aide sociale. La mise en œuvre de l’obligation alimentaire dépend du règlement départemental: il peut donc être, selon les lieux, plus favorable que la loi. Par exemple : certains départements ne font jamais appel aux petits-enfants.

      1. Bernie

        Merci pour ces longues explications.
        En cherchant, je me suis intéressée à
        Yorgos Mitrailias ou plus précisément à ce qu’il écrivait sur la crise de la dette.

  5. Bernie

    Merci de dire aux autorités compétentes d’approvisionner les mairies de dossiers car c’est aux maires d’instruire le dossier vers le département.

    1. Bernie

      Suite message précédent : je sais bien que l’ère internet occupe l’espace mais les dossiers d’aide social pour l’hébergement des personnes âgées sont en papier cartonné.
      J’ai été obligé de demander à un cabinet de mandataire judiciaire un dossier. Franchement j’ai honte….

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