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Une réforme passe… une autre pointe son nez !

Peu importe la manière dont se passera l’adoption de la réforme des retraites, l’Élysée a la certitude que le projet tellement modifié qu’il ne permettra pas les économies annoncées ne sera plus dans l’actualité dès la semaine prochaine. La stratégie prévue repose sur la théorie de l’asphyxie de l’opinion dominante par une nouvelle proposition polémique. En ouvrant une piste de confrontation avec les élus locaux le Président changera de registre mais maintiendra la pression sur les partis d’opposition. Il choisira des modifications du paysage des collectivités territoriales lui permettant une fois encore de rallier les parlementaires LR qui finiront par se fondre dans le courant présidentiels malgré ses crises d’urticaire électoral.

Le risque est très limité de se retrouver avec des millions de manifestants dans la rue si l’on touche au nombre de communes, si on modifie les modalités de leur financement, si on restreint les compétences des départements ou si on les métropolise et si on défusionne des régions trop vastes et sans unité socio-économique… En reprenant des propositions venues de l’époque Sarkozy ou pondu par Valls au temps de sa splendeur destructrice il sera possible d’espérer approcher la majorité des trois cinquièmes lors d’un Congrès.

Le renouvellement du Sénat en septembre prochain ne peut (avec quelques arrangements post réforme des retraite) que renforcer la majorité qui en tient les rênes. Et l’Assemblée disloquée offre des garanties de stabilité des forces en présence. Les LR grignoteront une nouvelle fois quelques avantages pour leurs troupes et se vendront pour des amendements les avantageant. La réception hier des associations des élus (régions, départements, intercommunalités – celle des maires n’y sera pas!) é fixé les grandes lignes d’un réforme dont les axes sont assez aisés à deviner et qui seront progressivement dévoilés.

Ils visent à confier aux villes (NDR : le mot est important), départements et régions, de nouvelles missions claires sur trois pôles prioritaires pour la vie des Français : l’éducation et l’orientation, afin qu’aucun enfant ne reste sans perspective, le logement pour répondre au besoin urgent d’habitat décent et durable et les transports qui nécessitent un vaste investissement pour répondre au besoin de mobilité de chacun et à la crise climatique. Il faut savoir décrypter ! Vous allez déguster du « mille-feuille territorial » ! 

Il y a trop de communes en France. La Cour des Comptes dans son dernier rapport vient de le rappeler pour la énième fois et Bruxelles regarde la situation avec l’impatience que l’on connaît depuis des décennies. Dans son rapport, elle insiste fortement sur la « persistance d’un trop grand nombre de trop petites communes ». Parmi les quelque 35 000 municipalités françaises, la moitié (49,6%) sont peuplées de moins de 500 habitants. Et si on considère les communes de moins de 1 000 habitants, le taux monte même à 71,6%. « La dispersion et l’absence de masse critique de la grande majorité des communes françaises distinguent leur situation de celle de la plupart de leurs homologues européennes », note ainsi le rapport. Du déjà entendu et du déjà dénoncé.

Il serait étonnant que le processus en cours de recentralisation par la diminution de l’autonomie de gestion via la suppression du levier fiscal ne soit pas repris. Je parie que les fusions seront forcées via l’attribution des dotations allouées par l’État à l’échelon du territoire communautaire. Un second étage de la mise sous tutelle intercommunale des petites communes déjà noyées faute de moyens financiers pour exister va vite être avancé.

Comme les « fusions » ne paraissent pas possibles par consentement mutuel elles le deviendront par nécessité financière… Avant 2026 la promotion de l’élection au suffrage universel sur liste à la proportionnelle globale du Président de l’intercommunalité sera également entamée puisque un autre volet supprimera les cantons tels qu’on les connaît actuellement.

Le conseiller départemental disparaîtrait dans sa formule actuelle pour que LR obtienne la satisfaction de voir éclore le projet Sarkozy du « conseiller territorial » siégeant au département et à la région dont les périmètres seront revus. Bien évidemment pur favoriser les alliances l’élection du conseiller territorial s’effectuera à la proportionnelle par département sur la base de la parité.

Ce processus ne serait en place qu’en zones rurales puisque les métropoles au territoire agrandi aurait un système identique avec fusion de la fonction de conseiller communautaire et de régional. Le département ne conserverait que des compétences restreintes dans le champ de la solidarité humaine.

