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La preuve par 9 que rien n’est réglé

Nous y sommes dans l’impasse dont il sera difficile de sortir tellement l’ouverture permettant à la majorité minoritaire de respirer est étroite. Comme les manifestations s’engouffrent dans le chemin étroit et poussent de plus en plus fort la mort par étouffement menace celle et ceux qui se retrouvent le dos au mur. La réforme des modalités d’accession aux pensions peut sur des bases totalement formelles, survivre à ce naufrage démocratique mais il en va tout autrement de l’équipage qui était à bord. Il est à peu près certain qu’il restera à quai dans les prochains jours. En fait durant toute la journée le « pacha » brassera seulement trois hypothèses avec des variantes liées aux ralliements ou trahisons qu’il pourrait constater.

La première consiste à profiter de ce qui dans le malheur actuel constitue une chance. Paradoxalement le fiasco du gouvernement qu’il a poussé sur la route des icebergs, peut lui permettre de se débarrasser des gens encombrants qui constituent une équipe pour le moins mal en point. Le commandant de bord vire les ministres ayant des problèmes divers et les remplace par quelques ambitieux possédant un appétit féroce de retour aux affaires. Les canards boiteux seraient renvoyés en profitant de la situation ce qui allégerait le fardeau actuel.

Il adopte ainsi la tactique du fusible ou celle du changement de marque après avoir rénové la façade. Il laisse la loi aller vers le conseil constitutionnel ce qui lui permet de se défausser sur les Sages. A eux de faire exploser le texte ou de le vider de sa substance. Une stratégie qui nécessiterait une annonce de suspension du texte et un engagement à relancer une concertation autour de ce qu’il resterait de la loi adoptée sans vote. Faire le dos rond et rebondir dans quelques semaines dans le genre gaullien du « je vous ai compris mais je continue à faire ce que j’ai prévu de faire. »

Si l’on examine avec attention ce qu’il a prévu ce mardi comme auditions de la France d’en haut, se profile un autre scénario : celui du gain de temps. Il maintient un gouvernement largement remanié en place avec comme mission de conduire une pré-campagne puisque la dissolution n’interviendrait qu’après la vote sur la loi immigration. La consigne serait simple : tout mettre en œuvre pour que sur ce sujet moins mobilisateur de manifestants que celui des retraites on aille à l’échec.

Une sorte d’arrêt de mort de l’assemblée qui serait renvoyée avant les grandes vacances devant les électeurs (un délai d’un mois  après dissolution début mai). Le danger réside dans le fait que des législatives dans le contexte actuel constitueraient un suicide collectif pour la majorité minoritaire sauf si un accord électoral en bon et due forme était signé avec la Droite hors RN. L’hypothèse est à l’étude dans les ordinateurs du ministère de l’intérieur. Elle laisserait des accrocs indélébiles dans le tissu macronien déjà très fragile sur le terrain et il faudrait un miracle de l’abstention pour sauver les meubles mais ce ne serait pas totalement absurde.

Il reste la politique du pire et de la terre brûlée. « Ce sont tous des cons qui n’ont rien compris et je les renvoie le plus tôt possible devant le corps électoral. Moi je m’en fous je n’ai plus rien à craindre. » Mitterrand et Chirac n’ont jamais été aussi populaires que pendant la cohabitation. Alors si le Président se retrouve avec un majorité RN et LR consentants, il redevient le protecteur, le garant, le rempart face aux décisions que prendraient un gouvernement minoritaire de Bardella. La situation des finances publiques, le contexte international, les ravages de l’inflation, la lutte contre le réchauffement climatique : à eux de les gérer et de se discréditer avant la prochaine échéance présidentielle. Le retour du balancier serait assuré. C’est très risqué mais envisageable. Il se retrouverait à gauche avec l’image du sauveur !

Il y aura probablement un conseil des Ministres ce mercredi matin et à midi on saura quelle solution est retenue. Il faut que tout soit réglé avant dimanche puisque Charles III sera en France en visite d’État lundi 27 mars. Il faut donc un gouvernement « correct » et l’espoir de voir les manifestations cesser. La première solution semble donc la meilleure. Le changement dans la continuité et le renoncement « définitif provisoire » à la réforme arrangerait bien les choses. Une annonce en direct étoufferait dans l’œuf la manifestation de jeudi ! En fait la « preuve par 9 » a été apportée que la multiplication des soutiens au Président n’était plus à l’ordre du jour. Et l’impasse devient très étroite mais rien n’est perdu selon lui ! 

