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La méthode Coué devient une stratégie politique

Si un gouvernement différent de celui installé par l’Elysée arrivait au pouvoir, il serait de bon ton qu’il commande un rapport global à la Cour des Comptes avant de décider quoi que ce soit. La continuité républicaine n’exclut pas une base solide des réformes que l’on souhaite mettre en place. Bien des programmes électoraux reposent ainsi sur du sable… Les indicateurs essentiels (dette, inflation, commerce extérieur, état des services publics ou prospectives démographiques) plongent à une allure vertigineuse vers des niveaux angoissants.

Bien entendu il vaut mieux par les temps qui courent débattre autour de sujets de société ou d’événements tragiques pour éviter des débats essentiels réputés n’intéressant personne car trop technique. Nous avançons à tâtons dans un tunnel plongé dans l’obscurité. Le réveil en 2023 sera épouvantablement douloureux et refuser d’envisager des mesures drastiques voulues par Bruxelles c’est se comporter en autruche plongeant sa tête dans le sable.

D’abord toute la politique néo-libérale étant basé sur la consommation sous toutes ses formes atteint ses limites. Des formes endémiques de pénurie arrivent bouleversant les habitudes. Elles seront durables car le réchauffement climatique ne permettra jamais de retrouver les rendements d’avant avec une exigence accrue sur la qualité des projets. Une triple augmentation des prix est à prévoir et ne s’interrompra pas : la rareté des denrées, l’accroissement des coûts de production et le changement des méthodes de culture constituent la nouvelle donne. Le gouvernement n’a aucun moyen à court terme d’enrayer cette inflation structurelle. Elle s’ajoutera à celle conjoncturelle durable d’autres secteurs ; matières premières, énergie, transports, productions industrielles…

La conséquence sera le renchérissement du crédit dans les six mois qui viennent. Le ralentissement des investissements personnels, collectifs et publics aura un impact néfaste qui sera renforcé par la pénurie de main d’œuvre. On parle déjà de taux à 4 % au début de l’hiver pour les prêts immobiliers avec des conditions restrictives. Il faudra par exemple pour acheter un terraon et construire une maison emprunter plus (matériaux) et avec des mensualités plus chères.

L’État ne sera pas épargné. L’INSEE vient de publier trois documents au 31 mai 2022 : Les comptes de la Nation en 2021, Le compte des administrations publiques en 2021, ainsi que les données brutes des comptes de la Nation en 2021. Et ces publications sont riches s’agissant de l’évolution de l’endettement public entre 2020 et 2021 et de sa décomposition par niveau d’administration et par instruments (titres de créances, crédits (bancaires et autres), dépôts etc.). Il en ressort que l’endettement public au sens de Maastricht ressortirait à 112,5% du PIB, soit 2.813,1 milliards d’euros. Il serait donc en baisse de -2,1 points de PIB par rapport à 2020 (114,6% de PIB), mais en hausse en valeur de près de 165 milliards d’euros. Sans surprise l’Etat porterait l’essentiel de l’accroissement de la dette (+145 milliards d’euros soit 88% de la hausse), suivie par les collectivités locales (+15,8 milliards d’euros soit 9,6% de la hausse), puis par les administrations de sécurité sociale (+3,7 milliards) .

Les moins concerné sont les ODAC qui peuvent être regroupés en dix grandes fonctions5 : services généraux des administrations publiques ; défense ; ordre et sécurité publics ; affaires économiques ; protection de l’environnement ; logement et équipements collectifs ; santé ; loisirs, culture et culte ; enseignement ; protection sociale. (+500 millions d’euros). Nous survivons à crédit sur la base de taux d’intérêt artificiels portés par la Banque centrale européenne qui ne bougera que début juillet (élection en France oblige. Nous allons droit au surendettement.

Le déficit commercial des biens français a atteint un nouveau record en avril à 12,4 milliards d’euros, «sensiblement» dégradé par les importations d’énergie dont les prix ont flambé avec l’invasion en Ukraine, ont indiqué les Douanes mercredi. Après deux longues années de pandémie, une partie du tissu productif tricolore est toujours à la peine L’économie française souffre des problèmes d’approvisionnement liés à la guerre en Ukraine et aux périodes de confinement en Chine qui ont plombé l’activité. En mars, le déficit avait déjà atteint 11,8 milliards d’euros selon les chiffres révisés des Douanes, soit le pire déficit jamais enregistré. Il atteint également un record absolu en cumul sur douze mois glissants, à 106,6 milliards d’euros.

Tout va pour le mieux et donc il faut prolonger sans aucun état d’âme cette majorité présidentielle qui pond des programmes évitant soigneusement tous le sujets essentiels pour détourner l’attention avec un âge de départ à la retraite n’ayant aucune signification (c’est rappelons le le nombre d’annuités qui est la seule référence), le conseil national de la refondation ou les primes diverses annoncées comme autant de coups d’épée dans l’eau.

