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L’énergie de l’espoir pour les uns ou du désespoir pour les autres

Grâce à une dérogation de l’Union européenne, la péninsule ibérique va voir son prix de l’énergie chuter de manière importante. Bruxelles va en effet autoriser l’Espagne et le Portugal à fixer eux-mêmes le prix de l’électricité et du gaz. Une dérogation exceptionnelle valable un an à laquelle la France n’aura pas accès. Un mécanisme qui fait espérer à Madrid et Lisbonne une baisse de 25% à 30% sur la facture énergétique. Cette décision va permettre aux deux pays du sud de limiter leur inflation qui explosait.

La cause de cette opération spécial vint du fait que les gazoducs desservant l’Europe de l’Ouest ne viennent pas jusque de l’autre coté des Pyrénées. Une forme de reconnaissance du rôle des énergies fossiles russes dans l’alimentation énergétique de l’UE. D’ailleurs le système de la contrainte vis à vis de Moscou dans ce domaine se fissure chaque jour un peu plus. Avec moins de 25 % de leurs besoins, les Espagnols et les Portugais ne sont guère dépendants mais ils doivent faire face à l’augmentation des tarifs du gaz ou du pétrole importé des autres producteurs de la planète. L’arrivage de la Mer du nord est par exemple impossible par gazoduc mais uniquement par la voie maritime extrêmement coûteuse.

Les prix de l’électricité sont indexés sur le prix du gaz partout au sein de l’UE, et concrètement, pendant 12 mois, les deux Etats vont faire baisser le prix du gaz, ce qui leur permettra de produire de l’électricité moins chère. Et donc de réduire la facture pour les ménages et pour l’industrie qui a beaucoup souffert de la flambée des prix. Leur seul fournisseur supplémentaire étant la France ils vont pouvoir discuter sur les tarifs actuellement pratiqués. Une décision qui aura donc des répercussions sur le producteur EDF déjà très courroucé sur le blocage des tarifs sur le territoire national.

Un élément intervient dans ce dispositif : la réussite de la transition énergétique au Portugal. Selon les chiffres de l’exploitant du réseau électrique portugais (Redes Energeticas Nacionails), avec 103,6%, les sources d’énergies renouvelables du pays produites en mars 2018 (4812 GWh) ont dépassé la consommation électrique cumulée du Portugal (4647 GWh) sur la même période.

Ces chiffres représentent en réalité le cumul sur un mois car en l’absence de stockage de l’énergie renouvelable produite, il y a eu des périodes où des centrales électriques thermiques (à combustibles fossiles) et des importations ont été nécessaires pour compléter l’approvisionnement en électricité au Portugal.

Ces déficits ont été contrebalancés par un surcroît de production d’énergies vertes à d’autres périodes. Le 14 mars 2018, un pic a même été atteint, le pays ayant généré 143% de sa consommation électrique grâce aux énergies vertes. Cette politique volontariste du gouvernement de pousser le développement de la filière renouvelable incite les industriels à tenter de nouvelles méthodes et à innover. C’est, par exemple quand les producteurs portugais testent une technologie unique en Europe : l’association d’un barrage hydroélectrique et d’une centrale solaire flottante. Une innovation qui symbolise les ambitions de ce pays de 10 millions d’habitants, devenu l’un des champions européens des énergies renouvelables.

En Espagne même si on en n’est pas encore rendu à ce niveau, les énergies renouvelables fournissent 40 700 GWh de production d’électricité en substitution des combustibles fossiles, soit 13,4 % de l’électricité totale produite en Espagne. L’énergie renouvelable permet ainsi de réduire de les importations d’énergie fossile de 10 millions de tonnes équivalentes de pétrole. Madrid accélère ses programmes en la matière notamment dans le secteur de l’éolien. Il est certain que cette volonté produira des effets positifs croissant car la capacité d’installation de parcs solaires est loin d’être atteinte.

Conformément aux exigences de l’Union européenne, les députés espagnols ont adopté en mai 2021 un projet de loi sur la transition énergétique. Il prévoit notamment que d’ici à 2030 les énergies renouvelables représenteront 42 % de la consommation totale d’énergie en Espagne, et au moins 74 % de la production d’électricité dans le pays.Au cas où vous ne le sauriez pas la France occupait le 17° rang au sein de l’Union européenne, la France occupe la 17e position pour la part d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie avec 13,1 % de la consommation d’énergie primaire et 19,1 % de la consommation finale brute d’énergie en France en 2020. Quand il y a embouteillage de projets de l’autre côté des Pyrénées on s bat pour les enterrer chez nous.

Cet article a 3 commentaires

  1. christian grené

    Tout ça, c’est du vent. J’aimerais bien voir Don Quijote au milieu des éoliennes.

  2. Laure Garralaga Lataste

    L’Espagne pleure son « Quijote hidalgo » qui n’est plus !

  3. christian grené

    A Laurita mia no falta la energia para responder.
    Abrazos merecedos.
    Tu amigo: SANG CHAUD.

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