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Le pourrissement du monde du football m’exaspère

Le football a longtemps été considéré comme le creuset de l’intégration, de la vie collective et de la réussite autrement que par l’action individuelle. A tous les niveaux cette vision sociétale s’estompe ou s’effondre inexorablement. Il est devenu le sport des sommes démesurées, des excès en tous genres, des défaillances morales les plus attristantes, du plaisir gâché. Et il serait vraiment malhonnête de prétendre que le mal ne gagne pas tous les niveaux sous l’influence des exemples les plus catastrophiques diffusés par les médias ravis des défaillances sensationnelles.

Les magouilles se multiplient autour du fric qui conditionne absolument toutes les décisions. La désignation du Qatar a constitué l’exemple type de ces décisions obscures plaçant le jeu et les joueurs dans la situation d’otages vis à vis des défaillances du pays dans lequel ils se trouvent. Le scandale n’était plus au moment de la compétition mais dans la manière dont avait été désigné le Qatar. Croire que c’est terminé et que de telles aberrations ne se reproduiront pas relève d’une non-perception des réalités. C’est oublié… et on recommencera dès que possible pour des raisons financières.

La Coupe du monde a été un festival d’outrances inexcusables commises par des équipes comme l’Argentine ou la Croatie. Certes il y a une enquête ouverte par la FIFA sur des comportements inadmissibles mais elle accouchera d’une souris. La Croatie est visée par une procédure pour des événements s’étant déroulés lors de la rencontre contre le Maroc. La fédération croate est visée pour de « potentielles violations des articles 13 (discrimination) et 16 (ordre et sécurité lors des matches) du code disciplinaire de la Fifa » lors du match pour la troisième place. Le chant nationaliste et raciste de Lovren a été largement diffusé sur les réseaux sociaux avec un succès dans son pays et au-delà ! Qui a réagi ?

Pour l’Argentine, la FIFA en se réveillant a noté « de possibles violations des articles 11 (comportement offensant et violation des principes du fair-play) et 12 (incorrection de joueurs et d’officiels) ». Impossible de ne pas penser au geste obscène que le gardien argentin a fait avec le trophée du meilleur portier de la compétition. Impossible, aussi, d’oublier les « moqueries » que ce même argentin avait lancé dans les vestiaires et dans le défilé de la victoire après la victoire à l’égard de Kylian Mbappé. Il y a eu bien d’autres manquements mais qui n’incombent pas aux seuls joueurs.

A ces événements nauséabonds s’ajoutent les effluves de scandale dans les instances du football français. Le Président de la Fédération garant de l’esprit de ce sport et de son éthique a multiplié sans que personne ne réagisse des propos accentuant les plaies du football actuel. Lorsqu’on lui avait montré les logements indignes des travailleurs migrants au Qatar il avait tranche : « c’est juste un coup de peinture ! »

L’équipe de France féminine réalise une belle performance à la coupe du monde et des querelles montent entre quelques joueuses et la sélectionneuse et il s’exclame : « elles peuvent se tirer les cheveux…ça m’est égal ! ». Il est accusé de divers propos ou attitudes condamnables envers les femmes mais… rien ne bouge !

Le football c’est la fraternité. La violence s’installe dans les stades et devant les stades au point que les supporters sont interdits de déplacements, envahissent les pelouses, menacent les dirigeants et les joueurs. Le racisme lamentable progresse. L’homophobie s’affiche comme ce week-end à Montpellier avec la complicité des dirigeants et des stadiers.

«Equipe de tapettes», «Allez tous vous faire enculer» : voilà deux des messages ostensibles qu’on pouvait lire en effet en lettres capitales sur deux banderoles à la Mosson. Les supporters niçois ont eux, récemment brandi des États confédérés, symbole de la guerre de Sécession aux États-Unis dans les années 1960, porté par les États du sud qui voulaient maintenir l’esclavage.