Cet article a 5 commentaires

  1. christian grené

    Bonjour la 7e Compagnie! Si j’en crois JM, on continue à faire du 9 avec du vieux…

  2. J.J.

    « La réforme des modalités d’accession aux pensions…. »
    Mon imagination est peut être par trop grande, mais je pense qu’il s’agit d’une simple figure de style pour dire : modalités de suppression subreptice à l’accession aux pensions.
    Je crains également que cette situation n’ouvre tout simplement un boulevard au RN.

    De toute façon, pas de quoi être optimiste quand pullulent plus que jamais à la tète de l’état grenouilleurs et bras cassés.

  3. Philippe Labansat

    Nous sommes dans la rue par la volonté du peuple, et nous n’en sortirons que par la force des baïonnettes !…

  4. facon jf

    Bonjour,
    c’est arrivé ce matin le chef des grands mamamouchis va causer dans l’étrange lucarne demain à 13h sur Télé Foutre N° 1 et Asservis N°2 . A 13h30 ? Tiens! tiens! il va donc faire le sacrifice du décorum solennel du sacro-saint 20h. Changement de stratégie, remake d’un long remake, la communication présidentielle va se charger d’émotion pour tenter de désamorcer la série de secousses sismiques qui lézardent dangereusement son pouvoir. L’intervention du chef de l’État interviendra 48 heures après le rejet de justesse de la motion de censure transpartisane portée par le groupe Liot. 278 députés avaient voté pour, lundi 20 mars : il n’en manquait que 9 pour faire tomber le gouvernement d’Élisabeth Borne. Coïncidence le chef des mamamouchis causera dans le poste la veille d’une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites… Force est d’observer que la parole du chef de clan ne provoque plus que moqueries et quolibets, sauf dans son camp qui boit ses paroles comme la quintessence suprême de sa sublime pensée. Pas de chance pour lui, ses  » arrangements  » avec la vérité ont été après chacune des ses déclarations tirés au jour de la cruelle réalité.
    La 100ème utilisation du 49.3 au milieu d’un dédale de circonvolutions constitutionnelles pour  » enjamber » ( le mot clef de sa politique) la réforme honnie des retraites. Mais là il a mis le feu aux poudres. Loin du souhait de Aurore Berger ( des bons citoyens) qui déclarait dimanche ( Questions politiques sur Flanche Inter-minable )  » lundi soir ON PASSE A AUTRE CHOSE » .
    Et qui rêvant éveillée se déclarait favorable à un 3éme mandat pour que Mac-Ronds puisse s’opposer aux extrêmes.
    Il y a 40 ans que la France a pris le virage ( 25 mars 1983) de la politique économique de rigueur. Achetez Français disait Delors ! Résultat nous sommes passé à l’inverse en détruisant l’appareil productif et en y substituant la politique économique en carton !
    Et oui fini l’usine qui pollue et donne du travail aux gueux. Fini ! l’usine des luttes de papa qui éduquait techniquement et politiquement les gueux. Voici l’industrie du carton et l’avenir des gueux qui produisent des cartons pour conditionner des produits venus du bout du monde dans des cartons. Vider, remplir, dispatcher, transporter, redispatcher, retransporter, distribuer des cartons qui une fois vidés feront tourner l’industrie du recyclage. Fini !! la promotion par le travail valorisant l’engagement des employés respectables et respectés. Voici venir sa majesté LOGISTIQUE DU CARTON qui consiste à dévaloriser le travail en transformant les employés en RESSOURCES HUMAINES. Fini !! la reconnaissance du travail dans les usines hautement techniques. Voici venir la ressource humaine robotisée commandée par des ordinateurs inhumains, ressource humaine peu qualifiée et donc interchangeable avec la logique 1 pour 1 favorable à la paupérisation des salariés. Ben oui ! puisque l’employé est peu qualifié qu’importe que la logistique se fasse ici ou ailleurs l’important c’est la mise en concurrence des travailleurs justifiant la baisse des coûts du travail – les charges, les charges, les charges et la baisse continuelle des salaires et autres avantages- .
    Ne nous leurrons pas, les soubresauts que nous constatons sont le résultat de l’économie en carton.
    Et la Politique en carton des grands mamamouchis a transformé nos institutions elles aussi en vieux carton bon pour la déchetterie.
    J’aspire à un sursaut de mes concitoyens pour écrouler cette république en carton, pour enfin reconstruire un pays solide basé sur l’éducation des citoyens de la naissance à la mort. Avant de reposer dans un cercueil en carton passé à l’incinérateur.
    On a encore le droit de rêver non ?
    Bonne journée

  5. Gilles Baillet

    Il n’y a qu’un souverain: c’est le peuple ! Alors on revient au peuple pour décider du sort de la réforme des retraites. Depuis, 1993, le droit à la retraite régresse en France. Le peuple n’a jamais été sollicité pour dire ce qu’il en pense des différentes réformes qu’il a du subir…

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