L’indiscutable vedette de l’été dans tous les campings et sur toutes les terrasses, aura été le moustique. Il a prospéré alors que tous les vacanciers se recroquevillaient chez eux dans une chaleur caniculaire pourtant étancheuse de tous les points d’eau. Des hordes barbares se sont donc répandues dans les campagnes afin de boire ce sang impur qui abreuve les sillons. Dans la pénombre, elles avancent vers les lumières faiblardes qui éclairent les tables où l’on devise autour d’un verre de rosé frais, pour s’offrir un festin personnel de choix.
Ces hématophages (oui, oui c’est ainsi qu’ils sont qualifiés) s’épanouissent à la belle saison. Ils nous gâchent a vie en polluant nos nuits de leurs vrombissements et en laissant des marques qui grattent sur les peaux blanches des arrivants ou avec encore plus de délectation, sur celles aussi dorées qu’un poulet passé à la broche ! Avant toutes autres précisions, il en est une qui a son importance puisque chez les moustiques la parité n’existe pas en matière d’attitude « criminelle ». En effet beaucoup de victimes ignorent que l’auteure de la piqûre ne peut être qu’une femelle… sanguinaire.
Les mâles paisibles et surtout pacifiques se contentent, en poètes du nectar des fleurs, alors que ces dames pompent sans vergogne notre sang pour assurer le développement de leurs œufs. Dans les nuits chaudes estivales, il n’y a donc pas malheureusement que Cupidon qui décoche ses flèches et si vous succombez aux charmes de l’une de ces belles de nuit, méfiez vous, elle peut tout vous piquer !
Tout le monde a pourtant le même sentiment : les hématophages féminines sont spécialement amoureuses de votre corps et pas de ceux des autres. N’en soyez pas fier ! Loin s’en faut… c’est plutôt inquiétant. Dans un lit ou dans un rassemblement collectif, quand vous combattez seul face à un kamikaze en approche dans un bruit d’avion zéro, se transformer en cible pour moustique affamé, peut rendre schizophrène. Pourquoi m’en veulent-ils ? Est-ce mon eau de toilette ? Ou ma peau laiteuse ?A moins que ce soit mon teint basané ? Pourquoi moi et pas les autres ? L’attaque vous procure des questions existentielles.
Au creux d’une nuit silencieuse et voluptueuse, le vrombissement croissant d’une minuscule Dracula du sexe faible des moustiques prend des allures de persécution assurée. Comment abattre l’ennemi sans réveiller la personne qui est à vos côtés ? Des moulinets dans l’air se révèlent n’être qu’une riposte provisoire et la claque que l’on pense mortelle pour l’intruse ne procure qu’un sentiment d’impuissance. Prendre la fuite devant un insecte indétectable ? Que nenni !
Une seule solution : se mettre la tête sous les draps avant de se résoudre à allumer la lampe de chevet ou la lampe torche afin d’entamer la traque avec la première arme vestimentaire venue . La mise à mort s’effectue alors sans état d’âme, sauf si on appartient à une secte hindoue protégeant toutes les petites bêtes qui nous prennent la tête.
Le moustique gâche les meilleurs moments des vacances lorsqu’il parvient à ôter sa virginité à votre peau. Alors, autant savoir ce que ces criminels mijotent quand leur approche a réussi et qu’ils perforent notre peau et prélèvent notre sang. Son long et fin tube marron répondant au doux nom de « proboscis » reste l’arme principale de la succion. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la trompe piqueuse ne se compose pas d’une pièce, mais de six. Quatre d’entre elles (une paire de mandibules et une paire de maxilles) servent à perforer votre peau de nouveau-né et à se frayer un chemin vers le ravitaillement.
Deux autres, dénommées hypopharynx (sic) et labium sont des tubes parallèles aux fonctions différentes. Le premier permet d’envoyer la salive dès lors que le tout pénètre la peau. Horrible ! Un vrai film a vous donner la…chair de poule. La traîtresse écoule un suc avec des molécules qui évitent la constriction des vaisseaux sanguins, bloquent la coagulation et provoquent l’inflammation qui nous laissera des boutons. Le régal arrive ensuite : le labium pompe le sang, la nourriture des moustiques femelles.