« Le phénomène raciste dans le sport et dans le football en particulier, n’existe pas ou peu » avait déclaré le patron du football français qui devait mettre des boules Kiés ou ne pas fréquenter le bord de la touche des terrains du foot amateur ! Le racisme ordinaire, l’homophobie courante et les insultes les plus graves fusent dans l’indifférence générale.

Ce football là me dégoûte et je finis par ne regarder que les matchs en Angleterre ou en Espagne car le climat y est infiniment plus proche de ce que l’on attend d’un spectacle sportif professionnel. En fait c’est ce pauvre Albert Camus qui doit gigoter dans son cercueil, lui qui affirmait qu’« il n’y a pas d’endroit dans le monde où l’homme est plus heureux que dans un stade de football »… En ce qui me concerne je n’y remettrai plus les pieds.

Cet article a 7 commentaires

  1. J.J.

    Ceci explique peut être cela. Il n’est pas fait une grande publicité à ce phénomène qui, lorsque l’on en a connaissance oblige à considérer certains évènements et certaines situations d’un autre œil, plutôt inquiet.

    « Le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde. »Bertolt Brecht 1941

    https://forward.com/news/462916/nazi-collaborator-monuments-in-ukraine/?amp=1

  2. Gilbert SOULET

    Bonjour à tous
    Lorsqu’il est parlé de football, on entend que ballon rond; Il existe cependant le ballon ovale; Nos Amis British disaient d’ailleurs : Football association et football rugby pour les distinguer. Pour ma part, le monde du ballon ovale est en train de changer depuis qu’il a abandonné l’amateurisme pour le professionnalisme.
    Pour revenir au Rugby, j’ajoute qu’il y a ceux qui jouent du piano et ceux qui les déménagent. (Je jouais dans la deuxième catégorie, chère à Lucien MIAS et à beaucoup d’autres). Gilbert de Pertuis aux 93 printemps…

    1. Gilbert SOULET

      Gilbert de Pertuis aux 83 printemps.
      Sorry

  3. christian grené

    Je reviendrai sur le sujet, mais la lecture de cette « Roue Libre » me réchauffe le coeur tant je partage avec Jean-Marie son jugement sans concession. Le football tel qu’il est devenu me fait horreur à moi aussi. Merci Jean-Marie!

  4. Philippe Labansat

    Ben oui, je vous l’ai déjà dit, je ne regarde jamais de football, je zappe dès qu’elles media abordent le sujet (environ 40% des temps d’antenne radio et télé). C’est dire si la zapette fonctionne souvent.
    Le rugby s’est engagé sur le mêmes pentes que le foot. Du fric partout et les mercatos s’enchainent à un rythme soutenu.
    Des sud-africains disputent la « coupe d’Europe ». J’espère vivement qu’une de ces équipes va la remporter, poussant le ridicule à son paroxysme.
    Le plaisir de mon abonnement à l’UBB était de retrouver mon grand fils pour les matchs.
    Cette année son boulot n’est plus compatible : plus d’abonnement pour tous les deux, des économies substantielles et aucun regret…

  5. Alain. e

    C’est sur que pour le Graët , c’ est pas Noël tous les jours en ce moment , deux femmes témoignent à charge contre lui , le disant tordu et sans scrupules …..
    Le pourrissement est avéré , et par la tête en plus , l’ exemple vient d’ en haut , mais la justice doit trancher , et il bénéficie de la présomption d’ innocence .
    Lui , il est peut être juste présomptueux de ses sens ..
    Moi , la seule pourriture qui me convient , c’ est la pourriture noble , j’ ai cité le
    Botrytis cinerea , mais trop en boire rendrait les sots ternes il parait .
    Cordialement .

  6. Laure Garralaga Lataste

    En pane d’ordi pendant 2 jours… OUF ! Me revoilà branchée !
    Moi, j’étais rugby avec mon cousin Frédo Campo et le CA Béglais…
    Aujourd’hui, je zappe rugby et foot… J’ai plus sérieux à suivre !

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