Les chandelles n’ont pas éclairé un rugby artificiellement mondialisé

La Coupe du monde de rugby s’achève dans un flot de critiques, de rancœurs et de déceptions. La joie communicative des premières rencontres s’est évanouie au fil de semaines cédant la place aux ressentiments ce qui dans le fond est totalement contraire à l’esprit de ce sport. Quelques rares confrontations ont ramené aux fondamentaux avec des duels équilibrés, disputés, joués sans retenue par des équipes qui n’avaient rien à perdre.

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Raffut (8) : le malus pour les équipes sans bonus

On commence dans l’entourage de l’équipe de France à serrer le cordon du short car contrairement à une idée reçue depuis la victoire heureuse contre les « Tout Noir » rien n’est joué pour la qualification. En conférence de presse Laurent Labit, l’entraîneur des Bleus a lui-même déclaré : «  Pour l'instant, on a fait une bonne seconde mi-temps contre la Nouvelle-Zélande et un match pas bon contre l'Uruguay. C'est trop peu. » Il a un peu aussi évoqué le calendrier qui n’est pas très favorable « puisque les deux premières rencontres étaient trop rapprochées obligeant à un maintien des cadres ». Ça sent la mis en place des bretelles au cas où… La France va en effet jouer trois rencontres en moins de 15 jours et n’en auront qu’une seule avant un mois pour un éventuel quart de finale ! Il sera assez facile de faire récupérer tout le monde dans cette hypothèse. « On a toujours eu un plan, on le suit. On a d'un côté besoin de travailler mais on a aussi besoin de jouer. Il y a eu ce premier match contre la Nouvelle-Zélande qui générait des attentes et du stress depuis trois ans. Six jours plus tard, venait l'Uruguay. Après le match de la Namibie (jeudi à Marseille), on disposera de quinze jours avant le dernier match de poules contre l'Italie. Il est évident qu'un mois sans compétition, c'est pas idéal (...) »  Cette stratégie pourrait pourtant coûter très cher si les planètes s’alignent pour les Transalpins. En effet la troupe même réputé aussi forte que celle qui avait débuté la Coupe du demi-monde n’a pas rempli son contrat face à l’Uruguay. Tout se jouera dans cette poule sur les bonus des uns et des autres. La qualification risque donc bel et bien lors du match contre l’Italie le 6 octobre. Imaginons une défaite de la France contre l’Italie même avec le bonus défensif, pourrait être fatale. Dans le même temps, il faudrait que les All Blacks battent l’Italie, la Namibie et l’Uruguay avec le bonus offensif à chaque fois. Et que l’Italie s’impose contre l’Uruguay avec le bonus offensif, et domine le XV de France. Est-ce tellement irréaliste ? L’Uruguay n’a pas pris de raclée face aux Bleus-bis et si les Italiens se démènent pour y parvenir il va falloir s’inquiéter. En effet ils peuvent obtenir 14 points comme la France et être seulement devancé d’une longueur par les « Néozed » qui obtiendrait 15 points avec seulement trois cartons pleins. Les Transalpins ont la possibilité de laisser filer car cette hypothèse les arrange. En effet via le bénéfice de sa victoire contre les Bleus, la Squadra Azzurra serait qualifiée, et éliminerait dans le même temps la bande de Galthié. On risque donc de regretter le manque d’inspiration et d’efficacité de la bande à Jjellonch. Le 5 février dernier la France dans le Tournoi avait dû batailler ferme pour arracher à Rome un succès étriqué (24-29). Les Bleus ne s’étaient libérés qu’à treize minutes du coup de sifflet final avec un quatrième essai de Jalibert pour arracher le bonus offensif. Les Italiens connaissent par cœur le jeu d’adversaires avec lesquels ils évoluent dans le Top 14. ils ne seront pas faciles à battre s’il leur reste un espoir de se qualifier. Il faudra jouer comme si c’était déjà un match à élimination directe ce qui laissera pas mal de traces sir le résultat est obtenu au forceps. Laurent Labit partage cette analyse quand il affirme dans l’Équipe : «  la situation reste la même : il faut battre l'Italie pour se qualifier. C'est ce qu'on a toujours envisagé. Le point de bonus, on ne le méritait pas contre l'Uruguay. » Il va donc d’abord falloir l’assurer face aux Namibiens car ce serait un véritable affront si ce n’était pas le cas. Les « Tout noir » l’ont capitalisé. Les Azzurri aussi. Ils l’obtiendront eux probablement contre l’Uruguay…Le tarif est désormais à quatre essais infligés à un adversaire moins résistant que les autres et la victoire ne suffit plus. Dans la phase finale il en ira tout autrement. De tous les leaders de poule, la France a le plus faible total actuel avec 8 points derrière l’Angleterre (9), le Pays de Galles et l’Irlande (10). En fin de semaine, les chocs entre l’équipe du trèfle et l’Afrique du Sud, le Pays de Galles et l’Australie seront déjà décisifs ! En fait bizarrement ce sont les « petites » équipes qui par leur grinta et leur résistance qui font le classement. On risque par exemple de se souvenir du rôle de l’Uruguay dans la poule A, des Tonga (B), du Portugal (C) ou du Chili (D) : un exploit de leur part et tout bascule ! Une belle revanche pour eux !