Il y a cependant un hic que souligne le rapport de la Cour des Comptes : l’attachement des Français jusqu’à présent conduit les gouvernements successifs à repousser cette solution radicale. Cette relation forte « reflète la demande d’une gestion plus proche des besoins des citoyens, que l’épisode des ‘gilets jaunes’ et la crise sanitaire ont sans doute encore accentuéeLes Français s’identifient ainsi davantage à leur commune qu’aux échelons supérieurs et connaissent mieux leur maire que le président du conseil régional, départemental ou communautaire. » Une autre étape dans la dislocation démocratique en cours qui devrait plaire aux partis politiques qui auront ainsi des postes assurés pour leurs cadres ou leurs espoirs. Le RN ne crachera pas sur le cadeau. Mais je débloque… et je me fais des idées !

Cet article a 8 commentaires

  1. Gilles Baillet

    La réforme des retraites n’est pas passée chez les salariés conscients qu’elle les condamne à la pauvreté à la fin de leurs jours. Les élus locaux élisent les sénateurs qui majoritairement votent la retraite à 64 ans avec 43 ans de cotisations et suppriment les régimes spéciaux à l’exception du leur… Les gens se tournent vers leur commune parce qu’ils cherchent des protecteurs pour faire face au délitement de l’état social… On assiste à une renaissance féodale et à un renforcement du clientélisme…Le FN prospère là où la corruption et le clientélisme ont atteint des sommets: Hénin Baumont, Perpignan, Béziers, etc.

  2. christian grené

    Dans cet embrouillamini foutraque, une vache n’y retrouverait pas son veau et moi j’en perds mon lapin. Dingo!

  3. J.J.

    « La dispersion et l’absence de masse critique de la grande majorité des communes françaises distinguent leur situation de celle de la plupart de leurs homologues européennes », note ainsi le rapport. »

    Et c’est justement ce qui fait la singularité de notre pays.
    Quelle ridicule manie de vouloir toujours nous faire aligner sur « les autres « pays, idem pour les retraites.
    Ce que font les autres pays, on s’en fout. Ils voudraient peut être d’ailleurs parfois s’aligner sur la France les citoyens des autres pays.

    Qui est ce qui est toujours en première ligne quand surviennent des accidents graves, des catastrophes, qui a été en première ligne, avec d’autres collectivités locales pour organiser les vaccinations ? Si on avait dû compter sur les mamamouchis ministériels, on ne serait pas sortis de l’auberge.
    Qui est au plus prés de la population avec ce que cela implique d’engagement et de déconvenues parfois ?
    Si on supprime cet échelon, vœux très cher qui démange nos technocrates, je doute que la situation dans les petites villes et les campagnes devienne idyllique.
    De tous les maires que j’ai eu l’occasion de fréquenter dans ma vie professionnelle, je n’ai rencontré qu’un maire indigne de ses fonctions (petit copain en sordides affaires avec le conseiller général du canton), bien moins certainement que parmi les personnages qui gravitent autour de l’ Élysée actuel.

  4. facon jf

    Bonjour,
    à l’heure où j’écris, nos glorieux militaires viennent de reprendre la ville de Cahors aux civils félons qui faisaient semblant de faire le marché !! Oui, oui nous sommes en guerre, pour de faux, et nos glorieux militaires tirent pour le moment à blanc au milieu des habitants. En attendant une « bavure » comme à Carcassonne en juin 2008 où, c’est ballot!, un militaire s’est trompé en remplaçant les balles à blanc par des vraies balles. Bilan 17 blessés dont 5 enfants, ça dégoûte de baver.
    Le défilé martial, mais pas militaire, des mamamouchis qui nous gouvernent se poursuit devant la commission d’enquête sur la perte de souveraineté énergétique. Voici le résumé vidéo par le journal gauchiste complotiste  » Le Figaro »:
    https://twitter.com/i/status/1634962465468596230

    Vous pourrez constater comme moi que le personnel politique a bel et bien bradé notre indépendance pour s’assurer un avenir en se faisant réélire coûte que coûte. La vérité est en tous points écœurante, les grands mamamouchis qui nous gouvernent sont bien là pour SE SERVIR et non pour nous servir.
    Le poisson pourrit par la tête ( [Piscis primum a capite foetet]  » recensé et commenté par Érasme). Un constat que le billet de JMD conforte à mes yeux. Pour un mandat rémunéré les professionnels de la politique sont déterminés à toutes les compromissions.
    Et après les brasse-bouillon des merdias viennent nous faire leur morale à deux sous dans le but de nous faire avaler leurs bobards.

