You are currently viewing L’étroit mousquetaire

L’étroit mousquetaire

Pour votre plaisir et le mien Christian m’a envoyé ce texte en réponse à la chronique de ce matin. Jubilatoire car écrit à partir d’une liste de mots imposés.

Même si ça y ressemble, ceci n’est pas l’histoire des Trois Mousquetaires qui, comme chacun sait, se comptaient au nombre de quatre. C’est, après l’histoire des deux sœurs que je racontais la semaine dernière, celle de quatre frères dont l’un – et si c’était moi? – avait hérité, pour ses traits de plume à la hussarde, du sobriquet de «Dard Teigneux». Il aimait le sport en général, le football en particulier, mais aussi l’alcool à en avoir (dixit le père Antoine) «les lèvres gersoises» ! Je vais donc m’arrêter sur les trois autres: Porto, Pathos et Aravis.

Le croirez-vous? Porto était sobre comme un chameau mais, aux heures pâles du soir, il dégainait sa petite bouteille de derrière les fagots en guise de pousse-rapière et s’en servait juste un petit doigt. Ce vin venu de Lusitanie lui mettait le cœur à l’ouvrage quand il dressait le bilan de sa vie… voire du compte financier de ses frères dispendieux. C’était une joie pour lui, et même un jeu.

Pathos, lui, avait tout du notable de province. Il avait fait ses humanités en divers lycées, mais pour autant qu’il fût porté sur la «res publica» (chose publique) l’art oratoire lui faisait facilement perdre son latin. Il regardait pousser ses enfants et ses arbres au beau milieu d’une plantation de vignes, à qui échut l’appellation mal contrôlée de château La Forêt. Il y vivait sans entrave.

Attention, voilà l’ouragan! Aravis avait un goût prononcé pour le ski, dans la station du même nom, et la musique. Attiré très jeune par les «Petits chanteurs à la croix de  bois», il se détourna très vite  du classique pour suivre les Rolling Stones de l’Azerbaïdjan au Zimbabwe et finit par échouer sur le sable. Pas de quoi en faire une montagne, car chacun sait que la vie des cimes!…

Christian Grené

Laisser un commentaire