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Raffut (7) : aux Fidji les virtuoses déménagent aussi les pianos

comme le rappelait un fidèle lecteur de ces chroniques ce mot du demi de mêlée bitterrois qui savait ce dont il parlait, qu’il y a au rugby «il y a les déménageurs de piano... et ceux qui en jouent ».Les uns ne font que préparer le concert des autres qui ne sont pas tous des virtuoses. Les Fidjiens me paraissent les plus aptes à illustrer ce principe.

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Raffut (5) : des Bleus brouillons terrassent la fan-zone

Là on s'ennuie et on est loin des moments attendus du rugby. L'essai de Louis Bielle-Biarrey suivi par le sprint solitaire de Macalou font enfin lever quelques fesses des chaises. En vain.Encore une fois une subtilité de l'arbitrage étouffe un embryon de fête.. Le sifflet reste le roi de la soirée et il s'en donne à cœur joie en fin de rencontre. Il faudra vraiment autre chose qu'un brouillon de seconde zone. 

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Raffut (2) : les mauvais coups du sifflet

La Coupe du monde se résume actuellement à des caprices du sifflet. Elle a débuté avec ceux du stade de France et elle s’est poursuivie avec celui de la pelouse de l’ex-Matmut bordelais en passant par les centaines de milliers de litres de bière  sifflés par les supporters des diverses équipes. Le rugby et le sifflet sont de plus en plus intimes. Ils vivent ensemble tant le son de cet instrument joue un rôle décisif dans le sort des rencontres.

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Raffut (1) : les prémices d’une coupe à deux vitesses

Le premier week-end de la Coupe du Monde de rugby s’est écoulé avec un impressionnant enchaînement de rencontres permettant de jauger cette compétition qui ne fait que débuter. En fait il est aisé de constater que des écarts considérables de niveau se profile au sein de cette compétition se voulant planétaire. Les résultats de quelques matchs laissent augurer des classements de poule reposant sur le système des bonus.

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Les Anglais se sont tirés les premiers avec le fair-play

Depuis la guerre de cent ans et malgré le soutien précieux durant les deux dernières grandes guerres, la feuilleton franco-anglais du « je t’aime moi n’ont plus ! » ne n’a jamais cessé. Dans le rugby comme dans le football, les Britanniques et les Anglais en particulier sont « fair-play » quand ils ont gagné. C’est une sorte de "luxe moral" qu’ils offrent aux vaincus.

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Pas de mise en bière des victoires et des défaites

A une trahison de dernière minute s’ajoute un coup terrible à la liberté individuelle. Un scandale. Un drame. Une décision susceptible de retourner tous les visiteurs contre le régime en place. Avec l’accord de la FIFA les organisateurs viennent d’interdire la vente de bière autour des stades ! Le coup est rude…

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