Cet article a 4 commentaires

  1. Philippe Conchou

    Pondre des programmes en évitant les sujets essentiels je crois bien que c’est ce qu’ont fait tous les présidents et gouvernements depuis 40 ans…
    Rien de nouveau sous le soleil…

  2. J.J.

    En se situant au niveau de notre attitude concrète, comme nous ressortait régulièrement notre prof de psycho en stage de formation, j’ai assisté hier à l’AG de copropriété, et il n’y a pas de quoi être rassuré sur l’avenir. On nous prévoit pour le prochain exercice, en faisant au mieux, une augmentation du prix du chauffage multiplié au moins par 2,5. Pour peu que l’hiver prochain soit un peu rude (ce dont nous avons perdu l’habitude), il va y avoir des malheureux qui vont souffrir. Et évidemment on nous ressort toujours les mêmes consignes : « baissez le chauffage (avec un chauffage collectif réglé à 19°, la marge n’est pas grande !), portez des vêtements chauds, etc.. Bref, c’est au cochon de citoyen de faire des efforts pendant que les dirigeants voraces des multinationales s’en mettent encore plus plein les poches sans raison vraiment valable.
    C’est quand même bien utile une bonne petite guerre ben organisée (surtout quand on est à l’abri), quand en plus on bénéficie des effets dévastateurs sur l’économie d’une pandémie mondiale, c’est la gloire !

  3. facon jf

    Bonjour,
    sombre tableau que l’aspect économique barbouillé à la va-vite par nos grands mamamouchis et voila que, les faits sont têtus, L’OCDE double la prévision d’inflation pour ses pays membres à 8,5 % pour 2022. Et aussi L’OCDE abaisse sa prévision de croissance mondiale à 3 % pour 2022.
    Elle fait ainsi passer son anticipation de croissance à 3 % contre 4,5 % en décembre dernier.
    Particulièrement affectée, la zone euro devrait enregistrer une hausse de 2,6 % de son PIB contre 4,3 % prévus précédemment, et la France par exemple une progression de 2,4 % contre 4,2 % imaginés en décembre par l’organisation internationale basée à Paris.
    Comme il ne faut pas désespérer Billancourt l’organisation annonce, La hausse des prix devrait ensuite ralentir en 2023, prévient l’OCDE, qui regroupe 38 pays développés à travers la planète, tout en mettant en garde contre une aggravation de ces perspectives en cas de nouveaux chocs économiques.
    Sauf que pour que l’inflation baisse en 2023, il faut que les facteurs inflationnistes de 2022 disparaissent. Sont-ils en train de disparaître ? Ben non ! parce que techniquement, embargo + sanctions + guerre + problèmes avec la Chine + démondialisation + raréfaction des ressources = grosse inflation.
    Donc on a pas le cul sorti des ronces!
    Si j’ai tout bien compris l’oncle Sam a décidé l’embargo avec la Russie, facile pour elle en 2019 le commerce USA/ Russie c’était 28 milliards d’€. Beaucoup plus compliqué pour l’ UE(rss)/Russie puisque la Russie est le cinquième plus grand partenaire de l’UE en matière commerciale : elle représente 4,1 % des exportations de biens (89 milliards d’euros) et 7,5 % des importations de biens de l’UE (158 milliards d’euros) en 2021.
    Résultat, les sanctions décidées par l’oncle Sam pénalisent durement l’ UE et faiblement les USA. Rien de bien nouveau dans la géopolitique Yankee faire financer par les autres ses propres guerres c’est une habitude bien ancrée.
    Mais pourquoi diable nos grands mamamouchis de l’UE acceptent-ils cette politique ? sont ils aveugles ou débiles ou alors tremblant de peur à l’idée que l’OTAN puisse nous abandonner, ou bien ils espèrent un retour lucratif personnel ??
    Reste que le gaz est passé de l’indice 100 à l’indice en 2020 à l’indice 774 en mai 2022!
    Sous la pression des allemands ( nos alliés) Le prix de l’électricité est indexé sur le prix du gaz avec comme conséquence un prix du Mwh qui passe de 55€ en 2021 à 248€ fin mai 2022. Pour un pays comme la France l’avantage électronucléaire est effacé ce qui fait bien plaisir à nos amis Teutons.
    Tous les secteurs sont entraînés dans la spirale inflationniste avec des conséquences mondiales qui risquent de devenir incontrôlables. A preuve, l’indice de la FAO des produits alimentaires est passé de 120 en 2020 à 201 en 2022. Les précurseurs de la crise alimentaire sont déjà présents avec les émeutes récentes au Sri-lanka. Les 70% d’augmentation des prix alimentaires auront un impact colossal pour le sud-est asiatique, l’Afrique et l’Amérique du sud.
    Quarante-cinq pays africains et pays les moins avancés importent au moins un tiers de leur blé d’Ukraine ou de Russie et 18 de ces pays en importent au moins 50%. « Les prix des céréales ont déjà dépassé ceux du début du printemps arabe et des émeutes de la faim de 2007-2008 », fait valoir l’ONU.
    Les sanctions est ce que ça fonctionne ? Visiblement pas sur le taux de change €/rouble, il était à 1.2 € en 2021 et il est actuellement à 1.6€ !
    L’UE est elle récompensée de ses efforts par l’oncle Sam ? Pas vraiment puisque le taux de change €/$ est passé de 1.22 en mai 2021 à 1.06 en mai 2022!
    Pas grave, il est temps d’investir aux soldes dans les pulls et dans votre PEBC ( plan d’épargne boites de conserve) dès maintenant, c’est peut être aussi le moment de réviser vos vélos.
    bonne journée

  4. Bernie

    Les coop céréalières ont augmenté leur prix de 50%. Le maïs et le blé augmentent donc de 50% depuis la dernière récolte. Cher pour nourrir la basse-cour.

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