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La buvette de l’Assemblée mise à sec

Ça picolerait dur au Palais Bourbon selon les informations qui filtrent des débats ayant eu lieu au sein de l’instance de régulation de la vie quotidienne du cœur de la démocratie représentative. Une évaluation a été lancé afin de déterminer si les consommations d’une législature à l’autre ont augmenté. On va compter et recompter le contenu des stocks pour vérifier si les Députés ont la descente facile. Des cas précis d’alcoolisation avancée ont été signalés par une « insoumise » inquiète sur la véhémence de certains de ses collègues.

Durant la fameuse nuit où les représentants de LFI ont évité que le gouvernement soit contraint à battre en retraite après un vote défavorable sur l’article 7 de la loi, l’excitation état à son compte. Il a été démontré que le vert en était responsable. Les bouteilles de Jet 27 ont défilé avec ou sans glace à la buvette. C’était probablement pour les besoins d’une étude sur cet alcool aux odeurs de menthe. En effet une forte suspicion pèse sur sa nouvelle composition.

Avec un esprit de sacrifice louable, les parlementaires appréciaient et comparaient un produit ayant été dénaturé pour cause d’inflation. Il s’agissait en effet de vérifier ce qu’affirme les grands distributeurs dans le cadre des négociations en cours sur les prix des prochaines semaines. Il n’est plus possible de trouver des bouteilles de Get 27 dans les magasins Carrefour et Système. Les deux enseignes demandaient en effet au groupe Bacardi-Martini de baisser le prix de la bouteille, alors que le taux d’alcool de la liqueur a été réduit. Une mesure scandaleuse tant le produit semble apprécié dans le camp de la Nupés.

La manœuvre est spéciale et mérite tout l’intérêt de la représentation nationale. En septembre, Bacardi-Martini a en effet décidé de baisser le degré d’alcool du Get 27 de 21° à 17,9° en raison de la flambée des coûts de production. En réduisant la teneur en alcool du Get 27, le groupe a pu réaliser des économies sur sa cotisation à la Sécurité sociale, indiquent nos confrères. Cette dernière est fixée à 579,96 €/hl d’alcool pur pour les boissons à plus de 18°, contre 48,97 €/hl pour celles à moins de 18°. Vous avez bien compris, nos parlementaires ont détecté une machination qui pénalise les recettes du budget de la sécurité sociale. Et malgré cet esprit de sacrifice le bureau de l’Assemblée les condamne à priori.

Totalement bourré l’un d’eux a prétendu que l’affaire était grave puisque le prix de la bouteille n’a pas été changé. Un choix qui n’a pas été du goût de Carrefour  et de Système U. Les deux groupes de grande distribution avaient entamé des négociations avec Bacardi-Martini afin d’obtenir une révision du prix de la liqueur. On suppose (l’enquête le démontrera) que dans le cadre de l’appel d’offres sur les fournitures de la buvette les questeurs veilleront à ce que la gestion de l’Assemblée ne soit pas lésée.

Ce retrait pourrait ainsi avoir un impact sur les ventes de Get 27, qui étaient en hausse de 2,8 % sur un an en novembre 2022, avec 2,9 millions de litres écoulés ; Ce désaccord, qui survient après celui qui avait eu lieu entre La Martiniquaise-Bardinet et Intermarché à la fin de l’été, pourrait ne pas être le dernier. De nombreuses marques ont en effet décidé de réduire leur degré d’alcool afin de faire baisser leurs coûts et priver l’État de subsides conséquents. Heureusement que le Whisky n’est pas encore touché par ces pratiques. Et d’après un témoin de confiance il est arrivé qu’un soir il n’y ait plus une goutte de ce breuvage de disponible.

Enfin il semble bien que le problème essentiel ne se situe au « bar » réservé aux Députés. Le problème se situerait au restaurant. Selon la première questeure, Marie Guévenoux (Renaissance), chargée de la gestion administrative et financière, le pic de consommation d’alcool se situait en réalité à l’heure du dîner, soit entre 20 heures et 21 h 30. Et là ce n’est pas du tout pareil : les parlementaires contribuent à la défense de la filière viticole. Les Bordeaux n’y sont pas nombreux sur la carte des vins qui changent souvent. Par contre le Haut-Marbuzet constitue un produit de référence qui résiste aux changements de majorité.

