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Très difficile de se tenir au courant sauf si vous êtes branchés

Il devient totalement impossible de trouver une logique aux propos et décisions du pourvoir central depuis plusieurs mois. Nous sommes entrés dans une période où les déclarations tournent autour de « tout et son contraire ». Les effets d’annonce contradictoires se succèdent comme si la boussole politique était sans cesse déréglée et variait selon le public à satisfaire surtout dans le domaine de l’énergie. Celui de l’électricité devient emblématique de cette errance dans les priorités et les objectifs. Les erreurs commises par tous les gouvernements au cours des trois dernières décennies se payent cash.

La privatisation et le démantèlement d’EDF sur les injonctions européennes constituent dans la période actuelle une catastrophe industrielle du même genre que l’a été l’externalisation des productions essentielles d’un pays désormais ballotté par les soubresauts du monde. La filière nucléaire qui avait tellement soulevé de polémiques a été sacrifiée au mythe d’une énergie nouvelle ou fossile bon marché pouvant compenser des fermetures imposées par des minorités agissantes. Or désormais la moitié du parc des réacteurs est indisponible pour diverses raisons en France !

La situation actuelle du nucléaire en France se résume à 29 unités sur 56 sont à l’arrêt ; 15 tranches sont revenues de révision rechargement depuis le début de l’année, ; 7 unités de 900 MW ont terminé leur grand carénage depuis 2020 (Tricastin 1, Bugey 2, Bugey 4, Tricastin 2, Dampierre 1, Gravelines 1, Bugey 5). Le défaut de corrosion sous contrainte (qui n’est pas forcément un défaut grave) touche 12 unités nécessitant une expertise approfondie : les 4 du palier N4, 5 du palier 1300 MWe et 3 du palier 900 MWe. EdF et l’ASN restent prudents sur le délai de remise en service de ces unités. Toutefois, le travail qu’assurent les équipes en charge permet d’espérer que la plupart pourront redémarrer à l’automne,

Par ailleurs a puissance nucléaire disponible est actuellement de 29 GWe. Elle pourrait atteindre 47 GWe en novembre/décembre. La mobilisation de tous les moyens de production disponibles (charbon (sic), hydraulique y compris STEP, cogénération) pourrait apporter environ 26 GWe supplémentaires. Sauf nouvel aléa, on peut raisonnablement tabler sur une capacité de production de 73 GWe à la fin de l’année. Il sera de manière certaine insuffisante en cas de pic de baisse des températures d’un hiver normal… durant au minimum 5 jours ! Alors il ne reste plus qu’à espérer que le réchauffement climatique favorisera une saison hivernale plus douce. Personne ne le dit mais cette réalité plane sur l’avenir du gouvernement : des records de douceur seraient des excellentes nouvelles… politiques !

Le manque certain d’électricité au cours des prochaines années rend incompréhensible le dumping officiel sur la mobilité utilisant cette énergie. Toutes les études sérieuses et non partisanes démontrent que ce choix aura de lourdes conséquences à court terme. La recherche des métaux rares indispensables pour la construction de ces véhicules, les incertitudes sur le recyclage des batteries, les processus de fabrication rendent les automobiles plus pénalisantes pour la planète que ceux qui pourraient encore être améliorés. On évacue les défauts colossaux de ce choix pour provisoirement sauver la face ! 

Les appels à la sobriété énergétique peuvent prêter à sourire. Les employeurs sont incités par exemple à réduire la température, l’éclairage et tout ce qu’ils peuvent dans des bureaux où les textes relatifs au travail posté imposent des normes obligatoires dans ces domaines. Elles recommandent en effet (norme X35-203) une température entre … 2à et 22 degrés ! Quel responsable de collectivité territoriale va abaisser les températures dans les classes des maternelles, des écoles ou des collèges quand les parents exigent que leur progéniture travaille dans un contexte « confortable » ?

Pour réduire les consommations il existe un autre moyen : fermer les lieux publics d’enseignement et qu’une nouvelle vague de la pandémie ramène à l’enseignement en visio ! Essayez de mettre des enfants dans une salle de gym non chauffée ou dans une salle à 18°!  Les surcoûts des dépenses d’énergie par exemple prévus pour le département de la Gironde non soumis au pacte énergétique sera de 60 millions ! Qui va payer ? Qui va l’assumer alors que les incendies auront couté 6 à 8 millions d’euros et qu’il n’ya plus de levier fiscal possible ? 