    L’épouvantail des extrêmes ne peut pas cacher à lui seul les turpitudes ignobles d’un personnel politique corrompu obsédé par son propre avenir.
    Les écuries d’Augias sont maintenant le symbole de notre pays, remplaçant le coq gaulois qui chante sur le tas de fumier !!!

    Bonne journée

    1. J.J.

      un militaire s’est trompé en remplaçant les balles à blanc par des vraies balles. ????
      On nous prend pour des billes comme disait le général.
      Le zozo avait aussi « oublié » de mettre son bouchon de tir à blanc sur son FAMAS.
      Et on laisse traîner des cartouches à balles réelles comme ça ? Les consignes de tir ont dû changer.
      Maintenant avec les HK germaniques(la France n’est plus capable de fabriquer des fusils), je ne sais pas comment ça fonctionne

      1. facon jf

        La fusillade de Carcassonne désigne un incident lié à l’Armée française.

        Le 29 juin 2008 à Carcassonne (Aude, France), au cours d’une démonstration publique du groupement des commandos parachutistes du 3e régiment de parachutistes d’infanterie de marine, qui simulait une prise d’otages, seize personnes1 (dont cinq enfants) ont été touchées par un tir en rafale d’un fusil FA-MAS chargé de balles réelles, par accident. Le sergent avait en effet gardé des balles réelles dans un chargeur de cartouches à blanc2.

        Cet accident a provoqué la démission du général d’armée Bruno Cuche (chef de l’état-major de l’Armée de terre) officieusement à cause de cet accident3. Nicolas Sarkozy a violemment critiqué le général d’armée ainsi que toute la chaîne de commandement en les traitant d’« amateurs »4.

        Les auditions judiciaires de militaires qui ont suivi ont abouti à la mise en cause l’organisation du régiment. Selon France Info, cinq soldats ont dit à la justice qu’il était habituel dans le régiment que des balles réelles soient gardées après un exercice, contrairement au règlement5.

        Le 7 janvier 2009, le sergent Nicolas Vizioz, responsable de la fusillade, se voit notifier sa radiation de l’armée d’active par un courrier envoyé au 3e RPIMa par le Chef d’État-Major de l’Armée de Terre.

        Le procès se déroule du 10 au 12 avril devant le tribunal correctionnel de Montpellier6,7.

        Le 13 mai 2013, il est condamné à 2 ans de prison avec sursis, sans inscription au casier judiciaire, pour blessures involontaires ; les deux officiers (l’ex-capitaine Hugues Bonningues et l’ex-lieutenant Christophe Allard) supérieurs directs du sergent à six mois avec sursis tandis que l’ex-colonel Frédéric Merveilleux du Vignaux, l’ex-lieutenant-colonel Lionel Peyre et le lieutenant-colonel Jean-Baptiste Pothier sont relaxés8,9.

        Le jugement sera confirmé en appel le 15 janvier 2014 pour Nicolas Vizioz, tandis que les cinq officiers seront relaxés10.
        copier/collé de wikipédia
        bonne soirée

  5. facon jf

    La vieille recette du clientélisme revient en force pour faire oublier le massacre de notre économie par la corruption. La voici la voila qui tente son grand retour la réserve parlementaire !! Où comment redistribuer à la tête du client les miettes du gâteau en échange d’une poignée de voix.
    « Ces députés qui rêvent de rétablir la réserve parlementaire
    Ce dispositif, supprimé en 2017, permettait aux députés de disposer d’une enveloppe pour subventionner les associations et les communes de leur circonscription. Plus de 120 élus, de tous bords, viennent de signer un texte demandant son rétablissement. »
    https://www.leparisien.fr/politique/ces-deputes-qui-revent-de-retablir-la-reserve-parlementaire-13-03-2023-URE75BZYENEB5PKPXF5LNI62JA.php

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