Il y a eu un moment de panique quand a été annoncé que le degré d’alcoolémie des « chasseurs » ‘qu’ici on appelle les « huissiers  allait être contrôlé… Renseignement pris la mesure ne les concernait pas ! Il aurait malvenu que les fonctionnaires sobres et effacés ayant en charge la surveillance des comportements de la représentation nationale soient inquiétés quand dans tous les groupes on conduit les débats en état d’ivresse manifeste.

La Présidente a vite réagi en souhaitant « que chaque président de groupe concerné par le comportement d’un de ses membres gère ce type de situation si elle se présente ». À chaque chef de file de repérer les comportements problématiques, donc, et d’alerter immédiatement les huissiers. Enfin une assemblée où on ne sontente pas de boire que les paroles !

Cet article a 4 commentaires

  1. christian grené

    Je vais m’intéresser au sujet, car il me vient à penser que j’aurais pu être député moi aussi. Malgré mon incompétence crasse, je n’aurais pas été ridicule dans le Blayais… Ad’taleur!

  2. J.J.

    « Il n’est plus possible de trouver des bouteilles de Get 27 dans les magasins Carrefour et Système U.  »
    C’est grave ?
    « Cette dernière est fixée à 579,96 €/hl d’alcool pur pour les boissons à plus de 18°, contre 48,97 €/hl pour celles à moins de 18°. »
    Il y a un un aussi grand écart ?
    Je comprends mieux la démarche des grippe-sous.

    J’ai connu un temps où des jeunes gens ayant été détectés avec un taux d »alcoolisation avancé étaient au choix mis à la porte ou sévèrement punis(milieu scolaire ou professionnel), ou au « trou » (service militaire).
    Si je comprends bien, si l’on rétablissait ce genre de mesures il faudrait construire un « gnouf » en annexe de l’Assemblée Nationale .

  3. facon jf

    Bonjour,
    le verre est dans le fruit tout comme la corruption pourrit la société.
    Depuis dix jours, les boissons alcoolisées ont par exemple disparu du Parlement flamand, en Belgique, où un ministre est accusé d’avoir forcé sur la bouteille avant un débat source RFI.
    Dans notre beau pays on ne peut pas conduire en état d’ivresse ni sous l’emprise de produits stupéfiants.
    On reste stupéfait de constater que l’on peut conduire le char de l’État en consommant sans modération l’un et les autres.
    Notre pays vit sous constante perfusion de liquidités sous forme d’emprunts et de lobbyistes patentés qui corrompent nos législateurs. L’hypocrisie de ces derniers qui agissent comme les VRP du célèbre groupe où avait travaillé Pasqua* en organisant des soirées beuveries avec les étudiants tout en dénonçant les méfaits des excès en tout genre.

    Notre pays boit le bouillon et nos élus se gobergent à nos frais tout en nous appelant à faire preuve de sobriété.
    Beurk!!! la coupe est pleine.

    bonne journée

    * Charles Pasqua entré chez Ricard en 1952 comme représentant, recruté par le fondateur Paul Ricard, à 25 ans pour finir 15 ans plus tard, directeur des ventes pour la France et l’exportation.

  4. christian grené

    Revenons à la mise à sec de la buvette de l’Assemblée, a-t’on oublié qu’y siégea de 1945 à 1967 le député-maire de Dijon? Un certain Félix Kir, plus connu sous son appellation d’origine (chanoine) et – surtout – pour son élixir aujourd’hui appelé blanc-casse dont on perpétue la tradition encore au Bar des Copains à Créon. C’était quand même un peu plus classe que le G 20 ou le G 27. Sacré chanoine! Au député communiste qui, une fois, lui avait demandé comment il pouvait croire en un Dieu qu’il n’avait jamais vu, il eut cette fameuse réplique. « Et mon cul, tu ne l’as jamais vu non plus. Pourtant, il existe… »
    Je passerai aujourd’hui sur le Conseil national (ersatz de l’Assemblée) en 1940… à Vichy.

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