Dans les administrations et les entreprises le travail à domicile devient une idée réconfortante : le salarié ira se geler chez lui et s’il a trop froid il montera son chauffage qu’il réduisait auparavant le matin en partant au boulot ! A raison de deux jours par semaine « obligatoires » ou presque on sollicite une double responsabilité : moins de déplacement certes mais acceptabilité de se cailler chez soi sauf à bosser sous la couette. On déjeune à la maison en se payant son repas en se le faisant chauffer et on évite la subvention (ticket restaurant ou diminution du prix) pour le système de restauration collective. Qui sera gagnant ? Qui sera coupable ? En fait l’axe central des propositions des promoteurs de ces errements institutionnels reste simpliste : si vous manquez d’électricité ce n’est pas notre faute mais de la vôtre car vous n’économisez pas assez ! 

Cet article a 9 commentaires

  1. François.

    Bonjour J-M !
    Non ! J-M, pas toi !
    Ne nous dis pas qu’ au travers de ton texte comme toujours réaliste, volontairement, tu occultes la vraie raison recherchée par les marionnettes affolées du gouvernement: satisfaire quelques parlementaires hésitants pour obtenir une majorité favorable à ses réformes …toxiques ! ! !
    Non! J-M, pas toi !
    Amicalement.

    1. Laure Garralaga Lataste

      @ à François
      Pourquoi accuser J-M de vouloir occulter la vraie raison… Impossible ! ! !
      Notre J-M ne se chauffe pas de ce bois, il préfère mourir de froid ! (et comme monsieur Jourdain, je fais des vers…).

      1. François

        Bonjour @Laure !
        Mon commentaire n’est pas accusateur. Il signale juste un constat d’absence d’expression … surprenant effectivement chez J-M ! ! Sincèrement, je m’attendais à trouver une conclusion de ce genre …qui aurait permis d’accorder un 20/20 mais on est très loin du 0 pointé ! ! !
        Avec le sourire,
        Respectueusement.

  2. J.J.

    « Les appels à la sobriété énergétique peuvent prêter à sourire. »
    Moi ils me mettent en colère, je ne supporte plus ces grands insignifiants, ces anciens « grands écoliers  » qui viennent parader et distribuer leurs conseils et reproches aux manants incultes et imprévoyants.
    Je crains le pire pour cet hiver, car comme par un malheureux hasard quand il se produit de grandes catastrophes internationales, comme des guerres, les intempéries se mettent de la partie : hiver 1870, on roulait des barrique sur sur la Charente(témoignage de mon arrière grand mère qui avait alors 17 ans). Un de mes plus vieux souvenirs(très vague) est celui de l’hiver 40 qui fut terrible et pratiquement sans moyens de chauffage.
    Bref, un peu stressant tout ça, et pourquoi ? Pour faire plaisir à Jojo.
    Je ne dis pas le fond dema pensée, elle serait censurée.

    1. Laure Garralaga Lataste

      @ à J.J.
      Attention à la déprime qui fait « perdre la boule »… !
      Ici, point de censure, mais l’expression du bon sens.
      Sachons finir par un large éclat de rire.

      1. J.J.

        S’agit pas de perdre la boule, mais de se souvenir : la première fois que j’ai dormi das un lieu chauffé en hiver, c’était pendant les « classes », quand j’étais bidasse. De retour à la vie civile, j’ai passé des années en campagne dans des logements de fonction où le chauffage était dificile, voir impossible. Je vois d’un très mauvais œil la possibilté du retour d’une situation dûe à la bêtise des princes qui prétedent nous gouverner.

  3. Laure Garralaga Lataste

     » si vous manquez d’électricité ce n’est pas notre faute mais la vôtre car vous n’économisez pas assez !  » C’est ce qu’on appelle… refiler le mistigri à son voisin ! Geste typique d’une génération aux abois qui se retrouve nue… quand la bise fut venue !

  4. LAVIGNE Maria

    J’entends gronder la colère que je partage totalement. Ces imposteurs qui nous gouvernent n’assument pas leurs c…. Nous n’en pouvons plus. Je dois rester calme mais la violence avec laquelle ils assènent leurs mensonges, leurs certitudes m’exaspèrent.

  5. alain

    bonsoir
    j’espère que l’on aura un relevé journalier de la température à l’Elysée et dans les ministères
    que l’on saura si ces pauvres 800 laquais acceptent de travailler à 19° ainsi que le couple princier!
    il semblerai que l’Elysée soit une passoire thermique !

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