En fait le « proboscis » souple se meut dans la peau de sa victime pour augmenter ses chances de rentrer en contact avec un vaisseau. Il faut plusieurs essais, et quelques secondes à chaque fois, avant que la suceuse-piqueuse trouve ce qu’elle recherche. Si Dame moustique a de la chance, elle finit par tomber sur l’objet de sa quête et peut entamer un festin qui dure en moyenne quatre minutes. Autant dire que si vous êtes vraiment piqué c’est que vous n’avez pas de pot ou que votre sommeil est très profond ! Vous perdrez alors votre sérénité et vous gagnerez un séance de grattage !.
Cet été, la récolte aura été d’un bon niveau sur le plan de la quantité mais on est dans l’incapacité de connaître le niveau qualitatif du festin sous les étoiles. Les hématophages ont eu un rendement au centimètre carré de peaux dénudées extrêmement satisfaisant bien que le nombre de morts au champ d’horreur des insecticides ait été colossal. Si vous êtes plus piqué(e) qu’à l’habitude songez que le moustique a besoin lui aussi de s’offrir un gueuleton des temps à autre
Bonjour J-M !
Sublime … de réalisme ton billet matinal ! Un vrai cours de S.V.T. , comme disent nos petits enfants ! Tu es encouragé à postuler comme vacataire …sans les quatre jours de formation ! ! !
Tu pourrais compléter par un peu de Droit: puisque tout est codifié, que prévoit le Code Pénal comme sanction pour mousticide volontaire voire récidiviste… quand on attrape la Belle ? Bien entendu, tout écologiste (même bobo) peut t’apporter son aide !
Amicalement.
@ à François
Je partage la première partie de ce texte…
Une réponse pour la seconde : le Code Pénal qui est sans pitié prévoit la mort !
Pour une fois que le féminin l’emporte sur le masculin…
Il faut que ce soit à nos dépens !
Belle leçon de SVT, en effet cette science qui de simplement naturelle est devenue celle de la terre et de la vie et vice versa. Quelle promotion ! Tout, tout, tout, vous saurez tout sur « la »moustique.
« Prendre la fuite devant un insecte indétectable ? Que nenni ! »
La Fontaine, encore une fois a fort bien conté cette histoire dans « Le lion et le moucheron ».
« Comme il sonna la charge, il sonne la victoire. »
Maintenant se pose un grave problème : quelle est l’attitude des mouvements de la cause animale devant cet acharnement cruel envers ces pauves culicidés de l’ordre des diptères ? Et que font les mouvements féministes devant cette discimination criante, les femelles étant les seules victimes de ces massacres sasn pitiè.
Enfin pour compléter le florilège dont Christian nous a hier gratifié, j’ajouterai :
« Avec Stéphane, la télé est en berne. »
« Il est plus utile de tuer les moustiques que de faire l’amour ». Citation de Mao Tsé-Tsé Toung.
Bonjour les lève-tôt.
@ à christian
Alors, comme ça, tu es maoïste… de ces maoïstes qui savaient tout !
Erreur de ma part, le grand timonier avait dit « Il est plus utile… »
J’espère que l’instit’ ne va pas m’envoyer au coin, sinon le petit.
@ à christian
qui est très en verve aujourd’hui !
l’instit’ t’enverra au coin… mais avant, tu auras eu droit à plusieurs… »pam pam cul cul »
Bonjour
Cet article est EXCELLENT !
Merci e bom fim de semana !
@ à Beaupuy
et en espagnol… « buen fin de semana »…
Salud y abrazos à l’arène que se llama Laura, adoubée dans l’ordre de la Jarretière.
@ a mi amigo… christian
… l’ordre de la Jarretière m’est interdit ! Surtout depuis la mort de » The queen Elizabeth » !
Bonjour,
et bienvenue au moustique-tigre asiatique (Aedes albopictus), qui est arrivé en Europe par le biais du commerce des pneus usagés. Depuis le début des années 1990, il est très présent sur une grande partie de l’Italie où il a été découvert pour la première fois à Gênes dans un dépôt de vieux pneus importés. Il a été associé à la transmission de plus de 20 agents pathogènes humains, notamment le chikungunya ou le virus Zika, la fièvre jaune et la dengue. Les espèces invasives le revers de la médaille mondialisation dont le principe est maxi-profits pour les riches et maxi-emm..des pour les autres. Bien heureusement la femelle moustique ne se préoccupe pas du niveau du compte bancaire pour attaquer de jour comme de nuit.
Elle est capable de coloniser une diversité importante d’environnements et ses œufs résistent à la dessication, ce qui favorise leur transport, elle résiste aussi au froid et à la grande chaleur.
Pour résumer la situation il va falloir beaucoup « gratter » en attendant la réponse ultime au problème par les chercheurs de solution adaptée … ou pas. L’idée essentielle étant de surfer sur la vague à grands coups de communication pour vendre et faire des profits.
En attendant, le ministère de la Santé conseille notamment de porter des vêtements recouvrant au maximum le corps. Les chercheurs ( de subventions ?) sont plus inventifs, ils travaillent principalement sur deux pistes. La première la « suppression de population » par la technique de l’insecte stérile. Il s’agit de relâcher des millions de mâles stérilisés (par irradiation ou transgenèse) qui s’accouplent avec les femelles au détriment des mâles sauvages, et conduisent à des pontes avortées.
Les moustiques transgéniques vont voler à notre secours !
La deuxième piste dite de « remplacement de population », vise à contrôler la transmission de maladies par les populations présentes. Il s’agit ici de relâcher des mâles porteurs de souches de Wolbachia, un genre de bactéries symbiotes des insectes capables d’interférer avec le cycle viral.
Les moustiques OGM infectés d’une bactérie vont forniquer avec les femelles qui nous piquent !
Pas de panique, La transgenèse est déjà sur le marché. Elle est surtout utilisée aux États-Unis. En Floride, en 2016, des Aedes aegypti ( cousin africain du tigre) OGM OX513A sont utilisés pour réduire la population de moustiques vecteurs d’arboviroses ( maladies virales transmises par des moustiques infectés). Ce moustique OGM a été autorisé par l’Agence américaine des aliments et des médicaments(FDA), jugeant comme non significatifs les risques sur l’environnement humain. Ces méthodes pourraient s’appliquer au moustique-tigre.
La FDA gendarme de Big-pharma et de l’industrie agroalimentaire qui jugent le risque insignifiant ! Je rappelle que ce sont eux qui ont autorisé la somatotropine ( hormone de croissance) fabriquée par l’entreprise Monsanto et l’aspartame du groupe Searle dirigée par Donald Rumsfeld. En 1977 la FDA avait rejeté l’aspartame et en 1981 Ronald Reagan nomme à la tête de la FDA Arthur Hull Hayes (ancien chercheur du Pentagone) qui, en juillet autorise finalement la mise sur le marché de l’aspartame, contre l’avis du comité scientifique de l’EPA (Agence de protection de l’environnement des États-Unis (en anglais : United States Environmental Protection Agency ou EPA)).
Au fond on pourrait peut être inventer un vaccin à ARN messager pour empêcher les humains de se faire « pomper » par les moustiques. Le laboratoire gagnant pourrait « pomper » les dollars pour le plus grand bien de l’humanité…Efficace ou non.
La devise de Big-pharma reste » Un malade guérit c’est un client de moins pour nous ».
bonne fin de semaine
@ à facon jf
Un grand merci pour la devise de Big-pharma…
Á lundi…
Quand les solides connaissances de ce moustique tigre nous mettent en garde sur la dangerosité de leur contagion par les pneus… Attention à la voiture qui tue… même quand elle est à l’arrêt !
@ à facon. jf
… « la femelle moustique ne se… » pour attaquer de jour comme de nuit »…
Nous avons là d’authentiques « sans culotte » qui, s »en cesse, s’en prennent à la Noblesse comme au Tiers État!
@ à facon.jf
OUPS ! il ne faut jamais aller plus vite que la musique…!
( pam pam cul cul… » Sans cesse » )